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Arangetram

Traduction : Entrée sur scène

LangueTamoul
GenresDrame, Films sociaux
Dir. PhotoB. S. Lokanath
ActeursKamal Hassan, Sivakumar, Prameela
Dir. MusicalV. Kumar
ParolierKannadasan
ChanteursS. P. Balasubrahmanyam, P. Susheela, Trichy Loganathan, L. R. Easwari, T. V. Rathinam, K. Swarna
ProducteursN. Selvaraj, V. Duraisamy, V. Govindarajan
Durée152 mn

Bande originale

Aaramba Kaalaththil
Mappilai Rakasiyam
Aandavanin Thottathile
Moothaval Nee

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Fiche IMDB
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La critique de Fantastikindia

Par Suraj 974 - le 19 septembre 2007

Note :
(7.5/10)

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Dans un petit village, une famille pourtant de haute caste se bat contre la misère. La faute en incombe à des parents irresponsables, dont le père n’a de cesse de faire de nouveaux enfants alors que la mère est incapable de gérer les finances familiales. Sa fonction de prêtre a beau être hautement respectable, elle ne rapporte plus assez.
L’aînée, Lalitha, essaye tant bien que mal d’aider la famille à garder la tête hors de l’eau. Elle arrête ses études pour travailler et espère pouvoir aider son petit frère Thiagu à devenir médecin.
Mais quand sa mère tombe enceinte d’un dixième enfant la situation devient plus que désespérée, et elle doit partir à la grande ville pour essayer de trouver un travail plus rentable. Seule dans une ville qu’elle ne connaît pas, elle n’arrive qu’à devenir une prostituée de luxe. Au fil des années sa vertu s’effiloche, mais sa famille est sauvée et son frère entame les études tant espérées.
Jusqu’au jour où elle doit rentrer au village pour un mariage.

Famille nombreuse

Aujourd’hui on se souvient surtout du film parce qu’un tout jeune Kamal Hassan joue le petit frère de l’héroïne. Mais il serait dommage de réduire à cela un film extrêmement audacieux pour son époque. Il propose en effet une réflexion très en avance sur son temps, allant de la famille, aux valeurs traditionnelles et leur hypocrisie en passant par le sens du sacrifice.
Dans la lignée d’un cinéma néoréaliste à l’indienne comme le pratiquaient Bimal Roy et Satyajit Ray, K.Balanchander aborde toutes sortes de thèmes sociaux dont certains sont encore d’actualité (natalité galopante) et d’autres immémoriaux (castes) mais tout aussi dérangeants, pour ficeler un drame poignant et désespéré. Un peu trop même, et c’est le seul reproche qu’on pourrait faire au film : il est tellement noir qu’il peut en devenir indigeste. On a l’impression que ce pessimisme extrême, à la limite du misérabilisme, est le seul argument du film. Il pointe les problèmes en les exagérant à outrance afin de provoquer des réactions.

Une brahmine qui devient prostituée, pour l’époque, c’est clairement de l’extrapolation mais le plus perturbant c’est que rétrospectivement ce message n’a pas vieilli. Aujourd’hui avec les progrès économiques et l’importance grandissante que prend l’argent à l’ère de la mondialisation, on n’a aucune peine à imaginer une histoire similaire. Valeurs traditionnelles et valeurs de la société de consommation sont plus que jamais en concurrence. Sûrement qu’une Lalitha des années 2000 aurait encore moins de scrupules, alors même qu’une certaine part de la société essaie de sauver les apparences en remettant au premier plan des valeurs traditionnelles de plus en plus remises en question.
Arangetram était incroyablement en avance sur son temps et n’a pas vieilli d’une seconde. Mais paradoxalement on a le sentiment qu’il ne pourrait plus être réalisé tel quel aujourd’hui, alors que son message aurait plus que jamais besoin de circuler.

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