]]>

Ohm Shanthi Oshaana


LangueMalayalam
GenreComédie romantique
Dir. PhotoVinod Illampally
ActeursNazriya Nazim, Nivin Pauly, Vineeth Srinivasan, Aju Varghese, Renji Panicker
Dir. MusicalShaan Rahman
ParoliersHarinarayan, Manu Manjith, Naveen Marar
ChanteursShaan Rahman, Vineeth Sreenivasan, Rinu Razak, Hisham, Job Kurien, Remya Nambeesan
ProducteurAlvin Antony
Durée130 mn

Bande originale

Kattu Mooliyo
Mounam Chorum Neram
Sneham Cherum Neram
Mandaarame
Ee Mazha Megham
Neelakasham

En savoir plus

Fiche IMDB
Page Wikipedia
La critique de Fantastikindia

Par Kendra - le 20 février 2015

Note :
(8/10)

Article lu 2230 fois

Galerie

Le meilleur conseil que l’on m’ait donné en matière de cinéma indien est de ne pas hésiter à jeter régulièrement un œil sur les productions régionales un peu moins sous les feux de la rampe que Bollywood et Kollywood. Voilà comment, en période de vaches maigres dans une industrie, on trouve généralement des pépites dans une autre. Aujourd’hui je vous propose un petit détour du côté du Kerala.

Pooja Mathew, fille unique d’un médecin et d’une prof à l’université, est élevée de façon très libre par ses parents. Elle fait ce qui lui plait, généralement des choses assez éloignées des préoccupations des jeunes filles, elle tire à l’arc, conduit une moto, aime les films d’action et se destine à devenir médecin, comme son père. Les choses de l’amour lui sont non seulement étrangères mais complètement hostiles jusqu’à ce qu’elle croise la route de Giri, un jeune homme du village, un peu mystérieux, un peu héroïque et surtout totalement inaccessible.

Om Shanti Oshana est raconté du point de vue de Pooja marquant ici la véritable originalité de ce film. Interprétée par Nazriya Nazim, toute jeune révélation du cinéma malayalam (mais vous avez pu la voir cette année dans Raja Rani), c’est une adolescente dont la famille fait partie de l’immense communauté chrétienne du Kerala, d’où l’importance de la fête d’Oshana, qui correspond au Dimanche des Rameaux, précédent le dimanche de Pâques.
Son amour pour un garçon hindou aurait pu être traité comme une difficulté, comme le sont souvent dépeint les sentiments inter communautaires dans le cinéma indien. Dans OSO, la situation fait à peine l’objet d’une remarque balayée par une phrase prônant la tolérance et l’ouverture d’esprit. Le principal obstacle, c’est Giri Madhavan lui-même, conscient de la différence de statut social, mais avant tout de la différence d’âge.
La plus grande force du film repose dans l’écriture de ses personnages. L’une des première chose que l’on remarque c’est que toutes les femmes ont de l’importance, ont toutes une histoire posée, même si elle ne réside qu’en quelques détails échappés de la bouche d’autres personnages, les femmes ont toutes plusieurs dimensions. La mère de Giri travaille peut-être à la ferme, il n’empêche qu’elle écrit de la poésie ; la mère de Pooja est peut-être professeure à l’université, cela n’interfère en rien avec sa passion pour la cuisine.
Une belle écriture féministe et humaniste comme on n’en voit même pas dans le cinéma occidental.

Le spectateur ne se trouve pas devant un film chamboulant totalement le genre de la comédie romantique, en revanche les ressorts comiques et les retournements habituels sont utilisés à bon escient. La caméra de Vinod Illampally se pose sur la vie de ces villageois de façon très naturelle, sans effets de filtres, ce qui permet au spectateur une complète immersion dans l’histoire du passage de jeune fille à adulte de Pooja. Le tout se passe entre la fin des années 90 et le milieu des années 2000, avec son lot de références internationales (ah ce fidèle Nokia 3310) et un peu plus locales (bien désolée de n’avoir pas pu relever les films évoqués), un humour à petite dose sans comique de service (qui a crié "youpi" au fond ? Je comprends !). Un petit bémol pour le rythme parfois un peu trop lent, mais pour ce que j’ai pu voir de la production en malayalam, c’est un cinéma qui aime prendre son temps dans le développement de l’histoire.

Un petit mot sur la musique très agréable, à l’exception de la chanson de générique qui est une reprise de Twinkle Twinkle Little Star absolument affreuse chantée par une "voix d’enfant" robotisée, j’en tremble encore. Ne vous fiez pas à ça, tout le reste est une suite de ballades, plus jolies les une que les autres, accompagnant parfaitement les images.

Une chaude recommandation de la part de votre rédactrice qui vous garantit un effet bonne mine, joues rebondies et petits rires décontractants devant Om Shanti Oshana.

Commentaires
4 commentaires