Family - Ties of Blood
Traduction : Famille - Les liens du sang
Langue | Hindi |
Genres | Thriller, Film de gangsters |
Dir. Photo | Ashok Mehta |
Acteurs | Amitabh Bachchan, Akshay Kumar, Nawazuddin Siddiqui, Bhoomika Chawla |
Dir. Musical | Ram Sampath |
Parolier | Sameer |
Chanteurs | Madhushree, Sona Mohapatra, Sowmya Raoh, Suhail Kaul, Shailandra, Arnab Chakrabarty, Prakash, Ernie |
Producteur | Keshu Ramsay |
Durée | 154 mn |
Viren Sahai (Amitabh Bachchan) est un gangster indien basé à Bangkok, dont la famille est restée vivre à Bombay parce que sa femme désapprouve ses activités criminelles. Dans le même temps, le cuisinier Shekhar Bhatia (Akshay Kumar) appartient à une famille heureuse de la classe moyenne indienne : il vit en effet avec ses parents, sa femme médecin (Bhumika Chawla) et son frère cadet (Aryeman). Ces deux familles qui n’ont rien d’autre en commun que les liens du sang vont connaître un cruel destin…
Deux ans après le très bon polar Khakee, qui mêlait ses deux spécialités, le néo-western (Ghatak, China Gate) et le film de genre engagé et musclé (Damini, The Legend Of Bhagat Singh), Rajkumar Santoshi retrouve ses deux stars Amitabh Bachchan et Akshay Kumar. Annoncé comme un film de gangsters, Family promettait beaucoup. La première partie du film ressemble pourtant à un masala mal dosé : à côté d’une sombre histoire de truands, avec un solide Amitabh portant la barbe dans un rôle de parrain impitoyable, on a droit à une gentille romance classique entre le gouailleur Akshay et sa belle, prétexte à plusieurs chansons entraînantes. Les deux genres parallèles fonctionnent bien, les deux acteurs excellent dans des rôles qu’ils connaissent par cœur, mention spéciale à Akshay qui nous confirmera avec Namastey London qu’il est aussi un spécialiste de la comédie romantique, mais on aimerait bien qu’ils se rencontrent enfin.
Quand le film bascule dans le thriller, en revanche, le réalisateur peut apposer au film sa marque de fabrique : les scènes d’action. Certes, il faut excepter les bagarres, très banales, qu’il ne filme pas mieux avec Akshay, qui pratique pourtant plusieurs arts martiaux, dans les années 2000 qu’avec le poids lourd du film d’action Sunny Deol dans les années 90 ; mais la chorégraphie des combats à mains nues n’a jamais été une spécialité à Bollywood, et il est malheureusement courant de voir ce type de séquences bâclées dans les films hindis.
En revanche, on est content de voir que Santoshi n’a rien perdu de son talent pour filmer des courses-poursuites, des cascades automobiles et des fusillades percutantes. La scène finale où Amitabh, un revolver dans chaque main, se fraie un passage à coups de pétoire au milieu de ses ennemis, est impressionnante : les mains et le visage éclaboussés de sang, épuisé, il ne prend le temps de souffler que quand il a fini d’exterminer tous ses adversaires, dans un plan superbe où on le voit debout au milieu de leurs cadavres baignant dans une mare de sang. Cette séquence de carnage jubilatoire, qui surprend par sa violence, est un petit hommage réussi aux films d’action de Hong-Kong de la grande époque à la John Woo, sans comparaison bien entendu avec leur qualité ou leur brutalité, mais le seul fait que cette scène sanglante évite le ridicule, avant tout grâce à la carrure d’Amitabh, qui n’est pas indigne de Chow Yun-Fat, est déjà un exploit dans le cinéma hindi, généralement frileux en matière d’action survitaminée un tant soit peu élaborée.
Les relations terribles entre Amitabh et son fils, qui culminent dans un dénouement tragique, sont également intéressantes, et nous rappellent que Santoshi aime aller au-delà du simple film d’action calibré bête et méchant, mais l’acteur incarnant le fils n’est pas assez convaincant pour que l’on puisse vraiment s’identifier à lui.
Si l’on ajoute à cela le mélange des genres facile de la première partie qui traîne trop en longueur, peut-être une concession commerciale accordée aux producteurs, Family est un film globalement décevant. Car même s’il décolle complètement dans sa dernière demi-heure, lyrique et violente, et laisse in extremis une bonne impression d’ensemble grâce à elle, on en attendait un peu plus que ça du Walter Hill indien, qui nous avait habitués à des films plus sincères et plus homogènes. Cela dit, si l’on apprécie les gros masala, maladroits mais soignés, et les films d’action de l’increvable Amitabh, qui depuis son come-back de l’an 2000 choisit en général les meilleurs réalisateurs du genre pour limiter les dégâts, on peut trouver assez de chansons efficaces et de scènes musclées dans le film pour passer un bon moment.