Raju Ban Gaya Gentleman
Traduction : Et Raju devint gentleman
Langue | Hindi |
Genre | Masala |
Dir. Photo | Binod Pradhan |
Acteurs | Shah Rukh Khan, Nana Patekar, Juhi Chawla, Naveen Nischol, Amrita Singh |
Dir. Musical | Jatin-Lalit |
Paroliers | Dev Kohli, Madan Pal, Manoj Darpan, Mahendra Dehlvi, Vinod Mahendra |
Chanteurs | Kumar Sanu, Sadhana Sargam, Alka Yagnik, Sudesh Bhonsle, Jolly Mukherjee |
Producteur | G.P. Sippy |
Durée | 152 mn |
Toute ressemblance avec Shri 420 est non fortuite et pleinement assumée. Sans atteindre la force du modèle ni sa dimension sociale, l’adaptation des 90’ marque bien le territoire du nouveau Khan, qui ne cherche pas à plagier son chaplinesque aîné, mais impose sa verve, son innocence, son énergie, son charme propre. Nous sommes en 1992, Shah Rukh est encore un débutant, il est loin de la maîtrise d’un Devdas, mais il met tout son cœur dans ce film et sa sincérité crève l’écran.
Venu d’une lointaine province, Raj (Shah Rukh Khan) arrive plein d’espoir à Bombay, son diplôme d’ingénieur en poche. Il s’installe dans un quartier populaire, où il fait la connaissance de Renu (Juhi Chawla) qui l’encourage, l’aide quand l’espoir flanche. Car le diplôme de Raj ne suffit pas hélas à lui procurer un emploi. C’est grâce à Renu qui le recommande à son patron, que Raj décroche enfin son premier entretien d’embauche. A partir de là, ses idées géniales le propulsent vite, d’autant plus qu’il a été repéré par Sapna (Amrita Singh), la fille du patron.
Sapna aide Raj à muer, à devenir un "gentleman", ou plutôt un jeune urbain branché, qui boit de l’alcool et met une cravate. Elle tombe amoureuse de lui, va-t-il oublier Renu ? Cette belle ascension sociale peut-elle être exempte de compromission ?
Comme Shri 420, Raju Ban Gaya Gentleman confronte l’honnêteté et la perversion, la richesse ne s’acquiert pas sans qu’on y perde son innocence, l’âme candide doit traverser des épreuves pour reconnaître la vraie valeur des choses et des êtres, elle doit aussi dépasser l’illusion née de ses rêves (sapna = rêve).
La différence essentielle, c’est qu’ici la tentatrice est réellement amoureuse de Raju, et si elle n’hésite pas à employer tous les moyens pour l’éloigner de sa rivale Renu, elle n’est pas elle-même malhonnête, plutôt l’instrument de vilains corrompus. Ceux-ci sont aisément reconnaissables : ils ne s’éloignent jamais d’une bouteille de whisky d’importation.
Raju Ban Gaya Gentleman s’efforce par ailleurs de moderniser l’histoire : Raj est ingénieur, Renu travaille, Sapna aussi, elle ne se contente pas comme dans bien d’autres films d’être la "petite fille gâtée et capricieuse" de son riche papa, elle a un vrai rôle dans l’entreprise, prend des décisions, arrache des marchés.
L’autre personnage intéressant du film est Jai, incarné par Nana Patekar. Ce bonimenteur de Bombay est à la fois l’ange gardien de Raj et une sorte de conscience omniprésente, celle de Bombay, celle de l’ordre du monde… Il compose un personnage à la fois rassurant et inquiétant, doté d’un charme indéniable.
Le film est très marqué années 90, les costumes sont voyants et occidentalisés, les dishum sont sanglants, la musique de Jatin-Lalit très oubliable, les décors et les clips bien clinquants. Mais malgré tout, Shah Rukh, Juhi, Amrita et Nana nous emportent dans leur histoire, et l’essentiel est là.