Atithi Tum Kab Jaoge ?
Traduction : Tonton, tu t'en vas quand ?
Langue | Hindi |
Genre | Comédie |
Dir. Photo | Aseem Bajaj |
Acteurs | Paresh Rawal, Ajay Devgan, Konkona Sen Sharma, Mukesh Tiwari, Satish Kaushik, Akhilendra Mishra, Sanjay Mishra |
Dir. Musical | Pritam Chakraborty, Amit Mishra |
Parolier | Irshad Kamil |
Chanteurs | Sukhwinder Singh, Raghubir Yadav, Rajneesh, Amit Mishra, Ajay Jhingran |
Producteur | Amita Pathak |
Durée | 113 mn |
Puneet (Ajay Devgan) et Munmun (Konkona Sen Sharma) forment un jeune couple moderne et urbain, ils travaillent tous les deux et vivent heureux avec leur fils dans un de ces grands ensembles de Mumbai, impersonnels mais fonctionnels. Un jour débarque un vieil oncle (Paresh Rawal) dont Puneet ne se souvient même pas, mais la famille c’est la famille, et il n’est pas question de lui refuser l’hospitalité.
Même si franchement, le tonton-Atithi est "relou", comme diraient nos ados. Il pue, il pète, il prend ses aises, il amène Munmun dans ses derniers retranchements culinaires, celle-ci aimerait bien qu’il reprenne vite fait le chemin du village ancestral, là-bas très loin. Mais Atithi s’incruste.
Atithi Tum Kab Jaoge ? est une sympathique comédie contemporaine qui joue sur la confrontation entre les générations et entre les modes de vie ruraux et urbains, rien de bien nouveau sous le ciel. On peut imaginer que les jeunes Indiens ont regardé cette parodie familiale avec une certaine condescendance, connaissant par cœur les codes familiaux, ayant peut-être pour la plupart un atithi dont ils ont pu rire (jaune) avec leur moitié, "tiens, tu imagines si l’oncle Arush débarquait chez nous !".
Pour le public occidental ce film prend une autre dimension, car nous sommes depuis longtemps des Puneet et Munmun, on les connaît par cœur ces appartements fonctionnels, on jongle sans même y penser entre les horaires pas faciles, les ambitions de chacun, les contraintes professionnelles, nos gamins et leurs profs (ou nos mères) qui nous font bien sentir qu’on pourrait quand même s’en occuper un peu plus…
Quand Munmun et Puneet regardent d’un œil rond l’atithi de service abuser de leur hospitalité, on est vaguement agacé, on les plaint de ne pas pouvoir s’en débarrasser. On aimerait bien un peu plus de finesse dans le film, le comique est répétitif et le tonton quand même très caricatural, bon, une comédie lourdingue de plus ?
Et puis au cours du film, "quelque part", un changement se produit. Il est toujours aussi pénible, atithi, mais force est bien de constater que la vie de Munmun et Puneet est transformée. De banale, elle est devenue belle. Dans leur vie s’est immiscée, sans même qu’ils l’aient décidé, une autre dimension, la dimension du sacré. Ganesh le petit éléphant est le signe le plus visible, mais il n’est pas le seul. L’attitude de chacun a changé, et c’est toute leur vie qui est transformée, en profondeur. Bien sûr tout cela n’est pas forcément réaliste ni très subtil, mais n’empêche… Le film nous désoriente soudainement… Si le sacré semble à portée de main de Puneet et Munmun, il n’en est pas de même ici.
Ajay Devgan et Konkona Sen Sharma incarnent bien cette jeune génération urbaine sûre d’elle et indépendante. Dans certains passages ils parodient leurs propres personnages en surjouant à l’extrême, c’est un parti pris assez curieux, sans doute destiné à renforcer la dimension comique du film, on s’en serait bien passé… Paresh Rawal compose un atithi résolument énervant et c’est une des grandes forces du film : il ne cherche pas à émouvoir ou à être aimable, ce n’est pas lui qu’on aime, ce sont les valeurs qu’il porte. Il fallait un grand acteur pour donner cette dimension à ce personnage au-delà de l’effet comique au premier degré, même si le film est quand même un peu trop scotché à ce premier degré.
Atithi Tum Kab Jaoge ? pourra agacer, mais au-delà des effets faciles, ce film a des choses à nous dire.