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Muqaddar Ka Sikandar

Traduction : Le conquérant du destin

Bande originale

Rote Hue Ate Hain Sab
Zindagi To Bewafa Hai
O Saathi Re Tere Bina
O Saathi Re Tere Bina (Female)
Pyar Zindagi Hai
Wafa Jo Na Ki To
Dil To Hai Dil
Salaam-e-Ishq Meri Jaan

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La critique de Fantastikindia

Par Maya - le 13 avril 2010

Note :
(7.5/10)

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Quel karma !… diront les uns. Les desseins du Très-Haut sont impénétrables, diront les autres. En voilà un qui aura bien gagné son paradis, aurait dit ma grand-mère.
On ne peut regarder Muqaddar Ka Sikandar sans le mettre en perspective avec l’au-delà, tant la vie de ce garçon est marquée du sceau du destin (muqaddar). Peut-on combattre le destin ? C’est toute l’histoire de Muqaddar Ka Sikandar.

L’enfant sans foyer n’a trouvé un peu de chaleur humaine qu’auprès d’une petite fille dont il était le serviteur. "Memsahab" l’a traité comme un être humain, s’inquiétant de savoir s’il avait froid, s’il avait faim. Un jour, sans prévenir, le père de la petite fille l’a emmenée au loin, à Mumbai, l’enfant sans nom est à son tour parti à Mumbai pour la retrouver.

Le destin a semblé alors plus clément, il a trouvé une mère adoptive qui lui a donné son nom, Sikandar, et une sœur. Il a retrouvé Memsahab. Hélas, l’embellie devait être de courte durée.

Pourtant, adulte, Sikandar (Amitabh Bachchan) assure. Il est riche -et honnête-, il a acheté la maison d’en face de Memsahab (Rakhee) dont le père a essuyé des revers de fortune, et il prépare les fiançailles de sa sœur.
Pourtant, même Zhora (Rekha), la belle courtisane, ne peut le détourner de son tourment. Seule Memsahab a la clé du cœur de Sikandar, mais celui-ci ne peut articuler deux mots audibles en sa présence, tant l’émotion l’étreint. Arrive alors Vishal (Vinod Khanna), jeune avocat sans plaidoirie ; Sikandar le fait embaucher par le père de Memsahab.

Au-delà du thème de la destinée, Muqaddar Ka Sikandar est également un superbe film sur l’aveuglement des sentiments. Sikandar a eu une enfance traumatisée par la séparation, l’absence d’amour. Memsahab représente tout pour lui et il ne peut se défaire de cette adoration enfantine. Mais la Memsahab en question n’a pas du tout le même investissement affectif, pour elle Sikandar n’a jamais vraiment existé. Certaines scènes sont extrêmement émouvantes, Sikandar adulte retrouve en parlant à Memsahab, le même phrasé, la même gestuelle que lorsqu’il était enfant (Amitabh est décidément un grand acteur).
De l’autre côté de la ville, Zhora Bhai se meurt d’amour pour le beau Sikandar qui ne le voit même pas…

Ajoutez à cela un méchant prompt à la bagarre (Amjad Khan), un règlement de comptes et un bon lot de dishum, Muqaddar Ka Sikandar est un masala grand crû, un des grands hits des années 70.

Amitabh Bachchan et Rekha sont excellents, les quelques scènes qu’ils partagent vous scotchent à l’écran, tant l’émotion est palpable. Vinod Khanna est d’un naturel confondant. Son tête-à-tête avec Amitabh sur son lit d’hôpital est d’une grande simplicité mais c’est aussi un grand moment de cinéma. Seule Rakhee est un peu théâtrale et détone dans le paysage, elle est bien meilleure dans Kabhi Kabhie.

La musique d’Anandji et Kalyanji est déchirante, portée par les voix de Kishore Kumar (O Saathi Re Tere Bina), Mohamed Rafi (Muqaddar Ka Sikandar) et Lata Mangeshkar (Salam-e-ishq Meri Jaan). Chacune des chansons est un bijou, et la belle Rekha danse joliment sur la voix de Lata. O Saathi Reeeee résonnera longtemps dans vos oreilles…

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