Delhi-6
Langue | Hindi |
Genre | Comédie romantique |
Dir. Photo | Binod Pradhan |
Acteurs | Abhishek Bachchan, Waheeda Rehman, Atul Kulkarni, Om Puri, Rishi Kapoor, Sonam Kapoor, Divya Dutta, Vijay Raaz, Prem Chopra |
Dir. Musical | A. R. Rahman |
Parolier | Prasoon Joshi |
Chanteurs | Shreya Ghoshal, Mohit Chauhan, Kailash Kher, Javed Ali, Benny Dayal, Bade Gulam Ali Khan, Rekha Bharadwaj, Srinivas, A. R. Rahman, Chinmayee, Karthik, Amitabh Bachchan, Tanvi Shah, Naresh Iyer, Ash King, Shraddha Pandit, Viviane Chaix, Bonnie Chakraborty, Mahathi, Blaaze, Claire, Ember, Sujata Mazumder, Kishori Amonkar |
Producteur | Ronnie Screwvala |
Durée | 135 mn |
Roshan (Abhishek Bachchan) est né aux USA où il vit avec ses parents et sa grand-mère (Waheeda Rehman). Quand celle-ci apprend qu’elle est atteinte d’une maladie du cœur, elle décide de rentrer à Delhi, chez elle. Roshan l’accompagne.
Elle rouvre sa maison, dépoussière, les cousins, amis et voisins les accueillent à bras ouverts. Roshan découvre la culture et les coutumes locales, le charme de Chandni Chowk, l’histoire des familles du quartier, les événements qui ont provoqué le départ de ses parents. Il se trouve également confronté aux tensions religieuses entre musulmans et hindous du quartier. Il tombe amoureux de la jolie voisine. Il aime l’encombrement des ruelles, le calme et la lumière des terrasses.
En toile de fond, un drôle d’homme-singe sème la panique dans la ville.
L’ensemble constitue au fil du film une sorte de puzzle dont le sens se construit peu à peu. Roshan est sans le chercher le catalyseur, de là à devenir bouc émissaire, il n’y a qu’un pas.
Rakeysh Prakash Mehra construit son film en suivant le point de vue de Roshan, le NRI débarqué d’une autre planète, très étranger à la réalité de Delhi, plutôt amusé, tantôt spectateur, tantôt témoin, parfois partie prenante. Le problème c’est que ce garçon n’est pas très curieux : il ne pose jamais de question ! On ne sait pas non plus quelles sont ses intentions, quels sont ses projets. Il n’a pas de statut, juste « petit-fils de », posé là. Et nous avec, à essayer de comprendre.
Le risque, c’est qu’à force de non-dits, on décroche, lassé d’attendre des réponses qui donneraient du sens à ce que l’on voit. Les réponses finissent d’ailleurs par arriver, mais bien tard.
On a tendance aussi à se perdre dans tous ces personnages secondaires, stéréotypes d’un genre qui nous échappe, peut-être évident et drôle aux yeux des habitants de Chandni Chowk. C’est sans doute fait exprès, le NRI qui débarque doit être aussi paumé que nous.
Mais à force de se demander « c’est qui déjà celui-là », on perd le fil.
Certains arrivent à tirer leur épingle du jeu, Rishi Kapoor qui pulvérise l’écran de sa présence dans son petit rôle d’Ali Baig, Divya Dutta l’adorable et discrète intouchable Jalebi. Les autres se fondent dans le décor, y compris Sonam Kapoor, à peine visible, coincée dans son stéréotype de « la-jeune-femme-qui-veut-s’émanciper-sans-le-dire-à-papa ». Quant à Waheeda Rehman, elle n’apparaît qu’en pointillé, et c’est bien dommage parce qu’elle aurait pu jouer un vrai rôle dans l’initiation de Roshan à ce drôle de monde.
On a du mal à reconnaître le réalisateur de Rang De Basanti, percutant, innovant, audacieux, incisif. Delhi-6 n’est rien de tout cela. Le message-clé, pourtant intéressant, est trop suggéré, dilué, pour être un véritable fil rouge.
La musique d’AR Rahman apporte un charme particulier au film, en résonance avec le quartier de Chandni Chowk (dont le code postal est 6, d’où le titre du film, Delhi-6). Un mélange de tradition populaire et de modernité que Jordan White a très bien analysé, ici.
Le seul problème, c’est que la musique sert souvent de fond sonore, avec des phrases musicales qui se répètent, des morceaux plutôt longs… avec une petite tendance berceuse. Les clips nous promènent dans Old Delhi, nous font approcher les personnages, mais aucune chorégraphie de groupe ne vient dynamiser l’ensemble.
Delhi-6 reste un film agréable à regarder, Abhishek est un peu surdimensionné pour le rôle, Imran Khan (Jaane Tu ya Jaane Na), le premier choix supposé du réalisateur, aurait sans doute été plus crédible. Les images sont belles, le rythme est celui d’une promenade. J’aurais aimé me laisser embarquer mais je suis restée au bord, dommage. Pourtant j’ai bien aimé certains passages, les scènes de théâtre mythologique, les voltiges de terrasse en terrasse genre Yamakasi. Mais de l’auteur de Rang De Basanti, j’attendais autre chose.
Les images sont issues du très joli site officiel du film.
A noter : l’histoire du singe noir qui terrorise les habitants de Delhi n’a pas été créée pour le film, elle fait partie de l’histoire (récente) de la ville, où "le monstre" est apparu en 2001 et refait surface régulièrement, un peu à la manière du monstre du Loch Ness ou du Yeti.