Karan Arjun
Langue | Hindi |
Genre | Masala |
Dir. Photo | Kaka Thakur |
Acteurs | Shah Rukh Khan, Kajol, Salman Khan, Amrish Puri, Rakhee Gulzar, Kiron Kher, Johnny Lever, Mamta Kulkarni |
Dir. Musical | Rajesh Roshan |
Parolier | Indeevar |
Chanteurs | Kumar Sanu, Sadhana Sargam, Mohammad Aziz, Lata Mangeshkar, Udit Narayan, Alka Yagnik, Sudesh Bhonsle, Ila Arun |
Producteur | Rakesh Roshan |
Durée | 175 mn |
Cette histoire de réincarnation, à la fois traditionnelle dans le fond et contemporaine dans la forme, réunit en 1995 trois jeunes stars en pleine ascension : Shah Rukh Khan, Salman Khan et Kajol, autour d’une mère magistrale, Rakhee Gulzar.
Durga, « Ma », est le pivot du film. Elle assiste impuissante au meurtre de ses deux fils Karan (Salman Khan) et Arjun (Shah Rukh Khan), pour une sombre histoire d’héritage. Elle supplie alors la déesse Kali, vénérée par le village, de lui rendre ses fils. Deux bébés naissent loin d’elle, dans des familles différentes, qui grandissent sans mère et qui devenus adultes, ont les traits de Karan et Arjun. Ce dernier fait de curieux rêves… Ils sont amenés à se rencontrer, puis à se retrouver dans le village de « Ma » qui n’a jamais perdu espoir et les reconnaît bien sûr immédiatement. Leurs ennemis aussi. Ils vont devoir faire face à leur ancienne / nouvelle identité, se battre contre le méchant Thakur (Amrish Puri) et ses sbires, pour sauver leur peau et celle de la jolie Sonia (Kajol). Ils bénéficient heureusement du soutien des villageois qui profitent de l’occasion pour enfin se rebeller contre le tyran, ce qui donne lieu à la scène la plus réjouissante du film, traitée comme un western au deuxième degré, avec un Johnny Lever irrésistible, c’est un de mes plus beaux fou-rires de cinéma.
Karan Arjun n’est certes pas un chef d’œuvre, sa réalisation est plutôt datée (1995), l’histoire est très manichéenne, mais il reste néanmoins un divertissement efficace, sympathique et sans prétention.
Rakesh Roshan mêle soigneusement drame et comédie, appuyant le drame sur Rakhee Gulzar, splendide dans ce rôle qui nous change des gentilles mamans compréhensives et plutôt effacées. Il faut la voir, vindicative, hurler sa rage et sa haine, tenir tête aux hommes armés, sommer Kali de lui obéir…
Le sujet du film trouve ses racines dans le Mahabharata, inspiré - de loin- de la lutte entre les Pandav et les Gaurav, comme Virasat (là s’arrête la comparaison). Les scènes de temple sont assez saisissantes, inspirées - de moins loin- d’Indiana Jones et le temple maudit.
En contrepoint du drame, le réalisateur appuie la comédie sur l’innocence juvénile des héros, craquants, bondissants, qui dépensent sans compter une belle énergie notamment dans les multiples scènes de « dishuns ».
Les amateurs de romance y trouveront aussi leur compte, avec en première moitié du film les amours d’Arjun - Shah Rukh et Sonia - Kajol, et celles (franchement machos) de Karan - Salman et Bindiya - Mamta Kulkarni. Le rôle de ces demoiselles n’est pas vraiment développé, ce sont de jolis faire-valoir et elles disparaissent quasiment dans la deuxième partie du film. Les seconds rôles sont en revanche très réussis, surtout les hommes de main du Thakur, qui ont incarné pour les téléspectateurs indiens, les Arjun et Duryodhan de la série Mahabharata. Un clin d’œil qui représente bien l’esprit du film, on est certes dans la mythologie mais aussi et surtout dans le divertissement.
Le scénario est très cohérent, il ne fait pas dans la dentelle mais il est bien construit et compte suffisamment de scènes d’action, de péripéties et de coups de théâtre pour nous tenir en haleine jusqu’au bout, sourire au lèvres. La musique de Rajesh Roshan est sympathique, plusieurs chansons ont été des hits à la sortie du film : Jhatti Ho Main, Ek Munda chanté par Lata Mangeshkar et le numéro de danseuses professionnelles, Gup Chup.
Un film à voir un soir où on n’a pas envie de se prendre la tête !