Disco Dancer
Langue | Hindi |
Genre | Masala |
Dir. Photo | Nadeem Khan |
Acteurs | Om Puri, Mithun Chakraborty, Rajesh Khanna, Om Shivpuri, Kalpana Iyer, Kim Yashpal, Bob Christo |
Dir. Musical | Bappi Lahiri |
Parolier | Anjaan |
Chanteurs | Bappi Lahiri, Suresh Wadkar, Kishore Kumar, Nandu Bhendu, Usha Mangeshkar, Usha Uthup, Vijay Benedict, Parvati Khan |
Producteur | Babbar Subhash |
Durée | 134 mn |
Alors qu’il est encore enfant, Anil, passionné de musique, assiste à l’humiliation et à l’emprisonnement infondé de sa mère suite à une déclaration de vol mensongère du cruel Mr. Oberoi (Om Shivpuri). De nombreuses années plus tard, Anil (Mithun Chakraborty) est devenu un beau jeune homme, et gagne sa vie en tant que chanteur et danseur de rue. Quand l’insolente star du disco Sam, qui n’est autre que le fils d’Oberoi, congédie son sage manager David Brown (Om Puri), ce dernier part à la recherche d’une nouvelle vedette, qu’il découvre en la personne d’Anil : rebaptisé Jimmy, il ne tarde pas à devenir un danseur de disco riche et célèbre, faisant de l’ombre à Sam. Lorsque « Jimmy » souhaite épouser Rita, la fille d’Oberoi, la soif de vengeance de celui-ci n’a plus de limite…
Disco Dancer est resté l’un des films hindis les plus connus des années 80, essentiellement pour deux raisons : son agréable bande originale et son acteur principal, propulsé star avec le rôle. Si on laisse de côté ces éléments un moment, les autres aspects du film sont en effet assez banals, notamment le scénario enchaînant vexation d’enfance et revanche à l’âge adulte, le tout à la sauce rise and fall (l’ascension et la chute d’une star), un genre habituellement associé, pour rester à Bollywood, au film de sport (le mélodrame de boxe Apne), mais qui peut aussi être valable dans l’univers du cinéma (Super Star), de la mode (Fashion) ou, dans notre cas, de la musique. Si le film fonctionne sur ce canevas conventionnel, on aurait tout de même aimé que la rivalité entre le héros et son cultissime double maléfique qu’on ne voit hélas pas assez, un méchant disco dancer à moustache, au look kitsch et à la psychologie caricaturale (il couche avec une groupie dans sa loge, il est arrogant, alcoolique, voire drogué), soit davantage mise en avant.
Le reste du casting secondaire est heureusement plus honnête que ce triste sire, avec l’impeccable Om Puri, le sympathique méchant Om Shivpuri, son homme de main australien musclé au crâne rasé Bob Christo (troisième couteau fréquent à cette époque dans des rôles de petits méchants britanniques), et enfin la star Rajesh Khanna, dont la double apparition est assez brève.
Et Mithun Chakraborty, me direz-vous, est-il une valeur ajoutée au film ? Oui, plutôt, toute proportion gardée. L’acteur est un bon jeune premier, aux traits fins et au jeu de jambes efficace, mais il est dommage qu’il n’ait pas encore le charisme mûr qu’il a acquis plus tard : il manque encore d’intensité pour insuffler une véritable ardeur à ce total masala à l’ancienne (oui, il y a aussi quelques effets spéciaux colorés et autres bagarres tournées en vitesse proches du cinéma d’exploitation) très artificiel, notamment dans la crédibilité de sa passion pour la musique, qu’il sait certes exprimer, mais pas forcément communiquer au spectateur ; un acteur comme Rishi Kapoor, qui interprétait un chanteur disco dans Karz, était plus attachant par exemple dans ce style de rôle.
Quant aux nombreuses séquences musicales, elles constituent clairement l’atout principal du film : les morceaux hyper-disco ne sont pas des compositions toujours rigoureuses, il y a quelques abus de transitions instrumentales à base de vieux synthés et de percu’ électroniques cheap mais, si l’on oublie un moment la musique des Bee Gees ou celle de la vraie référence qu’est Karz, ils sont très entraînants, et leurs mélodies et rythmiques, alliées aux couleurs et aux fringantes chorégraphies des clips, suffisent à distiller la bonne humeur, c’est sûrement grâce à ces chansons excellemment rétro que Disco Dancer est resté célèbre.
Le final lyrique, dans lequel notre héros tâte notamment de la guitare, met enfin la barre émotionnelle un peu plus haut, et contribue à la bonne impression d’ensemble qu’on garde du film.
Ce n’est donc en aucun cas un classique, il ne faut s’attendre ni à un monument de mauvais goût à prendre au second degré, ni à un hymne euphorisant à la grande musique, Disco Dancer est simplement un film commercial comme on n’en fait plus, désuet et plein de paillettes, mais aussi distrayant et hautement sympathique… pour peu qu’on apprécie Mithun et les vieilles mélodies disco.
Quelques années plus tard, Babbar Subhash réalisera un autre film bon enfant, Love Love Love, avec Aamir Khan et Juhi Chawla.