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Mannequin Bollywood : le rêve d’une journée

Publié vendredi 12 septembre 2014
Dernière modification dimanche 14 septembre 2014
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Par Marine

Dossier Bollywood On Light 2014
◀ Retour sur le salon Bollywood On Light 2014

L’avantage de faire partie de Fantastikindia, c’est que je peux voir toutes les informations que l’on nous envoie. C’est ainsi, que j’ai vu passer un message de la boutique Narkis Fashion qui cherchait des filles pour un défilé lors du salon Bollywood on Light.

La candidature

Après avoir diffusé l’annonce sur les pages facebook de Fanta, je me suis demandé si je pouvais postuler. Après tout, il fallait faire 1m65 minimum et je fais 1m66 !!! Une véritable aubaine. Ma seule question concernait le fameux "toutes origines acceptées" qui figurait sur le flyers. Parlait-on ici d’origines punjabi ou tamoule ? Moi petite bretonne aurait-je aussi la chance d’avoir l’occasion d’être coiffée, maquillée et habillée comme une princesse ? C’est une occasion plutôt rare, il faut être honnête, car je me vois mal aller faire mes courses en sari et même en soirée (sauf soirée à thème) j’aurai l’air un peu décalée. Demandez à mon sari, il est soigneusement rangé dans mon placard. Bref. Qui ne tente rien n’a rien alors j’ai appelé une de mes amies.
Son défis ? Me prendre en photo et obtenir un cliché de plein pied et un autre de portrait qui soient susceptibles de me faire passer la première étape du casting. Je peux la féliciter car elle a réussi. En effet, j’ai eu un rendez-vous avec les gérants de la boutique pour le casting final.

Le casting final

Je m’attendais à voir une grande quantité de filles toutes plus belles les unes que les autres, que l’on ferait marcher les unes après les autres afin de sélectionner les heureuses élues. Heureusement c’est un peu différent de ce que mon imagination avait envisagé. Je suis prise quasiment sur le champs et le rendez-vous consiste surtout à remplir des papiers et à me faire mesurer sous tous les angles. Je suis convoquée deux semaines plus tard pour la répétition.

La répétition.

Je n’ai jamais défilé alors est-ce que ça va aller ? En discutant avec ma voisine qui vient spécialement de Cannes, je m’aperçoit que je ne suis pas la seule dans ce cas. La distribution des chaussures commence lorsque les filles semblent être toutes là. Il y en a trois modèles (un noir et deux dorés), assortis aux tenues que l’on nous a sélectionné. En ce qui me concerne, ce sont des chaussures noires à strass argentés. Certains pieds sont trop fins et il faut faire quelques échanges. Ensuite, on nous distribue les tenues.
Les filles se réunissent dans un long couloir pour se changer. Quelques déceptions se font sentir car il y a aussi des robes et tout le monde n’aura pas le droit au sacro-saint sari. Pour ma part, j’ai hérité d’un lehenga choli violet, brodé de perles argenté et dont la jupe a une coupe sirène. Il n’y aura pas de réajustement sur ma tenue. Ma voisine cannoise a moins de chance, deux tenues successives sont trop serrées pour elle. Même si la troisième semble être la bonne, des problèmes de transports l’empêcheront d’être présente le jour J. D’autres mannequins ont besoin de faire des retouches sur les bustiers. Certaines sont si minces que je me demande où elles trouvent des vêtements à leur taille (moi-même, j’ai parfois du mal, alors elles…). Puis les tenues sont soigneusement rangées. Nous allons nous entraîner à défiler sans (ayant été sur le site internet de la boutique, j’ai pu voir le prix de ma tenue, et je comprends facilement pourquoi). Des saris plus simples sont prêtés à celles qui en auront pour le défilé, afin de les habituer à défiler avec ce genre de vêtement. Au bout d’un long moment où l’on nous explique le déroulement de l’évènement. Le thème du défilé est "Bollywood Dreams". Celui-ci se décompose en cinq tableaux. Les quatre premiers tableaux représentent chacun une actrice : Priyanka Chopra, Katrina Kaif, Deepika Padukone et Aishwarya Rai Bachchan. La dizaine de filles que nous sommes sont divisées en groupes de trois ou quatre, correspondants à l’une des actrices. Je suis dans la team Priyanka Chopra qui défilera sur la chanson Jiya de Gunday ! C’est la première à passer sur scène.

Il est enfin temps de s’entraîner à défiler. Très vite, on remarque qui a déjà fait ça et qui ne l’a jamais fait. Vous ai-je déjà dit que je faisais partie de la seconde équipe ? Premier aller retour pour la team Priyanka : une catastrophe ! On ne marche pas au même rythme. Pire ? Je marche beaucoup trop vite : Terminator en action ! Imaginez Arnold Schwarzenegger déambulant en sari. Oui ça fait peur. Avec mes deux comparses, nous enchaînons les allers-retours en s’efforçant d’avoir le même tempo, l’une d’entre nous ayant l’habitude et nous conseillant. Les autres groupes s’entraînent également. Enfin, nous arrivons à un résultat convenable, tout le monde défile devant les organisateurs et on continue avec le tableau final où toutes les filles arriveront sur scène deux par deux et formeront un demi cercle face au public.
Il se fait tard et on nous propose de faire une autre répétition la semaine suivante, la veille du jour J. J’ai la vague impression que les organisateurs vont se faire pas mal de cheveux blancs dans la semaine à venir.

J-1, ultime répétition

A la veille du grand jour, nous voilà sur la scène. La vraie. Deux filles qui n’étaient pas là la semaine précédente nous rejoignent. L’une d’entre elle est le sosie de Deepika Padukone. Et pour vous prouver que je n’ai pas la berlue, elle m’a assuré que je n’étais pas la seule à le lui avoir dit. L’autre fille vient d’arriver d’Allemagne, elle a déjà participé à des spectacles divers et variés. Mais nous ne sommes pas au complet car certaines n’ont pas pu venir à cause d’autres engagements.
Contrairement à ce que j’ai écris plus haut, les organisateurs n’ont pas l’air d’avoir plus de cheveux blancs que la semaine passée. Nihal, l’organisateur que j’ai interviewé il y a quelques temps, par exemple, ne doit pas en avoir un seul (la chance).
Enfin, il est temps de marcher. Seulement, les pas soigneusement appris la semaine précédente ont été oubliés et il faut tout recommencer. Heureusement que cette seconde répétition a été organisée et que nous ne sommes pas le jour J. D’autant plus qu’il faut compter avec des accessoires supplémentaires pour certains groupes. Des sacs pour les Katrina Kaif et des masques pour les Priyanka Chopra (comme dans le clip Asalaam-E-Ishqum). Nous essayons tous (organisateurs et modèles) d’être confiants pour le lendemain. Cependant, il n’est pas exclus que nous en fassions des cauchemars (si si, on me l’a confirmé).

Aujourd’hui, on défile

J’arrive à 9h15 sur le salon pour finir de préparer le stand de Fantastikindia avec Charlène et Samantha. Ma coéquipière au visage de poupée ne tarde pas à arriver, nous faisons ensemble le tour du salon et pouvons même assister au spectacle d’ouverture : du Bharathanatyam. J’ai même le temps d’aller me faire dédicacer le livre Contes aux parfums d’une Inde sacrée par l’auteur et l’illustratrice (mais je vous en parlerai plus tard).
Puis on nous demande de monter dans les loges pour le maquillage et la coiffure. Comme je passe en premier pour le maquillage, je dois désormais rester en haut jusqu’au défilé (oui, j’oublie de réfléchir parfois). Si on fait le calcul, cela me fait huit heures et demi à attendre dans 15 m² de couloirs avec plus d’une douzaine de filles (qui vont arriver au fur et à mesure pour se faire maquiller et coiffer) et avec des toilettes qui n’ont pas de lumière et ferment mal (ce qui donna lieux à des scènes cocasses que je ne vous raconterai pas !).

Concernant le maquillage et la coiffure

C’est la partie maquillage qui m’a le plus surprise. Afin de répondre aux besoins spécifiques du défilé : être vue de loin, les photos et les vidéos, le maquillage est assez marqué. En fait, je n’ai jamais eu autant de maquillage sur le visage (je pensais pourtant m’être maquillée comme une tata volée à mes débuts, au collège, mais ce n’était rien). C’est bien simple, il y a une étrangère dans le miroir en face de moi et les copines ont beau me rassurer j’ai l’impression de ressembler à un travelo. Bon, il me reste à voir ce que ça donnera avec la tenue et les accessoires. La petite fille d’une des responsables me trouve très belle. C’est tellement mignon, que tout de suite, ça va mieux.

L’attente

Il n’a fallu "que" une heure pour s’occuper de ma coiffure et de mon maquillage, ce qui me fait encore pas mal de temps à attendre. Du coup, on fait plus ample connaissance entre collègues d’un jour. Ma coéquipière au visage de poupée dont je vous ai déjà parlé, révise actuellement le bac. Pourquoi est-ce que je vous raconte ça ? Parce que lorsque je l’ai appris, ça m’a fait l’effet d’une claque, je ne me savais pas si vieille. Seulement, mon bac à moi remonte à quelques années déjà et c’est là que j’ai réalisé que j’étais certainement la plus âgée de toutes (il parait que ça ne se voit pas. Merci les filles ;) ). Puis nos estomacs commencent à se manifester. Heureusement, le repas arrive : Biriyani !!! Miam miam. Un peu épicé mais un régal !
Nous sommes presque au complet, les maquilleuses et coiffeuses ont assurés et nous sommes prêtes à temps. Elles ont même pu faire face à un imprévu : l’une des mannequins est arrivé le matin avec une nouvelle coupe de cheveux : une crête. Pourtant, suite à quelques demandes du type "je peux changer de coiffure ?", on se fait rappeler à l’ordre par la responsable : ce n’est pas à nous de choisir. Entassées et quasiment immobiles depuis des heures on commence à être fatiguées. Les fumeuses ont le droit de sortir prendre l’air, les autres patientent. Et moi, en attendant, je commence la rédaction de cet article sur un morceau d’essuie-main (j’ai oublié de prendre du papier… oui, au risque de me répéter, j’oublie beaucoup de choses).

Les finitions

Il est enfin temps de s’habiller et de compléter nos tenues. Pour certaines, en sari, c’est assez long car il faut faire les plis et tout épingler. Moi j’ai juste à enfiler le haut sans me décoiffer et la jupe. On nous a préparé un lot de bijoux et d’accessoires à chacune. C’est un peu comme découvrir les cadeaux au pied du sapin de Noël. Parmi mes atours, il y a des peignes argentés pour les cheveux ! J’adore. C’est magnifique (en fait, je pense que je vais l’acheter si je retourne à Epinay). Ensuite, la responsable nous inspecte avant de donner le feu vert pour le shooting photo.

Le shooting Photo

Oui ! Ça, je ne l’avais pas vu venir. Il y a de nombreux photographes professionnels sur le salon et on nous a installé un mini studio photo pour que chacune d’entre nous soit convenablement immortalisée. Là c’est juste un drame ! Déjà que je ne suis pas photogénique (les photos me donnent au mieux 10 ans de plus et au pire un air de bouledogue) et je passe sans même savoir ce que je vais pouvoir prendre comme pose. Je suis tellement paniquée que je demande toutes les 20 secondes au photographe si c’est fini. Le pauvre, j’espère qu’il a quand même pu en trouver une qui soit potable. Honnêtement, ce fut la pire épreuve de la journée.

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Réaction de l’auteur devant le photographe

Le défilé

On nous annonce enfin, nous allons bientôt passer. Entre chaque groupe de filles il y a un interlude avec des danseuses. Elles sont très applaudies, plus que nous d’ailleurs. Allez, il faut monter sur scène. Le masque devant les yeux, cela ne m’empêche pas d’avoir l’impression d’avoir avalé de la lave. Je brûle de l’intérieur. Pourvu que je ne me plante pas. Mes poses sont répétitives et j’ai l’impression que les joues tremblent quand j’essaye de sourire (le sourire est chez moi un véritable problème, ça ressemble plutôt à une grimace). Heureusement, cela se termine rapidement et je respire enfin quand cela se termine.
Le deuxième passage sur scène ne me fait pas peur, et c’est bien plus facile. Lorsque nous sommes toutes sur scène, présentatrice et organisateur appellent la responsable de la boutique Narkis Fashion. Bouquet de fleurs, applaudissements puis retour en coulisse. Aussi étrange que cela m’a paru, il y en a eu de plus rapides que moi pour tout enlever. Et je n’avais même pas d’épingles dans ma tenue.

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Oui, je suis sur la photo. Ceux qui ont lu l’article reconnaîtront la tenue.

Fin de l’histoire

Effectivement, il faut tout ranger correctement dans les boites et les sacs : accessoires et bijoux. Par contre, il n’est pas question pour moi de descendre avec tout ce maquillage sur le visage. Heureusement, j’ai toujours des lingettes démaquillantes dans mon sac à main et j’enlève les deux taches oranges sur mes joues et le fars à paupière et les paillettes que j’ai sur les yeux. Je ne touche pas à l’eye liner car la lingette ne suffira jamais. Avant de partir, on échange quelques numéros de téléphone.

Puis je descends rejoindre mes compagnons de Fantastikindia. Le stand est déjà défait car tout le public se presse devant la scène où se déroule une mini comédie musicale. On échange quelques impressions sur le salon. Et alors que la chanson Deewangi Deewangi d’Om Shanti Om retenti, Gandhi Tata nous filme, Señorita, Charlène, Samantha et moi-même esquissant plus ou moins correctement la chorégraphie du clip. Puis nous rentrons chez nous car la journée est terminée et que nous sommes bien fatigués.

Bilan

Lors de ce salon Bollywood On Light 2014, j’ai pu réalisé un rêve de gosse que beaucoup de petites filles partagent avec moi : être habillée avec une robe de princesse, coiffée et maquillée. J’ai également survécu à l’épreuve de défiler devant un public très nombreux. Mais pour tout avouer, l’année prochaine, je serai dans la salle pour profiter du spectacle, et non en coulisse car le stress ne me réussi pas et j’ai également envie de m’amuser (même si avec les filles, nous ne sommes pas ennuyées) !

Point positif également : mon banquier est content car je n’ai pas pu dépenser beaucoup. D’ailleurs pour son bien, j’ai oublié de demander aux gérants de Narkis Fashion, s’ils faisaient du sûr-mesure d’après photo. Vous imaginez ? Arriver avec une photo de Deepika dans Chennai Express et pouvoir avoir la même ? J’aurai du mal à résister.

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Alors ? Lequel demander ? Celui-ci ? (Chennai Express)
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Ou ceux-là ? (Ram Leela)
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Quoique cette tenue… (Ram Leela)
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Ou ceux-ci ?
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Et celle-là…
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Mais il n’y a pas que la garde-robe de Deepika… Aaja Nachle et cette super tenue de Madhuri
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Et si j’exagérais… Aishwarya dans Jodha Akbar

Merci à toute l’équipe de Narkis Fashion pour sa patience et son indulgence et pour m’avoir donné cette opportunité.
Merci aux filles pour leur gentillesse et les bons moments passés ensemble.

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