Le plagiat musical à Bollywood
Publié dimanche 31 janvier 2010
Dernière modification vendredi 7 mars 2014
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Ne vous est-il jamais arrivé de vous dire, en écoutant une chanson de film hindi : "Tiens, cette mélodie ou ce rythme me dit quelque chose…"
Vous n’aviez sans doute pas tort !!!
En effet, depuis bien des années les mélodies internationales ont fait le bonheur des compositeurs indiens, mais l’ère internet a fait tomber les masques, avec une propagation de l’information plus rapide et un accès à des bases de données musicales plus facile.
Depuis les années 2000, de nombreux producteurs indiens se sont laissés tenter par ce genre de pratiques, d’autres en ont fait leur fonds de commerce. Mais dans les années 60, RD Burman recyclait déjà les mélodies de groupes de rock internationaux.
Nous vous proposons de retrouver les grands noms du plagiat dans des articles individuels, spécialement consacrés à l’ensemble de leur œuvre.
Vous pourrez aussi y retrouver les artistes les plus souvent plagiés, tels Amr Diab ou Tarkan.
Pourquoi ce manque d’inspiration si flagrant ? Sans doute, à l’instar des remakes de films, une envie pressante de faire de l’argent avec le moins de dépense possible (donc moins de temps pour composer et moins de travail) et l’assurance de l’efficacité de la mélodie ou du rythme emprunté.
Les sources d’inspiration peuvent être nombreuses et variées.
On peut discerner deux grandes écoles. La première puise sa source principalement dans le répertoire occidental, que ce soit dans la musique classique, les musiques de films hollywoodiennes ou dans la "pop" au sens large du terme. On peut citer RD Burman comme l’un des membres les plus importants de cette école, puisqu’il a plagié, entre autres, des titres d’Abba, de Demis Roussos, de Vangelis, d’Edith Piaf ou des Beach Boys.
Anu Malik a lui aussi énormément plagié la discographie occidentale en n’hésitant pas à se frotter à de grosses pointures telles que Deep Purple, Edith Piaf, Vangelis ou la bande originale du film Le Parrain.
Ces deux compositeurs ont également pillé des œuvres pakistanaises, africaines ou iraniennes, mais d’autres ont fait de l’Orient leur poule aux oeufs d’or.
La deuxième école plagie des artistes provenant du Moyen-Orient, de la Turquie, du Pakistan ou de l’Extrême-Orient.
Le fer de lance de cette nouvelle école, c’est le célèbre Pritam.
Sans aucun scrupule, il plagie en pagaille des tubes égyptiens, turcs, saoudiens, pakistanais, coréens ou indonésiens. Après avoir longtemps dit qu’il avait eu la même idée de chanson que d’autres producteurs à des milliers de kilomètres et en se rasant dans sa salle de bains, le producteur a commencé à avouer qu’il reprenait de temps en temps quelques mélodies.
Aucun jugement de valeur sur le fait de s’inspirer d’une chanson pour en créer une autre. Mais lorsqu’on copie totalement une chanson en se réclamant compositeur du titre en question, alors là c’est du vol, comme lorsque vous empruntez le stylo de votre voisin et que vous dites qu’il est à vous.
Les compositeurs indiens ne sont néanmoins pas les seuls à s’approprier des oeuvres qui ne leur appartiennent pas. Dans chaque région du globe, des problèmes de droits d’auteur sont régulièrement soulevés, que ce soit dans le bassin méditerrannéen, en Amérique du Sud, aux Etats-Unis ou en Europe.
D’ailleurs, quelquefois, ce sont eux les victimes de plagiat, comme ce cas manifeste en 2002. Les producteurs DJ Quick et Dr. DRE avaient confié à leur protégée Truth Hurts un titre samplant une composition de Bappi Lahiri extraite du film Jyoti. Résultat, 1 million de dollars de dédommagement alors qu’une simple ligne supplémentaire dans les crédits de la chanson aurait tout arrangé.
On peut donc espérer un changement de comportement de la part des producteurs et des maisons de disques. Pour ne pas se retrouver devant le juge, ils finiront peut-être par créditer le compositeur original de l’oeuvre et cesseront de s’approprier cette part du gâteau.
Crédits et sources : Un grand merci à itwfos.com