Interview Manisha Koirala et Vivek Oberoi - 19/3/2004 - Chap. V
Publié dimanche 2 mai 2004
Dernière modification mardi 4 mai 2004
Article lu 595 fois
Par ,
Vivek : Le Sud, avec Mani Ratnam, premier jour de tournage : « Demain matin, on tourne à 6 h 30 ! Prêt et maquillé avant d’entrer sur scène ! »
(rires)
« O. K. » Donc, on s’est réveillés vers 3 h 30 - 4 h, on s’est habillés, lavés, maquillés, tout… Les costumes, révisé les dialogues… Et, à 6 h 30, on a commencé à tourner. On a tourné de 6 h 30 jusqu’à 4 h !
Manisha : Je l’ai fait aussi !
(rires)
Vivek : Et le premier jour ! Je suis rentré à mon hôtel à 5 h, presque 24 heures plus tard, et le chef de production m’appelle en disant « nous comprenons que vous avez tourné très longtemps cette nuit, ça a été une longue journée. Alors, vous aurez une grasse matinée demain… Vous tournerez à 9 h », et j’ai répondu « wow ! 9 h, c’est une grasse matinée ! Il est 6 h du matin, là… Vous voulez que je dorme, me réveille, prenne un bain, me maquille, et sois prêt pour 9 h du matin ?! »
(rires)
Manisha : Non mais, sérieusement, pour Bombay, ça s’est passé comme ça, mais pour les autres films, j’ai dit à Mani Ratnam « j’adore travailler avec vous, mais s’il vous plaît, donnez-moi huit heures de sommeil ! »
(rires)
Vivek : Sur le tournage de Yuva, Ajay Devgan est arrivé trois ou quatre jours après moi… Pendant quatre jours, j’ai travaillé ainsi. Quand Ajay est arrivé, j’ai eu une pause vers 16 h ou 17 h, donc je suis rentré à l’hôtel. Je relaxais dans ma suite… Et Ajay m’appelle « prépare-moi un verre ! Un grand ! J’arrive tout de suite !! »
(rires)
Et il a dû prendre deux verres sur la route…
(rires)
Il s’est affalé et a dit « je ne peux pas travailler comme ça, je ne peux pas travailler comme ça ! »
(rires)
Et le lendemain matin, il a dit « Mani sahab, je travaille depuis 14 ans, et j’en ai assez de travailler comme ça ! »
(rires) Vivek est interrompu par son téléphone.
Manisha : Sur Dil Se, il arrivait à Mani sahab de me crier après, même après Shah Rukh… Et SRK me disait « s’il crie encore je m’en vais… S’il devient fou encore, je m’en vais ! »
(rires)
Vivek : Abishek, Ajay et moi, on a passé de si bons moments. Quelques fois, environ deux ou trois heures avant de tourner, on s’en allait… « Alors les gars, qu’est-ce que vous voulez faire ? Dormir ? » « Naaaan, on va s’asseoir en bas dans le bar, faire la fête… O. K., c’est l’heure de retourner tourner ! Allons-y ! » Puis on allait se laver, prendre la douche, et tourner.
(rires)
C’est dingue.
Eulika : C’est toujours comme ça ?
Manisha & Vivek : (unanimes) NONONONONON
Manisha : Seulement avec Mani sahab ! (rires)
Vivek : Seulement avec certains réalisateurs. Seuls certains réalisateurs sont comme ça. Shaad Ali (ndlr : le réalisateur de Saathiya), si un jour tu travailles avec lui… Mani Ratnam est comme son gourou ! (ndlr : Mani Ratnam a produit Saathiya qui est un « remake » de son film Alai Payuthey) Il m’a fait tourner pendant 46 heures à la gare de Marine Lines, 46 heures non-stop ! Je ne suis pas rentré pendant 46 heures ! Durant 46 heures, j’ai tourné sur le quai de la gare. Après environ 30 heures, j’étais trop épuisé… Deux équipes se relayaient ; du coup, quand l’une dormait, l’autre tournait. Mais l’acteur restait le même !
(rires)
Il y avait deux équipes techniques, et je devais travailler avec les deux. Alors finalement, je te le jure, Manisha, j’ai pris un journal… Je l’ai étalé sur le banc de la gare et j’ai dormi comme ça (il fait les gestes).
(rires)
Et on me disait « lève-toi, lève-toi, c’est l’heure de la prise ! », « O. K., O. K. ». J’allais tourner, puis je reprenais le journal et je revenais dormir ! À un moment donné, il y a une scène à l’intérieur du train. Ce devait être la 43e ou 44e heure de tournage. J’en avais tellement marre de tourner. Le train local s’est arrêté, j’ai dû monter, chercher le compartiment, les caméras étaient là. J’ai tourné la scène, puis on m’a dit « va t’asseoir sur le banc là-bas », ce que j’ai fait… Et je me suis endormi ! Et le train a continué sa route ! Je n’étais pas monté dedans… J’ai dû reprendre un train, joindre la station suivante et reprendre le tournage ! C’était dingue !
(rires)
Eulika : Et vous êtes globalement satisfaits d’avoir travaillé avec lui ?
Manisha : Oui, c’était fabuleux, il est vraiment gentil. Il ne crie jamais, il est très doux. Quelqu’un d’humble !
Vivek : Mais il fait trembler ses assistants !
Manisha : Ah, vraiment ?
Vivek : Oh que oui ! Mais il est très bien avec les acteurs. Je pense que c’est à ses côtés que j’ai le plus progressé en tant qu’acteur.
Manisha : Pareil.
Vivek : Tu sais ce qu’il fait ? Il te donne la scène, tu la prépares, avec les dialogues. Ensuite, il t’appelle « viens, on va voir ce que t’as fait ». T’arrives et tu te dis « je suis prêt », t’y vas… Et il te dit « très bien, très bien ! J’ai aimé ! Mais on a déjà ça. Mets ça de côté, et fais-nous la scène d’une autre manière maintenant ! »
(rires)
Et t’es là « quoi ? Je me suis préparé, tout est fait ! ». Il te dit « mets ça de côté, rien de tout ça ne servira ». Si tout doit être fait d’une certaine manière, la manière dont tu penses, il te dira toujours « essaie comme ça maintenant ! ». Il expérimente tout le temps.
Manisha & Nadine : Oui…
Vivek : Il est super. En tant qu’acteur, c’est fabuleux de travailler avec lui.
Eulika : Il vous conseille pour vos carrières ?
Manisha : Non, non, non, non… Pour les rôles, oui.
Vivek : Il n’est pas godfather !
(rires)
Nadine : Mais je pense qu’il exploite très bien les talents des acteurs.
Vivek : Manisha a toujours eu du talent, mais le travail qu’elle a fait dans Bombay, en un seul film, est tellement impressionnant !
Manisha : Et sérieusement, dans Bombay, il savait ce qu’il faisait, il y a mis un tout petit peu d’esprit. Il observe beaucoup.
Vivek : Il prend la moindre petite chose, les moindres détails. Fabuleux. Sa femme apprend le français.
Suraj : Intéressant ! Vous avez répondu à quatre de nos questions en une seule fois, je n’ai plus rien à dire, moi, maintenant !
(rires)
Eulika : Comment vous est venue l’idée de produire des films ?
Manisha : Eh bien ! C’est totalement nouveau. Et j’ai beaucoup appris. J’ai expérimenté diverses manières de faire des films en Inde. Et j’ai beaucoup appris. On rencontre les gens différemment en tant qu’acteur qu’en tant que producteur. Et… C’est bien. J’y avais pensé pendant pas mal de temps. Tout comme ça fait quelque temps que je songe à devenir réalisatrice. C’est là, dans ma tête. Et je veux le faire. J’attends juste le bon moment pour prendre la décision et saisir l’occasion.
Eulika : Pour Paisa Vasool, on vous a envoyé le scénario, ou vous l’avez demandé ?
Manisha : En fait, le réalisateur et le scénariste sont venus me voir et me l’ont proposé.
Eulika : (à Nadine, Manisha et Vivek) Où vous êtes-vous rencontrés ?
Vivek : Nous nous sommes rencontrés le 16 mars, lors de notre arrivée.
Nadine : Manisha et moi nous sommes rencontrées à Marrakech, l’an dernier.
Vivek : Sophie, je t’ai rencontrée dans ma vie antérieure.
(rires)
A suivre…