Jawani Diwani
Traduction : Folle jeunesse
Langue | Hindi |
Genre | Mélodrame / Romance |
Acteurs | Jaya Bachchan, Randhir Kapoor, Iftekhar, A. K. Hangal, Nirupa Roy, Balraj Sahni |
Dir. Musical | R. D. Burman |
Parolier | Anand Bakshi |
Chanteurs | Asha Bhosle, Kishore Kumar |
Producteur | Ramesh Behl |
Durée | 123 mn |
Vijay (Randhir Kapoor) a tout pour réussir : il n’est pas bête, sa famille est relativement aisée et sa belle-sœur le couve comme une mère-poule pour le protéger de la sévérité de son frère. Car Vijay a un vilain défaut : il manque de sérieux en cours. Toujours prêt à sécher, il fait les 400 coups avec ses amis. Un jour, il rencontre une nouvelle, Neeta (Jaya Bhaduri).
J’aime beaucoup l’actrice Jaya Bachchan, et comme souvent j’ai découvert ce film d’abord à partir de clips. C’est ensuite que je suis remontée jusqu’au titre. Si cela m’avait parfaitement réussi pour Anamika, que j’ai beaucoup aimé, je dois dire ici que Jawani Diwani m’a beaucoup moins emballée. Pourquoi ? Toute une série de petites choses qui ont fait que je ne me suis pas attachée à cette romance (pourtant mon genre de prédilection à priori).
Commençons par le plus évident, Randhir Kapoor. Il avait fait ses débuts d’acteur adulte l’année précédente dans le film familial Kal Aaj Aur Kal qui avait moyennement marché. Cependant, il y avait rencontré l’actrice Babita qu’il avait presque épousée sur le champ ! En vérité, la carrière du père de Karishma et Kareena Kapoor n’ira pas vraiment plus loin. On peut même dire qu’en 1972 elle est à son apogée avec quatre films, dont Raampur Ka Lakshman et Jawani Diwani, tous deux dans le top 10 de l’année. Jouer ne devait pas être sa vocation, semble-t-il. Ici, il a beau singer son père (dont il est celui des fils qui lui ressemble le plus), ce n’est jamais qu’une caricature et à aucun moment il ne dégage l’aura de papa Raj. Quant à son alchimie avec Jaya Bhaduri, elle est nulle. Il ne se passe rien. Elle est charmante comme toujours, expressive et bonne actrice, mais elle ne peut sauver ce couple bien mal assorti. Si je résume, Randhir n’est donc pas bon dans les scènes de cabotinage, il est insipide dans les scènes de face à face et ne parlons pas des scènes d’action qui en plus sont très mal montées. Il ne nous épargne rien.
Mais si on cherche les incohérences, notons aussi cette poupée en tissu dont Jaya est affublée sans que l’on sache pourquoi — et sans que personne n’en parle ni se moque. Son personnage est tout de même au lycée, conduit une décapotable, mais ne sort jamais sans sa grande poupée de chiffon. À part servir de mascotte au film on se demande encore ce qu’elle vient faire là. Très sérieusement, j’ai attendu une bonne partie du film qu’on me donne une explication. Pour ma défense, il n’y avait pas grand chose d’autre à attendre…
Il s’agit donc d’une romance entre adolescents — Neeta n’est pas majeure — non approuvée par leurs familles qui entretiennent des rapports conflictuels, ça ferait presque penser à Bobby ou à Roméo et Juliette… Jusque là rien de nouveau. Le titre signifie « folle jeunesse », on a donc le droit, en toile de fond, à des grèves étudiantes mâtées par les forces de l’ordre, à des élèves qui sèchent les cours, ne savent pas trop que faire de leur vie et râlent contre leurs familles. Mais le film ne livre rien d’intéressant là-dessus, ce n’est pas un film engagé — Bairavaa arrive à mieux faire sur le sujet.
La musique adoucit les mœurs ou en tout cas peut vous aider à ne pas éteindre la télévision. J’ai personnellement une préférence pour Jaane Jaan Dhoondta Phir Raha, mais il faut noter l’intéressante Nahi Nahi Abhi Nahin qui montre les réticences de la jeune femme à céder à l’homme qu’elle aime.
Jawani Diwani, au final, est peut-être comme cette folle jeunesse : brouillonne. Cumulant les clichés comme on enfile des perles, avec un couple principal incompatible, et survolant superficiellement tout ce qui passe à sa portée, il faut bien l’amour du public pour l’actrice principale, ainsi que la musique de R.D. Burman, pour sauver ce film du naufrage — pour ma part, ce sera un point pour chaque. Et honnêtement, on peut être tenté de s’arrêter avant. Revoir Anamika ou Parichay semble s’imposer.