Ek Ajnabee (review)
Traduction : Un étranger
Langue | Hindi |
Genre | Polar |
Dir. Photo | Gururaj R. J. |
Acteurs | Amitabh Bachchan, Sanjay Dutt, Abhishek Bachchan, Arjun Rampal, Rucha Vaidya |
Dir. Musical | Vishal-Shekar, Amar Mohile |
Paroliers | Sameer, Jaideep Sahni, Lalit Tiwari |
Chanteurs | Kailash Kher, Vishal Dadlani, Sunidhi Chauhan, KK, Sukhwinder Singh, Shilpa Rao, Kunal Ganjawala |
Producteurs | Bunty Walia, Jaspreet Singh Walia |
Durée | 136 mn |
Ek Ajnabee raconte l’histoire d’un garde du corps alcoolique (Amitabh Bachchan, grisonnant comme dans Sarkar), embauché pour protéger une petite fille. Lorsque cette dernière se fait kidnapper sans qu’il puisse l’empêcher, il décide de contre-attaquer… Oui, ce bref résumé rappelle Man On Fire avec Denzel Washington, dont ce film est le remake hindi. La seule différence réside dans le lieu de l’action : si Tony Scott a situé son histoire au Mexique, Apoorva Lakhia a opté pour un tournage en Thaïlande, tout en veillant à ce que son film réponde aux canons du remake Bollywood traditionnel : le film original semble repris quasiment scène par scène, les scènes mélodramatiques sont plus appuyées, la mise en scène est « clipée » et pleine de split screens… Et bien entendu, tous les méchants « thaïlandais » sont d’origine indienne et parlent hindi, ce qui est tout de même plus pratique ! Le réalisateur s’autorise même quelques excentricités ringardes (gros mots en anglais bipés, compte à rebours d’une bombe qui apparaît à l’écran).
Le fond est tout aussi peu original que la forme : dès que la gentille petite fille se fait enlever, Amitabh décide de faire justice lui-même par les moyens les plus expéditifs, le film reprenant les scènes de torture de l’original. On nage en plein film d’auto-justice, sous-genre moribond du film de vengeance qui avait connu son heure de gloire avec Charles Bronson (la série des Justicier Dans La Ville), Alain Delon (Ne Réveillez Pas Un Flic Qui Dort) ou, en Inde, la star musclée Sunny Deol (Gadar, The Hero, Apne), un habitué des rôles de « vengeur des masses » dans des films d’exploitation caricaturaux.
Quant aux chansons, il n’y en a que deux, une au milieu du film et une autre pendant le générique de fin, l’occasion d’une apparition complètement gratuite de Sanjay Dutt, le bad boy de Bollywood, dans un clip de rap « caille-ra » qui rappelle son polar gangsta Musafir. Assis sur une chaise électrique, brandissant revolver et coup-de-poing américain, il nous improvise une improbable parodie trash des gentils clips R & B qui concluent les productions Yash Raj depuis quelques années (Dhoom, Bunty Aur Babli). Dommage qu’il soit doublé pour cette chanson !
Ek Ajnabee est donc un film violent au rythme lent, moins sophistiqué que Man On Fire (qui pouvait agacer par son abus de jump cuts), mais sauvé de la série Z grâce au charisme d’Amitabh.
On peut remarquer, pour finir, que le film est plus court que l’original (il fait 10 minutes de moins), ce qui nous confirme une tendance récente des films hindis : ces derniers, avec ou sans chansons, ne dépassent plus guère les deux heures (Black, Parineeta, Sarkar), alors que les films américains de 2 h 20 ou plus sont de plus en plus fréquents (les Harry Potter, une bonne partie des Spielberg et des productions Bruckheimer). Si ça continue, Shah Rukh Khan sera bientôt la seule star de Bombay à faire des films de 3 heures !