David (version hindi)
Langue | Hindi |
Genre | Drame |
Dir. Photo | R. Rathnavelu, Sanu John Varughese |
Acteurs | Vikram, Tabu, Lara Dutta, Neil Nitin Mukesh, Vinay Virmani, Isha Sharvani |
Dir. Musical | Anirudh Ravichander, Bramfatura, Mikey McCleary, Maatibaani, Remo Fernandes, Prashant Pillai, Modern Mafia, Gaurav Godkhindi, The Lightyears Explode ! |
Paroliers | A. M. Turaz, Ankur Tewari, Maatibaani, Joyshanti, Remo Fernandes, Abhijeet Deshpande, Gopal Dutt, Mikey McCleary, Preeti Pillai |
Chanteurs | Rekha Bharadwaj, Karthik, Nikhil D’Souza, Anirudh Ravichander, Swetha Mohan, Siddarth Basrur, Nirali Karthik, Joyshanti, Remo Fernandes, Naresh Iyer, Shweta Pandit, Modern Mafia, Preeti Pillai, Lucky Ali, Saurabh Roy |
Producteurs | Ram Mirchandani, Bejoy Nambiar, Mahesh Ramanathan, Priti Sinha, Vikram Vinay Sinha, Sharada Trilok |
Durée | 155 mn |
Bande originale
Ghum Huye (The Theme Of David) |
Mast Kalanda [David (version hindi)] |
Tore Matware Naina |
Maria Pitache |
Tere Mere Pyaar Ki |
Bandhay |
Yun Hi Re |
Rab Di |
Out Of Control |
Ya Husain |
Mast Kalandar (Vengeance Mix) |
Out of Control (Choir Version) |
Three Kills |
Light House Symphony |
Rab Di (Rab Step Version) |
En savoir plus
Fiche IMDB |
Page Wikipedia |
En guise de préambule.
J’étais parti pour chroniquer ce film de la même façon que n’importe quel autre. Bien que cette version hindie de David soit mon premier contact concret avec l’univers du remake indien, ayant vu le métrage en tamoul la semaine précédente, je tenais vraiment à la traiter de façon « objective ». Oui mais voilà, je constate avec étonnement (aurait-ce dû être une évidence ?) qu’ici, la notion de version ne tient quasiment qu’à une question d’interprètes et de langue, les scènes étant reproduites à l’identique des deux côtés. Voire de langue uniquement, puisqu’une partie reprend carrément son casting quelque soit la version.
Voilà alors mes intentions et ma naïveté jetées aux orties. Je vous invite donc, avant toute chose, à (re)lire mon autre chronique sur la version tamoule de David. Il sera ici obligatoirement fait référence au film visionné quelques jours auparavant. Ordre imposé par le calendrier.
Nonobstant cette mise en garde, il y a tout de même ici une différence de taille : le scénario suit le parcours de 3 David. Raison pour laquelle de toute manière, je n’aurai pour rien au monde voulu louper le visionnage. J’avais cru candidement, à l’annonce des projections, que nous aurions eu au total affaire à 5 David « différents » : un citadin tamoul et un hindi, de la même manière un pêcheur de chaque région, et au final le cinquième larron, un gangster. Ce ne sera pas le cas : dès le départ, la ville choisie est Bombay, et le village marin est situé à Goa. Il n’y aura pas d’adaptation des versions au niveau géographique ou social. Là ç’aurait été une authentique plus-value. Simple rêve de spectateur … Restait l’attente d’un véritable troisième David.
Au final, une expérience entre la déconvenue et la curiosité, l’impatience et la surprise. Au bord de la douleur.
Deuxième épisode.
David, donc. Un prénom. Qui dit prénom, dit évidemment personnage, puis acteur. Et là, comme on le sait, il y en a trois. Donnons tout de suite le résultat des courses : les trois vedettes annoncées, Neil Nitin Mukesh, Vinay Virmani et Vikram, sont-elles à la hauteur de l’œuvre qui va peser sur leurs épaules ?
Pour Vikram, la réponse est contenue dans l’article précédent, puisqu’il est le comédien présent des deux côtés. Sa gouaille de pochard ne présente cependant plus de surprise, son interprétation borderline n’offrant aucune innovation par rapport aux souvenirs tout frais. La désagréable sensation d’assister à un numéro effectué mécaniquement. On n’est pas au théâtre, à aucun moment cela ne risque de déraper. On a envie de passer à autre chose. Il était vraiment trop tôt pour revoir tout cela.
Virmani ensuite. Alors là, c’est la cata. Un acteur falot, qu’on ne sent pas du tout investi par son rôle de jeune en colère. Et arriver après Jeeva n’arrange décidément rien. Pour le coup, cela fait très mal.
Reste Mukesh, élégant moustachu à la noble prestance, à l’aise dans ses costumes comme dans le maniement des armes. Une icône de série B en puissance.
2 sur 3, le compte est bon.
David, donc, ou le destin, croisé par le montage, de trois personnages aux antipodes l’un de l’autre, tant par leur situation sociale que géographique.
Tout d’abord, un David gangster (Mukesh), la trentaine, embarqué dans le conflit qui oppose mafia indienne et services secrets. Il est le bras droit du « parrain », son homme de confiance. Mais pas assez pour pouvoir se marier avec la jeune fille de la maison avec qui il a une liaison secrète. Pour éviter le déshonneur de la « famille », celle-ci est en effet promise au fils débauché et drogué. Associé à une violence de plus en plus omniprésente, cet événement va faire douter notre mauvais garçon de son engagement. Nous sommes à Londres en 1975, une ville et une période emblématiques de l’histoire post-68.
Concernant les deux autres David, je rappellerai juste qu’ils sont musicien pour l’un (Virmani), à Bombay en 1999, et pêcheur pour l’autre (Vikram), à Goa en 2010.
Trois strates temporelles, trois vies dissemblables au possible. Et surtout, trois traitements cinématographiques totalement divergents. Un antagonisme de tous les instants choisi par le réalisateur, assumé de bout en bout, qui va faire tout le sel de l’œuvre. On accroche ou pas, mais le pari est lancé…
On attaque par Londres. Un conciliabule entre agents de divers gouvernements nous apprend qu’il est temps de faire tomber le parrain de la communauté indienne locale, soupçonné d’être l’instigateur d’attentats à la bombe, quelques années plus tôt. Après la présentation d’usage de la bande, au cours de repas incontournables, prétextes à règlements de compte et déballages en tous genres, une première tentative d’assassinat qui échoue. Suspicion et méfiance s’installent. Qui pour reprendre les rênes à la suite d’un patriarche vieillissant ? David, sage et bon conseiller, élevé comme un fils depuis la mort de ses parents ? Quelque autre sbire patibulaire, prompt à la détente, mais instable ? En tout cas, pas le fils de sang, play-boy plongé dans la nuit hippie londonienne, le rock et la débauche, bien loin du banditisme sanglant de son paternel. Mais une affaire de cœur pourrait bien tout faire chavirer …
Dans un splendide noir et blanc tout en contrastes, nous voilà partis pour une classique saga sur le gangstérisme des 70’s. Tout est là, des fusillades au ralenti aux cérémonies familiales et religieuses. Rebondissements et trahisons se succèdent, sans vraiment de surprises. C’est carré, pas vraiment indien, mais c’est emballé avec tellement de conviction qu’on suit l’intrigue avec plaisir. Et puis évidemment, c’est nouveau par rapport au reste …
Pour les deux autres intrigues, toujours suivies en parallèle, je ne les rappellerai pas ici. Je vais plutôt faire un petit recensement de leurs quelques différences par rapport à la version tamoule, car il y en a.
Tout d’abord, on pense qu’on va suivre ici la progression des événements dans l’ordre chronologique des époques, puisque la présentation des trois premières séquences se fait dans l’ordre 1975, 1999, 2010. Mais dès le deuxième lot de trois séquences, on a droit à 1975, 2010, puis 1999. Pourquoi ? Un choix de montage qui m’a personnellement intrigué. On retombe donc, pour les deux intrigues communes, sur la succession 2010 – 1999.
Ensuite, la version tamoule dure 2h10. Ici, on a le droit à 2h35. 25 petites minutes supplémentaires pour relater une nouvelle destinée, bien trop peu évidemment. Le montage va donc opérer des coupes dans les deux intrigues les plus récentes. Et c’est là que le bât blesse.
Les relations entre le pêcheur et son collègue semblent amoindris, pour ne pas sacrifier l’histoire d’amour. Manque une séquence primordiale à cette amitié au bord du déchirement.
Concernant la partie des affrontements religieux à Bombay, il faut déjà supporter, comme dit en amont, le jeu désincarné de Virmani. Quand ils ne font pas de la simple figuration (l’oncle et le cousin), les quelques personnages secondaires n’ont plus vraiment d’intérêt. Ensuite, le montage fait disparaître les explications qui permettent au jeune héros de remonter la filière extrémiste. Si je n’avais pas vu l’autre version, aurais-je compris cette ellipse ? Et ce qui fait vraiment mal, c’est le bâclage de la confrontation entre le méchant et le musicien, après une séquence de baston particulièrement expédiée, uniquement là pour la forme. Quitte à raccourcir ces moments, il aurait carrément fallu supprimer cet affrontement, qui devient de toute manière redondant par rapport aux échauffourées de la partie polar.
Polar pour lequel on aurait bien aimé assister à un vrai long-métrage …
On suit donc le film, partagé entre la déception de revoir des séquences de façon littérale comme amoindrie, et l’envie de savoir quand même où tout cela va aboutir, suite à l’intercalation de la troisième époque. Il va bien falloir justifier ce tierce David et conserver la conclusion marabout-bout de ficelle. L’une des deux conclusions va donc totalement différer. Tant mieux pour la surprise, mais, ô tristesse, tant pis pour le jusqu’auboutisme assumé des tamouls. Ici, un peu d’eau dans le vin minimise la portée des actes Ce qui n’empêchera heureusement pas une nouvelle vision des conséquences de ceux-ci. Par contre, pas de « vrai » passage de relais entre nos 3 David. Relais de toute façon entaché par la minable prestation finale de Virmani (grrrr !).
En guise de conclusion.
Je m’enthousiasmais, en début de chronique précédente, sur la présence de l’Inde populaire dans nos salles. Eh bien, je crois qu’il va falloir déjà déchanter. Les projections de David version tamoule hors d’Epinay auront été déprogrammées. Et ce David hindi n’aura été diffusé qu’une seule semaine à Saint Denis. Présent avec moi, en cette dernière séance de la semaine, attrapée de justesse, … un couple ! triste …