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Prabhu Deva à Paris

Publié mercredi 15 juin 2011
Dernière modification jeudi 9 juin 2011
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Par Kendra

Dossier Prabhu Deva : Tournage en France
◀ Prabhu Deva à Paris : Album photos

Vendredi 4 juin 2010, vers 15h je reçois un sms d’une amie : « Je ne sais pas ce que tu es en train de faire, mais lâche tout et viens me rejoindre devant le Panthéon, il y a un tournage de film indien ». Vous vous doutez bien que j’ai suivi son conseil et me voilà illico presto dans le bus m’amenant sur les lieux. Pendant le trajet je reçois un autre message « c’est confirmé, c’est un film du sud, j’ai entendu appeler un certain Prabhas »…. Quoi ? Comment ? Prabhas Uppalapati est dans la capitale ? Et je m’en vais le voir en chair et en os ? Ô joie !
Arrivée sur les lieux, je me rends compte rapidement qu’il s’agit d’un tournage en tamoul, donc, ce ne sera surement pas Prabhas le héros…dommage ! En m’approchant, je vois un homme en train de diriger les techniciens. C’est marrant, son visage me dit quelque chose… plus je m’approche, plus mes yeux s’écarquillent : ce n’est pas possible, on dirait bien que c’est Prabhu Deva ! J’arrête un monsieur de l’équipe qui s’avère être l’assistant réalisateur, Premsai, et lui demande confirmation. Regard étonné de sa part « oui, c’est bien Prabhu deva mais comment vous le connaissez ? « (sous-entendu… tu n’as pas l’air trop indienne toi, d’où t’as pu le voir avant ?) En quelques mots, je lui explique alors ma passion pour les cinémas indiens, en particulier ceux du sud. Amusé, je l’entends appeler Le Réalisateur et lui dire quelques mots en tamoul, puis il me pousse dans sa direction : « Vas-y, il veut te parler ». C’est là que commence les 12 jours les plus incroyables de mon année, ceux pendant lesquels j’ai vécu un rêve éveillé, voir de l’intérieur le tournage d’un film tamoul, car me voyant aux anges, Prabhu sir me propose de venir assister au tournage chaque jour !
Forcément, j’accepte avec grande joie. Quel amateur de cinéma refuserait l’invitation à suivre un tournage, à voir l’envers du décor ? Quel fan pourrait dire non à Prabhudeva ? Pas moi en tout cas.
Me voilà donc à observer une véritable ruche au travail. Tout le monde s’active, sait ce qu’il a faire, chacun a sa place, débordé de travail. On se demande qui je suis pour rester dans les pattes de tout le monde, mais heureusement l’équipe de production française est là (obligatoire pour tout tournage étranger en France) pour m’aider à prendre mes marques lors de cette première journée. Puis Prabhudeva m’appelle, me demande de m’asseoir à côté de lui et de me parler un peu de ce qui m’a amené à regarder des films tamouls. Incroyable, je suis en train de converser sur mon sujet préféré avec un Dieu vivant de cette industrie. Et lui de s’étonner qu’il y ait des amateurs de cinémas du sud en France, me promettant d’aller faire un tour sur Fantastikindia, même s’il ne comprend pas le français.

L’autre surprise c’est de me rendre compte de qui est le directeur de la photographie, Nirav Shah, et le moins que l’on puisse dire, c’est que cet homme est un rayon de soleil et une encyclopédie du cinéma. Son nom ne vous est sûrement pas inconnu, c’est lui qui était responsable de la photographie de nombreux films dont Dhoom 1 et 2, Pattiyal, Billa, Sarvam, Arindum Aryamalum, Madrasapattinam… Son étonnement à voir des Français(es) épris de cinéma tamoul a peut-être été plus grand que celui de Prabhu sir, mais il en était très fier, comme vous pouvez vous en douter, surtout lorsqu’on parlait des films sur lesquels il avait travaillé.
Cette semaine avec l’équipe a été une expérience magnifique, qui a permis de confirmer ce que l’on oublie de dire souvent est vrai : certes, le réalisateur se doit d’être talentueux, mais sans ses techniciens qui font tout ce qui est humainement possible de faire pour construire le film, il n’existerait simplement pas. Où l’on se rend compte que dans ces métiers, une certaine hiérarchie est respectée (ou devrais-je dire une hiérarchie certaine…) et que rien au monde ne pourrait les distraire. Pas même la présence de superstars à quelques pas d’eux.

Parlons maintenant d’une journée type de tournage. Généralement ils commencent vers 9heures (mais les techniciens sont là bien deux heures avant pour préparer le plateau) et s’éternisent la plupart du temps jusqu’au milieu de la nuit. Cependant personne ne pense à se plaindre, au contraire, tout le monde semble plutôt heureux d’être là, mesurant la chance qu’ils ont de travailler en Europe et sont mi-étonnés mi amusés quand on leur parle des 35heures et surtout du repos dominical, concept étranger apparemment à toute l’équipe, Prabhu sir compris. Il faut noter que cet homme a une énergie incroyable, il dirige les acteurs, valide les chorégraphies, passe devant la caméra pour son caméo, parcourt les environs du plateau pour voir s’il ne serait pas inspiré par autre chose dans le coin (petite difficulté à faire comprendre aussi que les autorisations de tournage concernent une partie de la rue, pas l’arrondissement entier :P) sans s’arrêter, à peine pour déjeuner et dîner, une petite heure, avec le reste de l’équipe grâce à un camion-traiteur venu spécialement d’Allemagne, et qui cuisine les plats préférés de tous. Avec Prabhudeva, c’est trois prises maximum par scène, chacun a intérêt à faire de son mieux de suite, mais les placements sont toujours longs, il y a d’abord les répétitions, notamment lorsqu’il s’agit des chorégraphies.
Personne n’est là pour faire du tourisme, c’est bien malheureux, mais comme le tournage se passe dans les lieux les plus typiques de la capitale, disons qu’ils auront tous pu voir l’essentiel. Après 6 jours à Paris (les photos jour après jour dans le dossier qui suit), le tournage se poursuit pendant près de 15 jours sur Lyon, puis à Cannes 5jours.

Honnêtement, je ne sais pas ce que donnera le film une fois fini, mais tout ce que je peux dire c’est que je porte un regard tout à fait différent sur toutes ces productions, sur le travail acharné et incessant des équipes.

Je ne remercierai jamais assez Prabhudeva de m’avoir offert cette magnifique opportunité et tous les membres du tournage, qui chacun a partagé un peu de sa passion, de son métier et de son temps avec moi. Enfin, un grand merci pour la gentillesse des équipes françaises et pour leur aide tout au long de ces journées, en particulier Barbara, Hari et Sabrina.

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