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Beta

Traduction : Fils

Bande originale

Dhak Dhak Karne Laga
Koyal Se Teri Boli
Saiyan Ji Se Chupke
Sajna Main Teri
Dhadkane Saansein Jawani
Yeh Do Dil Hain Chanchal
Bhool To Maa Se
Kushiyon Ka Din Aaya Hai

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La critique de Fantastikindia

Par Eugi - le 26 avril 2005

Note :
(7/10)

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Dans un registre culinaire, on pourrait dire des masala qu’ils sont la spécialité d’Indra Kumar. Il réitère pour chacun de ses films les mêmes ingrédients. Prenez un drame familial et ses émotions particulières menées par un survoltage hors du commun. Mêlez-y des chansons marquantes et des dialogues enjoués. Enfin, saupoudrez le tout de grandes valeurs indiennes développées dans une fin moraliste. Beta n’échappe pas à la règle. Sorti en salles en 1992, il fut un très grand succès à l’époque. L’histoire rassemble des lieux communs du cinéma bollywoodien, mais dans un enchaînement original.

Raju est l’enfant unique d’un riche veuf, il est comblé par son père et ne manque de rien sauf… d’une mère. La solitude et le désespoir du petit garçon troublent son père qui s’empresse de se remarier. Mais la nouvelle mère de Raju, Nagmini, s’avère être une marâtre qui n’a épousé le millionnaire que pour son héritage. Nagmini prodigue alors à Raju tout l’amour qu’il désirait et, à ses dépens, elle met la main sur son éducation et le rend naïf et immature. Vingt ans après, son plan en est presque à son aboutissement, mais c’était sans compter le coup de foudre de Raju pour Saraswati, une jeune fille éduquée et intelligente. Une lutte perverse et sournoise s’engage alors entre la belle-mère et la belle-fille.

Incontestablement, c’est l’interprétation des acteurs qui attire l’attention et plus particulièrement celle de Madhuri Dixit. Certains vont même jusqu’à dire qu’il s’agit ici de son meilleur rôle ; elle reçoit en effet pour celui-ci son premier award. Quoiqu’il en soit, elle est transparente de vérité et resplendissante dans son rôle de bahu (belle-fille) déterminée à déjouer les plans de sa belle-mère tout en respectant l’amour de son mari pour celle-ci, au risque de perdre son mariage. Anil Kapoor, quant à lui, maîtrise son personnage de garçon naïf et aveuglé par l’affection que lui porte sa mère, artificielle ou pas. Il semble assez effacé au milieu des deux femmes dont la tension contenue occupe l’écran et envahit le spectateur. Cela n’exclut pas une maturité progressive qui lui vient au fur et à mesure du film sans qu’il nie pour autant son amour maternel. Quant au rôle de la possessive belle-mère, il est interprété d’une manière admirable par Aruna Irani. Son face à face avec Madhuri est réellement impressionnant et fonctionne très bien. Enfin, les personnages secondaires ont une importance considérable, surtout Anupam Kher qui nous délivre ici un jeu burlesque intéressant.

On pourrait critiquer les grosses ficelles de mise en scène, mais tel est le style de Indra Kumar, rien n’est réfréné ni subtil ; chaque élément ou scène est poussée à l’extrême. La première partie est beaucoup plus burlesque que mélodramatique et inversement pour la deuxième. De toute évidence, les deux tendances se contrebalancent tout au long du film pour finalement nous délivrer un message moraliste. Ici, l’amour d’un fils pour sa mère y est décliné sous toutes ses formes. Ne dit-on pas qu’un homme cherche dans toute femme sa mère ? L’idée est largement exploitée ici, et malgré leurs divergences de but, les deux femmes se ressemblent énormément. D’ailleurs, la fin de Beta pourra paraître à tout un chacun très moraliste… mais les valeurs indiennes y sont présentes, et c’est ce qui compte pour le réalisateur. Ainsi, le respect et le service qu’une bahu doit témoigner à l’égard de sa belle-mère est réellement rappelé. Quant aux chansons et aux chorégraphies, elles sont l’atout de ce film. Le refrain de Koyal Se Teri Boli reste par la suite longtemps dans les mémoires, mais on retiendra surtout Dhak Dhak Karne Lage, cette chanson qui décrit une première nuit de noce avait défrayé la chronique. Quasiment érotique, sensuelle, la chanson clâme l’osmose absolue de deux amoureux pendant un moment intense et romantique, le tout sur un rythme de tabla effréné. Ce qui fait surtout leurs qualités, c’est l’interprétation des danses par Madhuri Dixit avec toute la grâce et la force dont elle est capable. On parle encore des dhak dhak days tant regrettés de Madhuri.

C’est donc en se laissant entraîner par son rythme, son atmosphère et par l’interprétation des acteurs que l’on peut profiter pleinement de Beta. Il faut ainsi fermer les yeux sur ses propres préjugés au risque de voir ici un masala movie des plus incohérents.

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