Kabul Express (review)
Langues | Hindi, Anglais, Ourdou |
Genres | Drame, Films semi-commerciaux |
Dir. Photo | Anshuman Mahaley |
Acteurs | John Abraham, Arshad Warsi, Salman Shahid |
Dir. Musical | Raghav Sachar, Julius Packiam |
Paroliers | Adita Dhar , Swaratmika Mishra, Vijay Kumar |
Chanteurs | KK, Raghav Sachar, Shubha Mugdal |
Producteurs | Aditya Chopra, Yash Chopra |
Durée | 105 mn |
Kabul Express est un petit film (115 minutes ; 45 jours de tournage) qui n’a aucunement l’intention ni la prétention de dynamiter les consciences. Il offre un regard pittoresque et léger sur un récent conflit largement médiatisé.
Suhel Khan (John Abraham) et Jai Kapoor (Arshad Warsi), journalistes indiens dépêchés en terre afghane sont à la recherche du scoop. Ils souhaitent rencontrer et interviewer les derniers talibans sur le territoire. Deux mois après le 11 septembre 2001, le pays qui s’ouvre au monde après six ans d’autarcie, est en guerre et le régime s’effondre.
Les deux confrères à bord du "Kabul Express", conduit par l’Afghan Khyber, traversent les paysages magnifiques mais esquintés d’Afghanistan. Ils feront la rencontre d’une journaliste américaine, mais surtout celle d’un taliban pakistanais. Ce dernier veut coûte que coûte regagner la frontière de son pays. Il prend donc le véhicule en otage…
Kabul Express a vraisemblablement plus des allures de road-movie que de film de guerre. L’ambition est, par ce biais, aussi intéressante qu’originale. Pourtant ce drame est parsemé de petites maladresses. En premier lieu quelques incongruités scénaristiques éventuellement pardonnables. Ensuite, plus importantes, des têtes d’affiche assez peu inspirées. Par moment on a envie de rebaptiser le film "Circuit chez les talibans". En effet, Arshad Warsi nous refait, à peu de choses près, les numéros qui ont contribué à sa popularité, sauf qu’ici, ne serait-ce qu’à cause des situations dans lesquelles son personnage est plongé, les effets ne sont pas toujours du meilleur goût. Ceci dit on est bien loin de la quasi-transparence de John Abraham. On se demande dès le départ si Suhel Khan a joué son destin à la courte paille, avec au choix une carrière de mannequin ou de reporter de guerre, tant le journaliste est peu crédible. A leurs côtés, l’Américaine reste très stéréotypée tandis que l’interprétation du chauffeur afghan est honnête.
Reste Salman Shahid qui incarne peut-être le personnage le plus intéressant de Kabul Express. Ce taliban pakistanais, avec toute l’horreur que le mouvement auquel il appartient inspire, montre au fur et à mesure du voyage un visage humain. Bien sûr certains verront une banale évocation du syndrome de Stockholm, d’autres (comme moi), la révélation d’une personnalité touchante. Amateur de musique de films indiens, fan de Madhuri Dixit, il veut, avant de rejoindre la frontière, se faire pardonner d’une fille qu’il a marié de force et que son groupe fondamentaliste a enveloppée dans une burqa, comme toutes les femmes du pays. Les retrouvailles entre le père et la fille sont d’ailleurs un des moments les plus émouvants. Un taliban "pas si méchant que ça", l’idée nous éclaire un peu plus sur les motifs de la censure du film en Afghanistan.
L’autre atout de ce drame, ce sont les paysages magnifiques. La très belle photo est à elle seule une authentique réhabilitation de cette contrée "hostile". Les amateurs de paysages désertiques peuvent se régaler.
Enfin, la musique discrète mais ravissante de Raghav Sachar contribue également à l’évasion.
Au final, Kabul Express est un film qui tantôt agace, tantôt touche mais dont l’intention de départ semble sincère et honnête. Ce qui est, au demeurant, une autre des qualités de cette production.
La maison Yash Raj a clairement tenté d’aller à contre-courant de ses habituelles (très) grosses productions. Verdict ? Que cela continue !
Il s’agit de la première fiction à avoir été tournée en Afghanistan après la chute du régime des talibans.