Avakai Biryani
Traduction : Biryani au pickle de mangue
Langue | Telugu |
Genre | Comédie romantique |
Dir. Photo | Shamdat |
Acteurs | Kamal Kamaraju, Bindu Madhavi, Rao Ramesh, Kameshwara Rao, Durhesh, Varun Jonnada, Praneeth |
Dir. Musical | Manikanth Kadri |
Parolier | Vanamaali |
Chanteurs | Shreya Ghoshal, Karthik, Ranjith, Rahul Nambiar, Naresh Iyer, Tippu, Saindhavi, K. S. Chithra, Swetha, Manikanth Kadri |
Producteurs | Sekhar Kammula, Chandra Sekhar Kammula |
Durée | 140 mn |
Quel titre énigmatique, une recette de cuisine pour illustrer un film ! Est-ce la vie de Cyril Lignac en Inde ? Maïté qui a su trouver un nouveau public ? Eh non, Avakai Biryani, c’est une histoire d’amour, rien que ça.
Akbar, comme son nom l’indique, est musulman. Mais comme son nom ne l’indique pas, il conduit un auto-rickshaw pour le compte de Masterji, comme la plupart de ses amis, livre les journaux à l’aube, rend service à tous les villageois et tente accessoirement de réussir ses examens qu’il a échoué 3 fois.
D’un autre côté arrive dans le village la famille de Lakshmi, hindoue cela va de soi, qui tente de reconstruire leur vie et rêve d’ouvrir un petit restaurant. Mais avant cela, Lakshmi compte bien gagner ses premières roupies en vendant le avakai (pickles de mangue) qu’elle fabrique elle-même.
Vous cernez la situation ? Bien entendu, les deux vont se rencontrer, se détester, mais tomber inévitablement amoureux l’un de l’autre. Comment combattre alors les préjugés des parents de Lakshmi ?
Avakai Biryani est un produit de qualité qui ne trompe pas sur la marchandise. En effet, le producteur n’est autre que Sekhar Kammula, le réalisateur des très appréciés Anand, Godavari ou encore Happy Days. D’ailleurs, Anish Kuruvilla est l’un de ses assistants qui a pris son envol. La marque "Kammula" étant un gage de qualité ayant ses spécificités, on sait à peu près à quoi s’attendre : pas d’actions renversantes, un rythme tout en douceur, un scénario plutôt bien construit, une belle BO et de bons acteurs, notamment des seconds rôles marquants, tout à fait le cas ici.
Kamal Kamaraju a là son premier vrai grand rôle. Aperçu quelques années auparavant dans Chatrapathi ou encore Godavari, ici il montre un jeu naturel et convaincant, tout comme la nouvelle venue Bindu Madhavi, qui sait rendre justice à son rôle plein d’optimisme. Tous les acteurs sonnent juste, à l’exception peut-être de Praneeth, interprétant le bras droit de Masterji, qui surjoue un peu parfois, notamment dans la colère, nous arrachant un sourire là où l’on devrait éprouver de la crainte.
La bande originale du film est l’un de ses grands atouts, elle accompagne parfaitement l’histoire, vient souligner des images sublimes, puisque c’est bien là un autre département dans lequel le film s’illustre, une photographie et une lumière magnifiques, rendant ce petit village de Devarakonda fort attrayant !
Lakshmi partage sa recette des pickles de mangue avec vous…
Pourtant, le film est loin d’être parfait. Anish Kuruvilla s’est un peu emmêlé les pinceaux à trop vouloir traiter de sujets différents. Réussir une histoire d’amour est déjà assez difficile en soi, pourquoi avoir voulu compliquer les choses et tenir absolument à évoquer des sujets sociaux, qui, faute de temps, sont totalement bâclés, relégués au second plan (mais feraient l’objet d’un autre film intéressant) ?
Avakai Biryani n’est pas dénué de très bons moments, mais s’essouffle dans sa seconde partie qui traîne un peu trop en longueur, se dilue dans une sous-intrigue paraissant surgir de nulle part et qui, pendant un petit moment, fait craindre que le film prenne la tournure d’un Swades (un tel revirement subit aurait totalement gâché l’ensemble). Ces défauts, et le côté parfois impitoyable des cinéphiles telugus ont fait qu’ Avakai Biryani n’a pas reçu l’accueil escompté.
Dans l’ensemble pourtant, Anish Kuruvilla montre de réelles dispositions pour devenir un réalisateur qui compte, capable de faire du beau cinéma telugu, loin des masala commerciaux pleins de testostérone.
Avakai Biryani est à recommander pour passer un agréable moment en fermant les yeux sur un dernier quart d’heure inutile.