Deepawali aur Halloween : l’étrange projection d’Om Shanti Om
Publié mardi 3 novembre 2009
Dernière modification mardi 3 novembre 2009
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On peut l’intituler aussi « Om Shanti Om, une projection maudite », enfin presque maudite comme vous allez le constater.
Nous n’en sommes pas à notre première projection au cinéma Le Bijou et les tuiles de dernière minute, ça nous connaît. D’ailleurs, Dieu sait que les imprévus sont monnaie courante dans l’organisation d’un événement et on se croyait parfaitement débrouillard avec notre expérience. Sauf que ce dimanche-là, c’est comme si rien ne devait tourner rond. Certains signes avant-coureurs ne doivent jamais être négligés, surtout lorsqu’ils s’acharnent de manière inquiétante.
Halloween s’était visiblement invité à la fête de Deepawali et les ténèbres ont failli chasser la lumière….
Rédaction des articles pour l’exposition : Amanpreet, Kendra, Maya, Señorita, Jawadsoprano et Laurent.
Présents le jour de l’événement : Guiridja, Gandhi Tata, Tohru, Uma, Adelina et Selvam.
Toutes les photos de l’après-midi ont été prises par Gandhi Tata.
Tout a débuté avec une sorte de malédiction qui a décimé peu à peu l’effectif de Fantastikindia, pour n’en dénombrer que deux au final, Guiridja (Guiri) et Jean-Claude (JC) qui allaient affronter cette journée bien particulière. Pourtant nous étions plusieurs fantapotes au départ, animés comme toujours par notre passion, mais de malheureux aléas ont finalement eu raison de toutes les bonnes volontés à la veille du jour J (ou « D » pour Deepawali, ou « H » pour Halloween). Malgré leur indisponibilité, ils étaient bien présents par la pensée, sinon nous n’aurions jamais pu boucler cette interminable journée. Heureusement que nos petites sœurs respectives, Tohru et Uma, se sont improvisées super-héroïnes (parfois malgré elles) à la rescousse de leurs fraternels, un peu comme Robin accompagnant Batman ou Alcor épaulant Actarus… Nos fidèles lieutenants ! Et enfin n’oublions pas Adelina et Selvam, membres invités venus nous prêter main-forte.
En abrégé, ce n’est pas la première fois que nous devons faire face à un imprévu et nous nous ressaisissons rapidement. Après une revue rapide des effectifs, nos rôles sont distribués et en prévisions nous sortons nos valises (noir et vert, couleurs de l’espoir). (Note de JC : le vert était spécial, un vert pomme flashy pour être repéré dans toutes les situations, nocturnes, enneigées, brumeuses, etc. Dans ce sens-là j’admets, c’est une couleur de l’espoir !)
Une fois les valises prêtes, il est temps de partir pour Noisy, armés d’une motivation sans faille pour proposer aux spectateurs un bel accueil façon Deepawali avec lampes à huile et puja. Le Bijou !!! nous voilà !!!
Nous avons décidé de nous retrouver au cinéma vers 13h30.
Chacun a eu son lot de poisseux événements et voici la malheureuse mésaventure de Jean-Claude (racontée par lui-même) en quête de samossas à Gare du Nord pour composer le buffet du jour.
[JC] (12h40) Après mon long périple du fin fond du 94 avec ma valise à roulettes et mon sac de fortune apprécié de nos amis les manouches, j’arrive enfin à la Gare du Nord où je retrouve ma sœur Uma, fraîchement débarquée de Plaisir ou « trou perdu » des Yvelines. Une fois déchargé de mes affaires encombrantes, je demande à ma sœur de patienter et me voilà parti pour m’approvisionner en samossas chez notre fournisseur attitré du quartier indien.
Et là, tragédie : une désagréable surprise m’attendait lorsque j’ai constaté que le rayon était dépourvu de nos samossas favoris. Comme le dirait si délicatement Guiridja, j’ai commencé à suer comme un goret sur place… N’essayez pas d’imaginer, c’est aussi sinistre que lorsqu’Amitabh révélait que Shahrukh n’était pas son fils dans K3G, il ne manquait plus que le tonnerre en dolby surround et le fameux « Nahiiiiiiiiiiiiiii !!! ». Bref, l’ayant annoncé au menu et connaissant la popularité de notre buffet auprès des habitués du cinéma Le Bijou, je flippais sérieusement. Mon angoisse était palpable et je tenais la posture tétanisée d’un épouvantail bien seul avec la chanson de Corneille en musique de fond… Il ne manquait plus que le corbeau des manga volant et croassant effroyablement avec sa traînée de pointillés. Dans ces moments-là, impossible de connecter ses neurones…
De toute façon, je n’ai pas le choix, et après un message laissé à Guiridja (bien sûr il n’y a pas de raison que j’angoisse tout seul et c’est aussi ça l’amitié, de partager les mauvaises surprises), je m’apprête à passer tout le quartier indien au peigne fin, à la recherche de la boutique qui pourra nous tirer de ce mauvais pas (note : il est 12h50). Pressé par le temps car nous étions sacrément à la bourre, je me suis résigné à aller ailleurs et là, MIRACLE ! la magie de Deepawali a opéré et j’ai trouvé mon bonheur dans le premier magasin du coin. Après avoir remercié le ciel, nous mettons les voiles, direction Noisy ! [/JC]
De leur côté, Guiridja, Tohru, Adelina, Selvam et la valise couleur pomme, pardon couleur de l’espoir s’approchent de Noisy… On n’oubliera pas le cabas de l’espoir traîné par la pauvre Tohru.
[Guiri] Nous devons tous nous rejoindre à la gare de Noisy afin de prendre le bus en même temps. Arrivés les premiers, nous vérifions rapidement les bus qui circulent le dimanche, il se trouve qu’il y en a deux qui peuvent nous convenir : le 320 et le 303. A ce moment-là, les personnes qui attendaient le bus 320, nous préviennent d’un ton las que cela fait 1 heure que le bus n’est pas passé. Même si un soupçon d’inquiétude envahit nos esprits, nous ne nous doutons pas que l’ombre de la malédiction plane toujours sur nous.
La positive attitude est de mise et nous nous décidons à prendre le 303 qui passe à 14h. JC et Uma ne sont qu’à trois stations de Noisy Mont d’Est, donc il n’y a a priori aucun pépin pour se rassembler. Nous pourrons ainsi arriver au cinéma dans 10 min. (il est 13h40).
L’attente n’est pas trop longue avant que le bus 303 arrive, le chauffeur sort et laisse les portes ouvertes. Nous allons tranquillement y prendre place et patienter gaiement en discutant. Il est 13h45. A ce moment un bus 320 passe mais bon, JC et Uma vont bientôt arriver donc le groupe attend. Il faut éviter de se disperser. [/Guiri]
Finalement nous nous retrouvons tous dans le bus 303 à 13h50 et nous patientons sagement qu’il démarre en se remémorant d’un ton amusé toutes les difficultés surmontées. Et là on voit par la fenêtre passer un autre bus 320… il est 14h12 et on commence à se poser des questions. Il est vrai que nous avons vu le chauffeur du bus partir, mais là cela nous semble un peu long. JC décide d’aller aux renseignements. A son retour, mauvaise nouvelle : un chauffeur de bus s’est fait agresser et ils sont à sa recherche. Les probabilités pour que ce soit notre chauffeur de bus sont de l’ordre de 99 % et personne n’arrive à mettre la main sur lui…
Dépités, nous remballons nos valises et tous nos sacs, direction l’arrêt du bus 320 car le 303 ne partira qu’à 16h30.
Cette fois, nous évitons de laisser passer le troisième bus 320 et nous embarquons.
Ainsi nous arrivons à 14h30 au cinéma le Bijou, il nous reste 30 min pour préparer l’exposition, la décoration et l’accueil puja. On se motive un coup et c’est parti ! Que la fête commence !
Tout se passe bien, l’accueil, la vente des billets pour le buffet, l’exposition ; il ne reste plus qu’à lancer le film pour que nous puissions préparer le buffet.
Le hall est enfin à nous, et on commence à revoir la disposition des tables, fauteuils et canapés afin que le buffet puisse se dérouler de la façon la plus pratique et simple pour tout le monde.
Une fois que nos coins buffet et exposition sont terminés, nous nous attaquons à la préparation du buffet.
Quelle n’est pas notre surprise lorsque nous voyons remonter des spectateurs et la responsable du cinéma. On apprend ainsi qu’à cause d’un incident d’exploitation, les spectateurs vont devoir changer de salle pour voir le film dans de bonnes conditions. Certains spectateurs partent du cinéma et à ce moment, nous nous demandons si nous maintenons le buffet ou non.
Finalement, après un moment d’agitation, tout rentre dans l’ordre, le film redémarre dans la bonne salle et la majorité des spectateurs regagnent leurs sièges.
On va enfin pouvoir préparer ce fameux buffet ! Nous sortons les bouilloires pour le thé, le micro-onde, la multiprise et on commence à chauffer tout ça. JC et Uma, n’ayant pas mangé, se restaurent durant ce moment d’accalmie pendant que Guiridja récupère les affiches explicatives de la puja. A son retour, elle fait remarquer que cette journée est vraiment mouvementée et généreuse en émotions fortes avant d’être interrompue par JC qui lui lance sur un ton préoccupé que la journée est loin d’être terminée. Là, petit malaise : il y a encore quelque chose qui ne va pas ? Lorsque Guiri s’approche de la table du buffet, JC, avec un morceau d’idli à la bouche lui indique la direction des bouilloires et là vision d’horreur, tout est éteint ! Les plombs ont sauté !!
Ce n’est pas vrai ! Mais ce n’est pas vrai ! C’est quoi cette fête des lumières ?!!! Rapide état des lieux, les samossas sont congelés, les idlis sont froids et on ne peut pas faire de thé sans bouilloires…
Nous nous activons pour chercher de l’aide auprès du caissier, qui ne s’y connaît visiblement pas en électricité. Après quelques investigations il nous informe que nous venons de faire disjoncter tout l’étage du cinéma…
A ce moment précis nous nous sommes vraiment demandé si nous ne ferions pas mieux de rentrer. Effectivement, des fois il est de bon ton d’être attentif aux signes que le ciel nous envoie.
Mais là encore, oh ! Miracle ! Le projectionniste arrive et nous propose de voir ce qui ne va pas. Il va tester notre multiprise et revient au bout de 5 min, catégorique : il va falloir se débarrasser de cette multiprise, coupable de tout ce dysfonctionnement. Aussitôt dit, aussitôt fait, après avoir immortalisé le coupable, nous nous en sommes débarrassés et avons utilisé la prise mise gentiment à notre disposition par le cinéma. On peut attaquer à présent la préparation du thé et la disposition des idlis, saun papdis et samossas.
Finalement nous finissons le buffet à temps pour l’intermission, et quelle n’est pas notre joie face à tant d’enthousiasme. Les spectateurs sont ravis de découvrir de nouvelles saveurs et il ne reste plus rien du buffet en à peine 10 min.
Le film redémarre et c’est avec une certaine satisfaction que nous regardons le buffet vide et les retardataires lire avec grand intérêt les articles de l’exposition.
Nous rangeons tranquillement nos affaires et repartons d’un pas posé avec nos valises vers la gare de Noisy Mont d’Est. Arrivés sur le quai, la voix off nous annonce après la petite musique SNCF : « Un incident en gare de Châtelet les Halles perturbe la ligne A dans les deux sens. » On se regarde, et là grand éclat de rire !! Une fois n’est pas coutume, nous attendons patiemment la venue du train, qui finalement arrive presque à l’heure. Après tout, si tout ne finit pas bien, alors ce n’est pas vraiment la fin. Le film n’est pas terminé, mera dost.
Samossas introuvables, bus ratés, chauffeur agressé, problème d’exploitation, fusibles grillés, peut-on réellement parler de coïncidence ? En même temps, on a rapidement été tiré d’affaire à chaque fois par miracle… On ne saura jamais si ce jour-là, ce fut la victoire des lumières de Deepawali sur les citrouilles d’Halloween, mais une chose est sûre, notre passion pour le cinéma indien en est ressortie grandie et ça nous a donnés encore plus envie de renouveler l’expérience. Donc oui, effectivement, ce n’est pas fini et d’autres aventures nous attendent !
P.-S. : Un grand merci à Adelina, Selvam, Tohru et Uma qui nous ont apporté une aide précieuse. Sans leur contribution, cette aventure n’aurait pas été possible.