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Khuda Kay Liye

Traduction : Au Nom de Dieu

LanguesAnglais, Ourdou
GenreDrame
Dir. PhotoDavid Lemay, Ali Mohammad, Neil Lisk, Ken Seng
ActeursNaseeruddin Shah, Shaan, Fawad Khan, Iman Ali, Hameed Sheikh
Dir. MusicalRohail Hyatt
ParoliersFaiza Mujahid, Bulleh Shah
ChanteursShuja Haider, Ammar Hasan, Ahmad Jahanzeb, Khawar Jawad, Zara Madani, Faiza Mujahid, Sain Zahoor
ProducteurShoaib Mansoor
Durée167 mn

Bande originale

Mahi Way
Bandeya I
Duniya Ho
Hamaray Hain
Tilak Kamod
Janie Janie
Allah Hoo
Khuda Ke Liye
Bandeya-II

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Fiche IMDB
Page Wikipedia
La critique de Fantastikindia

Par Jawadsoprano - le 12 juillet 2008

Note :
(8/10)

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Galerie
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La passion de la musique

Khuda Ke Liye est un film pakistanais qui a beaucoup fait parler de lui en 2007. D’une part, en raison du succès qu’il a obtenu : projection dans de nombreux festivals du monde entier (lauréat du festival du Caire), et succès historique au Pakistan avec des recettes d’environ 5 crores… D’autre part, pour le thème qu’il aborde (la religion), et le traitement novateur et salutaire que le réalisateur lui a consacré.

L’industrie du film pakistanais, appelée communément Lollywood (contraction de Lahore et de Hollywood) s’est peu à peu désagrégée à la fin des années 90, notamment à cause des mesures prises par le gouvernement. Si, depuis, l’ambiance est plutôt morose, le film Khuda Ke Liye redonne un semblant de vie à ce cinéma jadis prolifique (jusqu’à 100 films par an). Ainsi, il se démarque des productions habituelles (souvent influencées par le cinéma hindi mais avec des budgets dérisoires et des moyens très limités), qui ne proposent que des films peu fins, et souvent pleins de clichés.

Le film de Shoaib Mansoor est tout autre, car il explore la dimension politique d’un sujet très sérieux, et cela de manière assez fine pour ne pas ressembler à une série B. Même si Khuda Ke Liye est son premier film, Shoaib Mansoor n’est pas un novice dans le monde artistique. Après avoir collaboré fortement et même produit le groupe de rock Vital Signs, il a réalisé des clips et pas mal de séries à succès sur PTV, la télévision nationale pakistanaise.

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Tranquille le réveil

L’histoire se déroule au Pakistan, où Mansoor (Shaan) et Sarmad (Fawad) sont deux frères issus d’une famille aisée partageant leur passion pour la musique populaire. Ils essayent de monter des représentations, souvent avortées par les militants islamistes radicaux, qui prônent l’interdiction de la musique pour les musulmans.
Un jour, l’un des deux frères sympathise avec un imam radical, Maulana Taheri (Rasheed Naz), qui saura trouver les mots pour amener progressivement le jeune musicien à rejoindre les siens pour participer à la guerre sainte. Celui-ci renoncera alors à sa passion et s’engagera aux côtés des Talibans pour faire passer un message régressif par la violence et la haine des autres.
Son frère suivra une voie diamétralement opposée, puisqu’il partagera sa passion musicale dans une école de solfège aux Etats-Unis, pays de la liberté propre à la mixité culturelle.
Parallèlement à leur histoire, Leila, jeune fille pakistanaise par son père et américaine par sa mère, souhaite se marier à son copain d’université, un jeune Américain moyen. Son père a d’autres desseins pour sa fille, puisqu’il va profiter d’une de ses visites au Pakistan pour marier Leila de force à Sarmad.

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La sublime Leila

Mais les événements du 11 septembre vont bouleverser la vie de ces trois personnes, et l’insécurité sera vécue des deux côtés du globe terrestre, au Pakistan comme aux Etats-Unis, où la notion de droits ne sera plus la même qu’auparavant…

Khuda Ke Liye (traduisible par Pour l’Amour de Dieu ou Au nom de Dieu), est un film fort, engagé, qui fait réfléchir. Il dépeint deux modes de vie complètement différents, et pose des questions sur la représentation de l’islam dans le monde. Des méthodes employées par les groupes radicaux pour recruter des membres actifs aux conséquences d’un événement comme le 11 septembre sur les populations musulmanes aux USA, le film expose les faits et évite tout manichéisme. Les bons et les méchants sont partout et des deux côtés. On est donc très vite écœuré par les destins tragiques des protagonistes de l’histoire principale.

Evidemment, dans les images dont on a été abreuvé depuis le 11 septembre, que ce soit pendant les journaux télévisés, ou au cours de reportages, le point de vue pakistanais a rarement été exposé, et le film est l’occasion d’avoir une vision différente des événements qui ont précédé ou suivi cette date ancrée dans les mémoires.

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L’après 11 septembre

Portée par une musique originale inspirée de fusion, la bande-son donne une autre dimension au film. Certaines scènes-clé gagnent en émotion grâce à la musique de Rohail Hyatt. Ce compositeur pakistanais n’est pas un novice puisqu’il a été l’un des membres fondateurs du groupe pakistanais Vital Signs, qui connut son heure de gloire à la fin des années 80. De 1987 à 1995, ce groupe de pop a sorti quatre albums, tous produits par Rohail Hyatt, contenant notamment la chanson ultrapo-pulaire Dil Dil Pakistan. On ne peut pas dire néanmoins que l’ensemble de la BO soit homogène, car certaines fautes de goût viennent saborder les jolies compositions qui dominent l’album.

Du côté des prestations de l’ensemble du casting, c’est du solide. Sans être non plus extraordinaire, chaque acteur joue juste.

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Une symbiose musicale

L’acteur vétéran Shaan propose un jeu sobre qui s’intègre complètement au ton du film. Fawad Afzal Khan, à l’origine chanteur fondateur du groupe de rock pakistanais Paradigm (devenu ensuite Entity Paradigm), joue sa partition avec sérieux, interprétant un personnage faible et influençable.
L’ex-mannequin Iman Ali a réussi sa reconversion car elle hypnotise la caméra avec son regard et ses expressions. Une vraie révélation, qui a déjà reçu des propositions pour jouer dans des films hindis.
La cerise sur le gâteau de ce casting homogène est sans doute la présence de Naseeruddin Shah, qui nous fait la grâce d’une apparition vers la fin du film, avec quelques scènes et tirades vraiment marquantes sur sa vision de l’islam. La scène dans le tribunal, où il réfute une par une les allégations de Maulana Taheri, est un sommet.
On peut également souligner que le casting anglophone est compétent, et n’énerve pas le spectateur dans des rôles stéréotypés comme c’est généralement le cas dans de nombreuses productions indiennes.

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Des doutes qui vont tout faire basculer

Dans l’ensemble, Khuda Ke Liye est un film réussi, plein de moments forts, dont le message politique est louable. Une œuvre importante que beaucoup de monde devrait voir, et qui nous montre les contradictions d’un pays et les dilemmes de son peuple.
A noter que le film est sorti il y a quelques mois en Inde, où il a connu un succès d’estime considérable, plus particulièrement dans les multiplexes, où il a réalisé des scores inespérés.

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