Bhoothnath Returns
Traduction : Le retour du fantôme
Langue | Hindi |
Genres | Film pour enfants, Comédie fantastique |
Dir. Photo | Kamaljeet Negi |
Acteurs | Amitabh Bachchan, Shah Rukh Khan, Boman Irani, Ranbir Kapoor, Anurag Kashyap, Sanjay Mishra, Usha Jhadav, Parth Bhalerao |
Dir. Musical | Ram Sampath, Meet Bros Anjjan, Palash Muchhal |
Paroliers | Kumaar, Yo Yo Honey Singh, Munna Dhiman, Kunwar Juneja, Nitesh Tiwari |
Chanteurs | Mika Singh, Yo Yo Honey Singh, Aman Trikha, Meet Bros Anjjan, Rituraj Mohanty, Anish, Parth Bhalerao |
Producteurs | Bhushan Kumar, Krishan Kumar |
Durée | 155 mn |
En 2008, Bhoothnath racontait l’histoire sympathique d’un fantôme qui hantait une maison et faisait fuir tous ses occupants, jusqu’à l’arrivée d’une famille dans laquelle le petit garçon, Banku, loin de se laisser impressionner, allait sympathiser avec ledit revenant et tenter de l’amadouer, etc. Dans Bhoothnath returns, on est loin de l’atmosphère bon enfant et gentiment fantastique du premier opus et, le film prétendant jouer sur plusieurs registres à la fois, on ne sait pas toujours dans lequel on se situe. On n’est pas non plus dans une suite proprement dite, sauf au tout début.
Le récit démarre dans une zone intermédiaire, très inspirée des antichambres paradisiaques où se pressent généralement les héros des comédies hollywoodiennes expédiés ad patres. Notre fantôme, Bhoothnath, alias Amitabh Bachchan, implore l’administration céleste de l’autoriser à retourner sur terre pour effrayer au moins un être humain. Exaucé, il se retrouve cette fois-ci parachuté à Bombay afin d’y faire ses preuves. Manque de chance pour lui, ça ne marche pas et il est purement et simplement ignoré par les gamins auprès desquels il se manifeste. Les choses changent lorsqu’il tombe sur Akhrot (Parth Bhalerao) qui le voit tel qu’il est et prend pitié de lui. Tous les deux passent un marché. Akrot aide Bhoothnath à faire peur à quelques enfants et le fantôme l’assiste en retour pour qu’il intègre l’équipe de cricket de ses amis.
Mais l’association des deux compères n’en est qu’à ses débuts. Très vite le fantôme aide le jeune garçon à apporter la paix à d’autres fantômes, hantant des maisons et immeubles de la grande ville. Tous ont un point commun, ils ont été victimes d’injustices, de la corruption, de la vénalité des puissants, en particulier de celle du très malveillant et véreux politicien, Bhau. Cet ancien truand est joué par Boman Irani qui endosse de nouveau avec délectation l’habit sur mesure du méchant. Le fantôme, poussé par l’enfant, va alors avoir la folle idée de se présenter aux élections contre Bhau. Et s’il reste quelques scènes de comédie, celles-ci ne sont qu’un prétexte et le spectateur se trouve progressivement entraîné dans un film à message, un vrai manifeste d’éducation civique : Si vous désirez changer les choses, votez ! Allez voter !
Mais, les meilleures intentions du monde ne font pas forcément de bons films et Bhoothnath returns en est la parfaite illustration. Il n’est pas certain que le message soit tout à fait adapté aux enfants auxquels il est censé s’adresser. Le mélange des genres a encore plus de mal à convaincre les adultes. Beaucoup de scènes se situent au sein de Dharavi, l’immense bidonville du cœur de Bombay, reconstitué en studio. Et l’on grince un peu des dents à l’idée du coût de la reconstitution. L’utilisation de portraits de miséreux, de vraies trognes très photogéniques, pour accompagner une des chansons du film en lieu et place d’une chorégraphie a aussi quelque chose de dérangeant. Ce qui avait été reproché par certains à Slumdog millionaire, l’utilisation esthétique de la misère, peut s’appliquer aussi à Bhoothnath returns, même si c’est ici le fait d’un cinéaste indien.
Les acteurs font le job, et il n’y a rien à dire de l’interprétation de Big B. qui semble s’investir de plus en plus dans une mission sociale. Boman Irani est comme souvent un excellent méchant de comédie, avec la touche de ridicule qui convient à l’emploi. Le jeune Parth Bhalerao, quatorze printemps au moment du tournage, est beaucoup plus attachant et convaincant qu’Aman Siddiqui, le petit Banku du premier Bhoothnath, et Usha Jadhav s’acquitte très honorablement du rôle de la mère. Ils sont les deux découvertes du film.
A l’exception du clip final, Party with The Boothnath, hors de propos et très dispensable, réalisé par Yo Yo Honey Singh, il n’y a pas grand-chose à dire de la musique du film facilement oubliable, et l’on a déjà évoqué les images de misère plaquées sur une des chansons.
Un aveu avant de conclure. Ne reculant devant aucun sacrifice, la rédactrice de la présente critique a été largement motivée par le désir de compléter sur notre site la filmographie, cameos compris, du Baad Shah. Il ne sera pas dit que vous ne bénéficiez pas d’autres surprises avant la fin de l’année ! Après Anurag Kashyap, décidément abonné à l’exercice depuis quelque temps, et Ranbir Kapoor, Shah Rukh Khan vient donc faire son petit tour, très petit tour, dans le même rôle qu’il y a six ans, pour apporter opportunément son aide aux deux amis. Simple clin d’œil. Rien de plus. En plein tournage, il a encore le look et la mèche blonde d’HNY !
Bhoothnath returns apporte hélas une nouvelle fois la preuve que les bons sentiments ne font pas les grandes œuvres. Rien d’étonnant à ce qu’il n’ait eu qu’un succès d’estime. Quelques États de l’Inde l’ont exonéré d’impôts en raison du message civique qu’il véhicule. C’est en effet un film à message, mais simpliste, maladroitement asséné, et pas assez universel pour réussir à toucher les spectateurs en dehors de l’Inde.