Fantastikindia à Cannes, Lundi 16 Mai - J. 3
Publié mardi 17 mai 2011
Dernière modification mardi 17 mai 2011
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Avant d’aborder mon lundi à Cannes, revenons quelques heures en arrière. Dimanche soir, je suis allé assister aux dernières minutes du documentaire Bollywood, The Greatest Love Story Ever Told que j’avais eu la chance de voir au Grand Palais samedi soir. Car pour clôturer le week-end, il a été présenté dans le cadre de Cinéma à la plage, permettant ainsi à tous les festivaliers de venir découvrir "Bollywood !" face à la mer.
Dès la fin de la projection, je me suis empressé d’aborder petits et grands pour recueillir leurs impressions, en voici quelques-unes :
Caroline, 15 ans : C’était cool, j’ai adoré le grand type qui danse super bien, celui qui bouge comme un élastique (je crois qu’elle me parle de Hrithik Roshan…).
Eric, 35 ans : C’est très kitsch, non ? (Non Eric, c’est pas kitsch du tout mais là je n’ai pas le temps de t’expliquer…)
Muriel, 43 ans : J’ai beaucoup aimé, je ne connaissais pas du tout, comment s’appelle cet acteur que l’on a beaucoup vu, celui qui est pas très beau mais qui a beaucoup de charme ? (Shahrukh Khan…)
Tiffany, 20 ans : Sorry, no speak English…
Pour terminer et pour le plaisir, voici une petite série de photos prises lors du documentaire (je sais, c’est un peu flou, mais je dansais)…
Bref, lundi matin, à l’aube, je suis dès 8 h 00 devant le palais, pour voir The Tree of Life, le très attendu film de Terrence Malick. Très attendu parce que beaucoup l’ont annoncé comme le favori à la palme d’or, alors que personne ne l’avait vu.
Il y a donc foule ce matin, trop de journalistes, et la séance est déjà complète… En deux mots le problème est simple. On entre par priorité de cartes, et s’il reste de la place on fait entrer des personnes avec invitations. La salle ouvre à 7 h 30, on fait donc entrer les prioritaires, puis les autres, mais le journaliste qui arrive à 8 h, même avec la super carte qui fait rêver tout le monde, ne rentrera pas si c’est complet, et le pire c’est que le journaliste tardif sait que certains, arrivés plus tôt, ont pu rentrer avec une carte moins super… alors les journalistes sont furieux ! De plus, beaucoup ont des articles à faire sur le film dès 11 h, et se retrouver bloqué devant le palais ne fait pas leur affaire… Ça crie, ça hurle, ça se bouscule, ça insulte l’organisation, puis le festival et enfin la France… la police intervient, le vrai scandale ce matin était à Cannes et pas à New York !
Pour info, le film a divisé, car la projection s’est terminée sous les sifflets et les applaudissements…
Cet après-midi, j’ai réussi (miraculeusement) à être accepté dans une projection entre vendeurs et acheteurs interdite à la presse du film indien Dear Friend Hitler réalisé par Rakesh Ranjan Kumar.
Film au sujet sulfureux, qui défraya la chronique lors de l’annonce du projet qui raconte les derniers jours du conflit et juxtapose la fin du nazisme et le combat non-violent de Gandhi en faveur de l’indépendance de l’Inde. Anupam Kher, qui devait jouer le Führer, avait d’ailleurs abandonné le rôle au profit de Raghuvir Yadav.
En quelques mots, je dois avouer que c’est l’un des pires films que j’ai vus depuis longtemps. Les acteurs sont mauvais, les décors inexistants, des images d’archives servent à combler le manque de moyens, mais surtout le message du film n’est pas clair… "Mon film montre aussi l’amour de Hitler pour l’Inde et comment il a indirectement contribué à son indépendance", a confié Rakesh Ranjan Kumar à la chaîne de télévision indienne NDTV. Parallèlement, les producteurs ont expliqué à l’AFP que le sujet du film n’est pas Hitler mais plutôt le Mahatma Gandhi, un message de paix pour le monde entier…
En résumé, le film mélange un peu tout ça, laisse une sensation de malaise, un ennui profond, et un conseil : si vous voulez voir un film sur les derniers jours de Hitler, regardez plutôt le film allemand La Chute.
En parlant de conseil, lorsque vous n’aimez pas un film, que vous n’êtes plus que 5 dans une salle qui au départ comptait 50 personnes, ne sortez jamais le premier, car se retrouver en face de l’attachée de presse du film qui vous a laissé entrer et qui vous dit avec ses grands yeux pleins d’espoir : "Alors ?", eh bien ça fait mal…
Rendez-vous demain pour une nouvelle journée cannoise…
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