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Black & White

Traduction : Noir et blanc

Bande originale

Haq Allah
Peer Manava
Yeh Hindustan Hai (Part 1)
Main Chala
Jogi Aaya
Yeh Hindustan Hai (Part 2)

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La critique de Fantastikindia

Par Laurent - le 1er septembre 2008

Note :
(7/10)

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Le jeune terroriste afghan Mehboob Albak (Anurag Sinha) se rend en Inde sous un faux nom. Sa mission : un attentat meurtrier au Fort Rouge le 15 août, jour de l’Indépendance. Sans dévoiler son identité, il va se lier d’amitié avec Rajan Mathur (Anil Kapoor), un professeur d’urdu pacifique, et sa femme Roma (Shifaali Shah), qui vivent dans le quartier de Chandni Chowk.

Après plusieurs bides retentissants dans les années 2000 comme Yaadein et Kisna, le cinéaste que l’on surnommait, comme Raj Kapoor, le showman commençait à être considéré comme un réalisateur has been devant se réfugier dans la production (des films d’Abbas-Mustan, ou bien de Nagesh Kukunoor comme le très beau Iqbal) pour survivre. En reprenant l’un de ses acteurs fétiches, Anil Kapoor, Subhash Ghai nous rappelle pourtant son savoir-faire avec ce beau drame terroriste.

Il faut dire qu’Anil met tout son cœur dans ce rôle classique d’humaniste épris de justice : l’acteur est très attachant, et nous confirme qu’il se bonifie avec l’âge, et qu’il pourrait devenir avec le temps un pendant sobre et soft d’Amitabh Bachchan dans des rôles de héros vieillissants. Face à lui, le jeune comédien qui interprète le terroriste, Anurag Sinha, est assez fin, même si son personnage d’agent dormant lui impose une réserve qui finit par devenir un peu monotone. Les acteurs qui jouent les terroristes, à part peut-être le très bon méchant de second rôle Milind Gunaji, sont également plus proches de gangsters calmement méthodiques que de séduisants fanatiques, bien qu’ils soient crédibles dans l’ensemble. Le relatif réalisme de ce film presque sans temps mort n’est ainsi interrompu que par le manque de naturel de la toutefois charmante Stefali Chhaya dans quelques scènes, ainsi que par plusieurs chansons, heureusement assez courtes.

De plus, même le dernier quart d’heure du long métrage, qui opte pour des rebondissements commerciaux un peu faciles, est traité avec finesse, et on croit à cette histoire jusqu’au bout grâce aux comédiens, bien dirigés par un cinéaste qui nous livre ici l’un de ses films les plus sincères. Il est seulement dommage cependant qu’il n’ait pas osé jouer à fond la carte de la tragédie dans Black & White, car cela aurait donné une œuvre plus poignante.

S’il n’est donc pas aussi fort que ses œuvres majeures des années 80 comme Karma, ce film de facture classique est tout de même à marquer d’une pierre blanche dans la carrière de Subhash Ghai pour sa brièveté, sa modestie et son réalisme : film touchant, dont l’impression de froideur est tempérée par la chaleur humaine du personnage d’Anil Kapoor, Black & White est l’œuvre d’un artisan sensible, qui délaisse pour une fois l’ambition commerciale pour une expérience plus intimiste. Nouvel échec injuste au box-office pour le showman, cette collaboration avec le fiable Anil est pourtant l’un des plus beaux films hindis du premier semestre 2008.

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