Lucky
Langue | Hindi |
Genre | Comédie romantique |
Dir. Photo | Sudeep Chatterjee |
Acteurs | Salman Khan, Mithun Chakraborty, Sneha Ullal |
Dir. Musical | Adnan Sami |
Parolier | Sameer |
Chanteurs | Lata Mangeshkar, Asha Bhosle, Udit Narayan, Alka Yagnik, Sonu Nigam, Adnan Sami, Anuradha Paudwal |
Producteurs | Bhushan Kumar, Sohail Khan, Krishan Kumar |
Durée | 132 mn |
Lucky (Sneha Ullal), une jeune fille de dix-sept ans, vit à Saint-Pétersbourg, où son père, Mr. Negi (Ravi Baswani), travaille auprès de l’ambassadeur de l’Inde. Elle n’a qu’une préoccupation dans la vie : réussir son examen de fin d’études. Un jour, sur le chemin de l’école, un goujat s’en prend à elle, et elle se cache dans la voiture d’Aditya Sekhri (Salman Khan), qui n’est autre que le fils de l’ambassadeur. Il ne s’aperçoit cependant qu’elle se trouve dans son véhicule qu’à un contrôle douanier… quand, tout à coup, des rebelles attaquent, forçant nos deux héros à fuir dans la forêt. La situation dans le pays devenant instable, les citoyens indiens quittent la région, et l’ambassadeur charge le colonel Pindi Das Kapoor (Mithun Chakraborty) de retrouver les traces d’Aditya et Lucky aussi vite que possible…
Première et, malheureusement, unique réalisation d’un duo d’illustres inconnus, Lucky est un film un peu à part pour tous les amoureux de films romantiques hindis qui ont eu la chance de le voir, c’est probable. Il y a plusieurs raisons à cela : les paysages enneigés russes sont magnifiques et inhabituels à Bollywood, les chansons d’Adnan Sami sont très belles, qu’elles soient chaloupées ou plus rythmées, et font l’objet de clips raffinés, avec de superbes costumes et décors de couleurs pastel…
Si la bande originale est d’un haut niveau mélodique, le morceau qui reste dans les mémoires, pas forcément le plus beau mais le plus entraînant, est le premier, Hi Rama Rama Re (Lucky Lips) ; on peut mentionner dans ce passage chanté et dansé la présence de Mumaith Khan, une habituée des item numbers lascifs, dans les films du sud de l’Inde entre autres (à Bollywood, on l’a vue notamment dans Dekh Le de Munnabhai MBBS) qui, pour une fois, porte une tenue de lycéenne tout à fait convenable et, autre surprise de sa part, prouve qu’elle est capable de jouer un petit rôle en plus de sa chanson sans desservir le film aucunement… Bref, sa présence est toujours, pour le public masculin, une valeur ajoutée bienvenue.
Mais, bien que ces "ingrédients" soient précieux pour tout film bollywoodien classique qui se respecte, il en est un de plus important encore que les autres : l’alchimie entre les deux acteurs principaux, dont la configuration "adulte-adolescente" est ici plus atypique que dans les couples de cinéma habituels. La jeune Sneha Ullal, qui débute ici, est une véritable révélation, moins pour son réel talent de comédienne, il faut dire, que pour son extrême beauté et son rayonnement de star naissante, un avis partagé par certains média indiens qui la comparent depuis à Aishwarya Rai, une ressemblance assez frappante en effet (Sneha aurait même déclaré dans une interview qu’elle se trouvait plus belle qu’Aishwarya !), bien qu’elle puisse aussi faire penser à l’actrice Mélanie Thierry, en plus fine encore ; il est du reste dommage qu’elle se soit égarée par la suite dans des productions de seconde zone, sûrement à cause de l’insuccès de ce film. Quant à Salman Khan, il est ici jubilatoire en macho d’âge mûr qui passe son temps à taquiner la jeune fille, une relation tout à fait chaste et innocente bien entendu, mais dont les chamailleries et les "pas de deux" musicaux sont dignes des comédies romantiques hindis du début des années 2000 à la Shah Rukh Khan qu’on aime tant.
Si le film se bornait à ça, une rencontre entre un bel Indien intègre et une frêle adolescente amenée par un scénario simple mais efficace, Lucky aurait pu devenir une grande référence d’un certain Bollywood rafraîchissant que l’on aime. Mais le duo de cinéastes a eu l’idée saugrenue, pour justifier un tournage en Russie, d’inventer une histoire abracadabrante de guerre civile provoquée par des "rebelles" (tout ça n’est pas très clair), qui donne lieu à quelques scènes d’action, tendance guerre, plutôt bien faites mais pas très passionnantes, arrivant comme un cheveu sur la soupe au milieu des succulentes confrontations et chansons des deux protagonistes… Un autre élément qui casse complètement le rythme et le charme énorme de ce film à plusieurs reprises, c’est Mithun Chakraborty, vedette des années 80 qui essayait de faire un come-back à l’époque (ses seconds rôles suivants, comme Guru où il est bien meilleur, prouvent qu’il l’a réussi) : son cabotinage vaguement comique est ringard et agaçant, et son rôle inutile ne sert qu’à des scènes de remplissage, d’autant plus énervantes qu’elles gâchent la légèreté de l’ensemble.
Que l’on se rassure, si ces excès masala limitent un peu l’ampleur de ce long-métrage à durée raisonnable (2 h 10, ce qui est plutôt court pour une production Bollywood de l’époque), ils sont vite oubliés, et l’on garde avant tout au final le souvenir d’un film vraiment prenant, avec une jeune ingénue d’une beauté lumineuse et un Salman Khan très à l’aise, qui trouve ici l’un de ses rôles les plus sympathiques, voire l’un de ses plus beaux films de la décennie 2000. Rien que pour ce couple irrésistible, Lucky est une véritable perle qui aurait mérité un succès (on espère encore un retour au cinéma du duo de réalisateurs), à conseiller absolument à tous les amateurs de comédies romantiques bollywoodiennes drôles et chaleureuses.
Pour avoir un aperçu du charme unique de Lucky, la bande-annonce (extraits de chansons inclus) :