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Mann

Traduction : Esprit

Bande originale

Chaha Hai Tujhko
Kehna Hai Tumse
Kali Nagin Ke Jaisi
Khushiyan Aur Gham
Kyon Chhupate Ho
Mera Mann
Nasha Yeh Pyar Ka
Tinak Tin Tana
Tumhare Baghair Jeena Kya (Dialogue)

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La critique de Fantastikindia

Par Kendra - le 24 octobre 2008

Note :
(8/10)

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Dev Karan Singh est un jeune casanova dont la seule occupation est de flirter avec toutes les jolies filles qu’il rencontre. Charmeur, beau parleur, poète, il doit cependant épouser Anita, la fille du richissime Singhania, afin de pouvoir honorer ses nombreuses dettes. D’un autre côté, Priya, jeune orpheline, vient de gagner une place sur une croisière reliant Singapour à l’Inde, où elle va rejoindre son fiancé qui attend son retour. C’est sur ce même bateau que leurs deux vies vont se croiser…

C’est un plaisir que de retrouver des acteurs talentueux au service d’une très belle histoire d’amour. Faire un résumé plus détaillé serait long et inutile, et vous priverait du plaisir de la découverte, au fur et à mesure du film, des petits rebondissements. Soyons clairs, ce n’est pas un film qui révolutionne le genre : deux êtres se rencontrent, tombent amoureux, doivent franchir des obstacles pour que leurs sentiments triomphent… Oui, mais voilà, Mann se base sur un scénario des plus solides puisque c’est tout simplement l’adaptation du grand classique d’Hollywood An Affair to Remember (Elle et Lui, 1957) avec Cary Grant et Deborah Kerr. Moi qui suis loin d’être une fan des remakes à la sauce Bollywood, d’autant plus lorsqu’il s’agit de l’un de mes films préférés, j’avoue m’être totalement laissée emporter dans ce cas.

La première partie est assez classique, voire un peu lourde à cause de scènes de comédies très agaçantes, comme dans tous les films Bollywood des années 1990… heureusement que la commande "avance rapide" existe ! Passé ce léger détail, Mann regorge d’excellents moments, on s’attache très rapidement à ce coureur de jupons qui déclame de la poésie dès qu’il en a l’occasion et on se délecte du soin que Manisha porte à rabaisser sans cesse ce don juan. D’accord, c’est plein de bons sentiments, de coïncidences improbables, de coups du destin cruels, mais tout se met en place pour nous mener vers un final magistral, dans lequel Aamir Khan et Manisha Koirala excellent.

La première heure et demie est d’ailleurs égrenée de très belles chansons avec quelques surprises au rendez-vous… On entre dans la danse avec Kali Nagin, qui n’est autre que l’adapation Bolly du classique algérien de Dahmane El Harrachi "Yah Rayah"… un peu plus tard dans cette première partie, une seconde adaptation, Nasha Yeh Pyaar Ka Nasha Hai tout droit tirée de L’Italiano de Toto Cutugno (mais oui, rappelez-vous : "lachate mi cantare…"). A la lecture de ces titres, vous devez avoir de sérieux doutes quant au rendu, et pourtant, la magie opère, on est emporté dans ces numéros de danses. Rassurez-vous, vous retrouverez également la fameuse chanson d’amour au milieu des montagnes suisses enneigées. Et si on n’échappe pas aux chorégraphies 90’s, un peu ridicules, on prend tout de même un certain plaisir à les regarder.

Après l’intermission, le rythme s’accélère, les personnages ont évolué, et c’est là que l’on peut observer le talent des deux acteurs. Aamir Khan incarne un séducteur qui va se transformer en homme luttant pour son amour, prêt à braver toutes les difficultés, il passe de l’amour à la colère, ou au désespoir, et nous livre quelques tirades très touchantes. Manisha Koirala, actrice sous-exploitée s’il en est, qui était déjà magistrale dans Dil Se, montre une autre facette de ses capacités. Sa Priya est à la fois tendre et forte, déterminée et hésitante, amoureuse, pourtant respectueuse de ceux qui l’ont sauvée, et surtout dotée d’un caractère inflexible. Elle représente la femme indienne moderne, qui travaille pour s’assumer, éduquée, mais qui reste cependant attachée aux valeurs et à l’honneur. Les chansons de cette seconde partie sont aussi agréables que les premières, mention spéciale à l’entraînante Tinak tin tana, reprise du chanteur malaisien Iwan.

Mann prend son temps, Indra Kumar pose ses caméras dans l’intimité de chacun, s’attarde sur les visages, de sorte qu’on puisse réellement entrer dans la psychologie des personnages, on s’attache à chacun d’eux, surtout à cette grand-mère douce et aimante campée par Sharmila Tagore (oui oui, la maman de Saif et Soha Ali Khan), toujours aussi belle malgré un maquillage censé la vieillir.

Certes, le film paraît aujourd’hui bien vieilli, notamment parce qu’il est ancré dans les années 1990 par ses décors, ses costumes et ses chorégraphies… mais que voilà un beau film romantique ! L’un de ceux qu’on ne peut s’empêcher de revoir, qui mettent du baume au cœur et qui accrochent un sourire à nos lèvres, après nous avoir fait verser quelques larmes…

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