Inauguration : Shah Rukh Khan et son double, ensemble au Musée Grévin
Publié jeudi 17 juillet 2008
Dernière modification vendredi 7 mars 2014
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Lundi 28 avril, 8h30. La pluie se met à tomber sur les fans déjà nombreux amassés devant le musée Grévin. Les forces de police s’efforcent de les maintenir derrière les barrières, plusieurs caméras sont là (dont Canal +, RTL), balayant le public, qui se met à hurler dès que la caméra passe devant, histoire de montrer l’ambiance.
Les heureux élus disposant d’une carte d’invité (environ 150 personnes) se pressent. Les journalistes entrent d’abord, la carte de presse est requise, on peut noter avec plaisir qu’ils sont une bonne vingtaine à couvrir l’évènement, la notoriété de Shah Rukh Khan en France a bien grandi depuis la Bollywood Week en 2006.
L’inauguration de la statue se déroule dans le petit théâtre du musée Grévin, baroque à souhait. C’est Bertrand Delanoë qui nous accueille à l’entrée, bonjour Monsieur le Maire– aaah non, c’est sa statue ! Criante de vérité – En revanche, le vrai Jean-Pierre Foucault est là (sa statue aussi d’ailleurs, il lui adresse un petit signe de la main « ça fait toujours drôle de se voir »).
Peu après, vers 10 heures, Shah Rukh Khan arrive, vêtu d’un jean, d’un tee-shirt blanc et d’une veste de cuir. Surprise, il est suivi de son épouse Gauri, de Karan Johar et Ritesh Deshmuk. Les flashs et les applaudissements crépitent, mais l’assemblée est sage, personne ne hurle, personne ne monte sur les fauteuils, une certaine stupeur sereine s’installe, presque dévotionnelle… « Il » est là, on n’en revient pas, on profite de l’instant. Il salue gentiment, distribue des Namaste et des sourires, charmant, attentif, incroyablement séduisant, si accessible.
Il s’installe avec ses invités au premier rang, puis s’enchaînent quelques discours de circonstance, le président et la directrice du musée, l’ambassadeur de l’Inde à Paris, le promoteur du tourisme indien à Paris, la directrice des relations extérieure du musée qui nous dit que même pour Michael Jackson il y avait moins de monde dehors.
Puis c’est le tour des fans clubs français, on admire au passage l’aplomb (malgré l’émotion visible) et la maîtrise de l’anglais de la représentante de shahrukhkingkhan.com, on applaudit aussi l’équipe de shahrukhfan.fr : jour de gloire pour ces jeunes femmes qui montent sur scène et peuvent dire à Shah Rukh Khan, les yeux dans les yeux, à quel point il rend notre vie plus heureuse, le monde plus beau, le cinéma plus sexy, etc.
Vient enfin le moment clé : la découverte de la statue ! Le rideau se lève sur les danseuses d’Indian Ocean qui exécutent un jolie ballet de danse indienne autour de la fameuse statue de cire, plus vraie que nature il faut le dire. Bravo à toute l’équipe du musée, le sculpteur, la maquilleuse, ils ont fait un travail remarquable, on retrouve vraiment Shah Rukh Khan dans cette statue, ses traits, mais aussi son attitude, son expression, son allure. On dirait qu’il va se mettre à danser avec la troupe d’Indian Ocean.
Jean-Pierre Foucault monte sur scène, il présente la statue, échange avec Shah Rukh Khan quelques mots autour de l’émission qu’ils animent l’un et l’autre, « Qui veut gagner des millions » / « Kaun banega crorepati ».
Le vrai Shah Rukh vient rejoindre sa statue. Etrange moment de rencontre, l’acteur est ému lorsqu’il s’adresse au public pour dire que l’amour de ses parents lui manque toujours, mais que ce manque est compensé, par sa merveilleuse femme et ses enfants adorables, mais aussi par l’amour que le public lui donne. Il ne se sent pas une « personne importante », bien moins que les autres personnalités représentées dans le musée (il faut dire que les deux seules autres statues indiennes sont celles du Mahatma Gandhi et de Mère Teresa), mais il est heureux et fier de représenter l’Inde aujourd’hui, ici.
Et nous donc…
Puis le public s’approche pour prendre des photos de plus près, pour essayer de poser une ou deux questions mais sans micro dans la salle c’est mission impossible. Shah Rukh Khan sur la scène est intensément présent et en même temps d’une gentillesse et d’une simplicité étonnantes. En 2006 sur la scène c’était la star, aujourd’hui c’est beaucoup plus l’homme qui est devant nous, plus détendu, plus souriant, plus humble.
Voilà, le moment clé de l’inauguration est déjà passé. La suite se déroule dans une certaine confusion. Karan Johar, Gauri Khan, Ritesh Deshmuk, livrés à eux-mêmes (et aux fans), se laissent gentiment prendre en photo. J’ai le temps d’échanger deux phrases avec Karan Johar, je le remercie de ses merveilleux films et d’avoir convaincu Kajol de tourner de nouveau avec le Shah, il me répond avec une petite mimique exprimant un léger doute, pour devant mon air inquiet me rassurer aussitôt : « si si, on commence le tournage à la fin de l’année ». Et puis ils montent tous les trois sur scène pour quelques photos, et disparaissent dans les coulisses.
Il n’y a pas à proprement parler de conférence de presse, comme au Grand Rex en 2006 : les personnes accréditées « presse » (dont Fantastikindia n’est hélas pas), dotées de l’autocollant adéquat, montent sur scène et se pressent devant l’artiste et sa statue, posant des questions dans le brouhaha ambiant (je plains les preneurs de son) et dans un relatif désordre. Cela s’éternise. Les hôtesses s’exténuent à dire aux invités de passer dans une salle où a lieu un cocktail, de façon de plus en plus « pressante », mais au bout d’une heure dans la dite salle, SRK n’est toujours pas arrivé, on se demande s’il viendra. En fait il est toujours sur scène, au centre d’un cercle étroit, disparaissant derrière les caméras, dans le petit théâtre où je n’ai pas même le droit de rester. Je décide alors de partir, une pensée pour Shah Rukh Khan toujours encerclé, qui piétine depuis une heure et demie et qui doit être épuisé. Je repars un peu frustrée de ne pas avoir pu lui poser au-moins une des dix-huit questions qu’Amanpreet et moi avions concoctées, j’aurais tant voulu que Fantastikindia puisse offrir une interview à ses lecteurs…
Me voilà sur le tapis rouge qui a été déployé à la sortie du musée Grévin, ça fait tout drôle d’être fixée par quelques centaines de regards (déçus), c’est une étrange sensation que de traverser cet espace qui soudainement semble immense avec la foule amassée de chaque côté… Pour les stars qui y passent leur vie, ovationnées à chaque pas, ce doit être difficile de garder les pieds sur terre.
Shah Rukh Khan repart dans quelques heures, mais il nous reste sa statue de cire, qui sera exposée dans un joli décor "indianisant", avec des clips en boucle sur un écran voisin. On peut parier que les entrées du musée Grévin vont connaître un brusque accroissement dans les jours qui viennent.
Photos : Amanpreet
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