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Moondram Pirai

Traduction : Croissant de lune

LangueTamoul
GenreDrame
Dir. PhotoBalu Mahendra
ActeursKamal Hassan, Sridevi, Silk Smitha
Dir. MusicalMaestro Ilaiyaraaja
ParoliersGangai Amaren, Vairamuthu, Kannadasan
ChanteursK. J. Yesudas, S. P. Balasubrahmanyam, Kamal Hassan, S. Janaki, Sridevi
ProducteursG. Thyagarajan, G. Saravanan
Durée134 mn

Bande originale

Kannae Kalai
Kanne Kalai (Sad)
Nari Kathai
Ponmeni Uruguthe
Poongatre
Vaanengum Thanga

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Fiche IMDB
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La critique de Fantastikindia

Par Kendra - le 22 juin 2009

Note :
(9/10)

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Après avoir fêté deepavali sur la plage avec une bande d’amis, une jeune fille se réveille à l’hôpital totalement amnésique, et surtout, accusant un retard mental conséquent ; ce n’est plus qu’une petite fille de 7 ans dans un corps de jeune adulte… Ses parents sont obligés de la laisser à l’hôpital pour les traitements, mais un être malintentionné la vend à une mère maquerelle… Ce même jour, un jeune maître d’Ooty, Cheenu est venu rendre visite à un ami en ville, celui-là même qui décide d’aller dans une maison close. Il est alors présenté à celle qui est désormais appelée Vijaya (la jeune fille aux problèmes de mémoire). Cheenu prend pitié de la jeune fille et décide de la soustraire de cet endroit malsain qu’elle craint ; c’est ainsi qu’il l’amène dans son village, au fin fond de la campagne…

Loin des scénarios alambiqués et des multiples rebondissements extraordinaires auxquels le cinéma indien s’adonne parfois, Moondram Pirai est l’archétype du film à l’histoire simple, qui prend son temps et qui marque le spectateur au fer rouge.
Plus de deux heures sur les relations que peuvent tisser deux parfaits inconnus, cela vous paraît impossible ? C’est pourtant à ce miracle que l’on assiste, grâce au génie de Balu Mahendra pour décrire les sentiments qui paraissent tellement réels.
Vijaya, comme l’enfant qu’elle est redevenue, s’attache très vite à ce personnage qui la sauve, un peu autoritaire, souvent drôle et qui la protège de l’agressivité de ses semblables. Cheenu est un peu son père, son frère, son protecteur, celui qui la fait rire, qui joue avec elle et qui la nourrit. Il est tout son monde. Sridevi trouve dans ce personnage l’un de ses plus beaux rôles, vraiment marquant. Sa performance est souvent citée comme exemplaire et on la qualifie même de "meilleure femme-enfant du cinéma". A vous d’apprécier, mais il faut bien avouer qu’on oublie rapidement l’actrice et que l’on se prend d’une réelle tendresse pour l’espiègle Vijaya.

Le pendant masculin de Vijaya, c’est son ange gardien, qui prend les traits de Cheenu. Son personnage aurait pu être dérangeant voire un peu malsain mais le scénariste/réalisateur s’attache à le montrer sous son meilleur jour dès le départ, lui conférant de grandes qualités morales : il est gêné et en veut à son meilleur ami de l’avoir entraîné dans une maison close. Voilà que le personnage de Cheenu est posé, c’est un homme bien qui a des valeurs. Balu Mahendra enfonce même le clou grâce à la sulfureuse Silk Smitha qui interprète la femme du proviseur, ultra-sexy, toujours provocante et qui ne pense qu’à tromper son vieux mari avec Cheenu. Mais voilà, notre bon professeur ne se laisse pas faire, et n’est même pas du tout intéressé par ce que lui propose, à demi-mot, la jeune femme.
Kamal Hassan tient à merveille son rôle de prof au grand coeur qui tombe amoureux d’une fille qu’il ne pourra que protéger du monde extérieur. Pour lui, Viji est la joie, le rire, l’amour, son grain de folie dans son monde uniforme.

Moondram Pirai décrit cet amour naissant, ce lien qui unit ces deux solitaires à la perfection, et fera sûrement pleurer la plupart d’entre vous. Il est absolument impossible de rester de marbre devant des scènes aussi poignantes, qui ont valu à Kamal Hassan un National Award du meilleur acteur cette année-là. Mais le prix aurait tout aussi bien pu revenir à Sridevi. Les deux acteurs se complètent absolument dans la plupart des films qu’ils ont tourné ensemble, il y a une réelle alchimie entre eux, faisant d’eux les SRK/Kajol du sud si vous me permettez cette comparaison.

Un petit mot sur la musique du Maestro Ilayaraja, qui accompagne parfaitement cette histoire atypique. Les clips sont pour la plupart très bien intégrés à la narration, faisant avancer l’histoire, ou aidant à mettre des mots sur les sentiments que partagent les deux protagonistes. Pour la plupart car il reste un ovni, le clip de Smitha qui, en attendant son prince charmant, rêve d’une danse avec lui… danse pas vraiment identifiable, dans des costumes absolument ra-vi-ssants et du meilleur goût comme vous pouvez le voir sur l’image. Mais rassurez-vous, c’est bien là le seul faux-pas de ce chef-d’oeuvre, que l’on peut mettre sur le compte de l’époque.

En un mot comme en cent, ce film est un petit bijou, d’ailleurs considéré comme l’un des meilleurs de l’industrie indienne. Il a fait l’objet d’un remake en hindi, identique au plan près, avec le même casting, Sadma réalisé par Hrishikesh Mukherjee, sorti en 1983, qui marque là le tout premier succès dans le nord de Sridevi.

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