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Le cinéma indien

Publié jeudi 17 juillet 2008
Dernière modification jeudi 3 juillet 2008
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Par L’équipe Fantastikindia

Dossier A la découverte du cinéma indien
◀ Petit guide de survie du débutant
▶ Quiz : les films les plus longs de Bollywood

… vaste programme ! Pour ne pas se perdre dans les méandres du cinéma le plus prolifique et le plus riche du monde, en voici une présentation simple, à l’usage de tous.

Le cinéma indien

En quelques chiffres…


L’industrie du cinéma indien est la plus importante du monde en termes de nombre de films : 877 longs métrages et 1177 courts-métrages ont été produits en Inde en 2003, en comparaison aux 473 films américains produits la même année.
Cette industrie se maintient grâce au nombre très important de spectateurs indiens. En effet, tous les 3 mois, un nombre de spectateurs équivalent à la population indienne totale (un milliard de personnes) se rend au cinéma. De plus, les films indiens gagnent en popularité en dehors de l‘Inde, notamment dans les pays à forte communauté d’origine indienne.

Les langues du cinéma indien :

On classifie généralement les films indiens en fonction de la langue dans laquelle ils sont tournés.

En effet, les langues les plus importantes d’Inde ont chacune leur propre industrie cinématographique : Hindi, Bengali, Marathi, Kannada, Tamoul, Télougou, Malayalam. Le cinéma indien est devenu plus régional et vernaculaire avec l’arrivée du cinéma parlant en 1931. Les films à succès dans une langue font souvent l’objet d’un remake dans d’autres langues indiennes.

Les différentes industries


Bollywood :


L’industrie des films tournés en hindi, basée à Mumbai (ex-Bombay), est souvent appelée « Bollywood », un mot-valise créé en combinant les noms « Bombay » et « Hollywood ». Employé en Occident, ce terme est néanmoins jugé péjoratif en Inde.

Les films Bollywood sont tournés en hindi alors que la langue officielle de Mumbai est le marathi. Contrairement aux films régionaux, le public des films hindis n’est pas restreint à une zone linguistique mais représente toute l’Inde et même l’international. L’essentiel des films distribués aujourd’hui en France est en hindi, alors que les films d’auteur de Satyajit Ray, réalisateur bengali, ont atteint les salles françaises il y a plus de trente ans.

Le cinéma hindi se nourrit des talents de l’Inde entière. Ainsi, Aishwarya Rai est du Karnataka, Shah Rukh Khan vient de New Dehli, le compositeur A.R. Rahman vient du Tamil Nadu et Rani Mukherjee du Bengale.

Kollywood

Le cinéma tamoul est surnommé Kollywood (de Kodambakkam, le quartier près de Madras où sont concentrés les studios de cinéma). Il s’agit d’un des cinémas indiens qui a le plus de succès, non seulement en Inde mais aussi à l’étranger grâce à la très grande diaspora indienne tamoulophone. Kollywood est très populaire au Sri-Lanka, au Japon, en Angleterre et aux Etats-Unis. En France, où la communauté tamoule représente l’essentiel de la diaspora indienne, Kollywood est particulièrement populaire.

Tollywood
En Andra Pradesh, état indien dont la capitale est Hyderabad, l’industrie cinématographique (en langue télougou) est appelée « Tollywood ». Le télougou est la deuxième langue la plus parlée d’Inde et Tollywood est le plus grand producteur de films du pays après Bollywood. Ses films s’exportent aussi fort bien, toujours grâce à une importante diaspora, notamment aux Etats-Unis.

Mollywood
Il s’agit des films en malayalam, langue de l’état du Kerala au sud de l’Inde. Cette industrie est plus mineure en nombre de films produits, mais brille traditionnellement par sa qualité. Ses films sont souvent copiés et remakés par les autres industries indiennes, et reçoivent très souvent des prix. Ils s’exportent très bien dans les états du Golfe Persique, où réside une très importante communauté malayali.

Spécificités du cinéma indien  :

La différence la plus flagrante entre le cinéma occidental et le cinéma commercial indien est l’utilisation quasiment systématique de scènes chantées et dansées dans ce dernier. On considère ainsi que le cinéma indien produit des « comédies musicales », même si tous les genres peuvent être traités en musique : drames familiaux, histoires d’amour, polars ou films d’horreur.
Les chansons sont interprétées par des chanteurs professionnels ultra-productifs et très célèbres en Inde. Les acteurs font du play-back sur les voix des chanteurs.
Les films durent entre deux et trois heures, entrecoupées d’un entracte.

Au-delà de ces différences évidentes, le cinéma indien, notamment « Bollywood », est souvent d’inspiration mythologique, même si les Occidentaux ne le perçoivent pas, avec un devoir d’éducation, des valeurs morales telles que l’amour et l’abnégation, le sens des responsabilités familiales, le respect des aînés ; des valeurs universelles qui touchent tout spectateur, quelle que soit sa culture.

La pudeur est de mise, la nudité (voire, jusqu’à très récemment, les baisers) est presque totalement absente du cinéma commercial, pourtant la sensualité est omniprésente. Ce qui frappe également, c’est une certaine innocence, bien éloignée du cynisme du cinéma occidental. Autre différence, le cinéma indien est encore une industrie du spectacle, où les décors, les costumes, les bijoux, la musique sont là pour faire oublier aux spectateurs un quotidien difficile.

Ce sont toutes ces « menues » différences qui font le charme du cinéma indien, et qui peuvent expliquer le nombre grandissant de ses fans de toutes les cultures.

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