Kaal
Traduction : Le terme
Langue | Hindi |
Genres | Comédie, Thriller |
Dir. Photo | Santosh Thundiyil |
Acteurs | John Abraham, Ajay Devgan, Lara Dutta, Esha Deol, Vivek Oberoi |
Dir. Musical | Salim-Suleiman, Anand Raj Anand |
Paroliers | Shabbir Ahmed, Anand Raj Anand, Kailash Kher |
Chanteurs | Sunidhi Chauhan, Udit Narayan, Sonu Nigam, Salim Merchant, Shankar Mahadevan, Amitabh Bachchan, Kavita Krishnamurthy, Richa Sharma, Kunal Ganjawala, Vijay Prakash, Aadesh Shrivastava, Caralisa Monteiro, Ravi Khote |
Producteur | Shah Rukh Khan |
Durée | 126 mn |
On achète Kaal parce qu’on aime Shah Rukh Khan et Karan Johar, on se dit qu’une telle équipe ne peut produire un film totalement mauvais. Eh bien on a tort, ou alors on aime le deuxième, voire le troisième degré !
Le grand défaut de Kaal, c’est qu’il veut à la fois faire peur, et le faire sérieusement (scène spectaculaire avec tigres, fantômes) mais qu’il essaie également de prendre une certaine distance avec le genre, à la manière de Scream : le résultat donne un genre de Scary Movie, mais on sent bien ici que le coté parodique est involontaire.
Dès le générique de début, on a droit au clip de la chanson Kaal Dhamaal qui refait danser ensemble le couple Malaika Arora et Shah Rukh Khan (vu dans Chaiyya Chaiyya de Dil Se) sur une chorégraphie mi-africaine mi-bollywoodienne. Malaika est comme toujours magnifique, mais le Shah n’est pas vraiment à son avantage dans des débardeurs et pantalons en cuir qui lui donnent un look de catcheur. Ce qui pourrait passer avec une once d’autodérision, tombe ici à plat parce que justement tout est fait avec sérieux, et c’est bien dommage… Signalons d’ailleurs qu’il n’y a pas d’autre chanson chorégraphiée dans le film à part celle du générique de fin (la sympathique Tauba Tauba), qui met cette fois en scène les acteurs principaux du film.
D’ailleurs commençons les présentations : un couple de scientifiques, Riya (Esha Deol) et Krish (John Abraham) se rend dans la réserve d’Orbit Park pour enquêter sur le nombre anormal de tueries de touristes par des tigres mangeurs d’hommes. Parallèlement, le jeune Dev (Vivek Oberoi), sa petite amie Ishika (Lara Dutta) et ses deux copains décident, cédant à une brusque impulsion, de changer la destination de leurs vacances et de se rendre également dans la réserve : mauvaise, très mauvaise décision ! En effet les personnages louches abondent dans le parc (les gardiens, le guide et Kali, interprété par Ajay Devgan), les routes sont barrées et des pluies diluviennes sont annoncées incessamment : l’atmosphère générale donne l’impression que la région est maudite et très vite les premiers personnages commencent à se volatiliser pour être retrouvés… décapités.
Les tigres tant annoncés sont bien présents dans le film, et la scène où nos stars se retrouvent face à eux est impressionnante, surtout quand on pense que cette séquence a été réalisée sans trucage. Pourtant même ce passage est gâché par des dialogues et un jeu d’acteur ridicules (les filles hurlent de panique, les mecs font leur regard de…tigre). Tout le film sera d’ailleurs plombé par une réalisation approximative (abus de travelling avant sur la nuque des personnages, scènes en « infra rouge » pour nous faire vivre ce que voient les tigres, jingle cri-sauvage-qui-fait-peur vraiment poussif), par les invraisemblances criantes du scénario, et le jeu catastrophique de certains des comédiens. Ajay, Vivek et Lara ont pourtant l’air de faire de leur mieux mais leurs efforts ne peuvent être que vains devant le comique de certaines situations.
Pour écrire quelque chose de positif, l’on pourra apprécier les scènes en extérieur, dans la jungle, cadre peu courant dans les films bollywoodiens.
Un petit florilège de scènes valent cependant le détour (mortel), question fous rires :
– John Abraham torse nu (comme souvent) qui se roule dans l’herbe avec un immense serpent (le côté érotique de la séquence doit m’échapper, merci de mettre un commentaire à ce sujet si quelqu’un a une explication à me donner…)
– Le fait que dans ce film PERSONNE ne tient sur ses jambes (le nombre de glissades sur pierre et de « trébuchages » sur racine est hallucinant).
– La mort de Sajid, un des amis de Dev, alors qu’il est parti à la chasse aux mignons petits lapins blancs avec son flingue et son sweet-shirt orange. Ce type et sa main droite sont un effet spécial à eux tout seuls.
– La tête de John Abraham quand il découvre le corps de Sajid : culte.
– La traversée par notre bande d’amis d’une rivière « très dangereuse » : on ne comprend pas vraiment leur panique vu que dans la scène suivante l’un des personnages a de l’eau à mi-mollet grand maximum !
– Esha Deol, qui porte bravement maquillage et mini short, est perpétuellement assoiffée. Elle gagne donc sa grande scène du puit qui restera un must dans sa carrière cinématographique (merci au passage au film Ring).
– Lara Dutta qui court super vite malgré sa blessure au genou alors qu’elle obligeait Vivek et John à la trimballer en brancard cinq minutes avant. Et pour éviter les jalousies, elle, sa mini-jupe et son chemisier noué au-dessus du nombril ont aussi droit à leur grande scène cauchemardesque.
Par ailleurs ce film fera sûrement hurler les écologistes et les ligues anti-tabac qui sommeillent en vous : John Abraham, dont le personnage est sensé être proche de la nature, fume clope sur clope et écrase sans vergogne ses mégots dans ce qui est sensé être une réserve naturelle. Rien que pour ça on a envie que le mauvais esprit de la « forêt » les zigouille tous !
La meilleure façon de voir ce film est peut-être un soir (dans le noir, pour faire semblant d’avoir peur) mais entouré d’amis (pour le troisième degré et pour s’amuser à trouver les points communs avec The Blair Witch Project et Destination Finale). Cependant à la fin, je pense que tout le monde sera d’accord avec le personnage de Vivek : « Cut the crap ! » (coupez cette m***).