Ranam
Langue | Telugu |
Genres | Comédie, Masala |
Dir. Photo | Srivinasa Raju |
Acteurs | Gopichand, Biju Menon, Kamna Jethmalani |
Dir. Musical | Mani Sharma |
Paroliers | Chandrabose, Kandikonda, Ashok Tej Suddala, Basha Sri |
Chanteurs | KK, Anuradha Sriram, Mahalakshmi Iyer, Tippu, Mallikharjun, Naveen Madhava, Jassie Gift, Suchitra |
Producteur | Pokuri Babu Rao |
Durée | 109 mn |
Le masala telugu est vraiment un genre à part qui nous donne l’occasion de voir moult films basés sur une histoire similaire et visiblement recyclable jusqu’à l’infini. Ranam en fait partie, on en connaît tous les rebondissements si l’on a vu quelques masalas auparavant. Quoi de neuf à l’horizon et pourquoi une review à consacrer à un énième ersatz d’un genre déjà arrivé à saturation ? La raison principale est le traitement différent que le scénariste propose de la relation conflictuelle entre le héros et le vilain méchant.
On a habituellement droit à des combats interminables chorégraphiés très souvent de la même manière et utilisant des câbles sensés retranscrire la puissance des coups par la projection des adversaires à 10 mètres. Si Ranam comporte quelques scènes de ce genre, elles sont beaucoup moins nombreuses que dans la majorité des autres productions. Car c’est par une guerre psychologique que le combat va se matérialiser. En effet, le héros du film, Chinna (T. Gopichand), va jouer au jeu du chat et de la souris avec le chef de la mafia du secteur, Bhagawati (Biju Menon). En le provoquant et en le ridiculisant par des stratégies habiles, il va éviter de prendre les armes et arrivera à ses fins de manière non conventionnelle. En cela, il rappelle le film chroniqué récemment, Thiruvilaiyadal Aarambam, dans lequel Dhanush provoquait son ennemi par d’ingénieux subterfuges.
La ressemblance ne s’arrête pas là puisque l’ennemi avec lequel il s’amuse est bien évidemment le frère de Maheswari (Kamna Jethmalani), la jeune femme qu’il convoite. On a donc droit à plusieurs scènes où les quiproquos s’enchaînent au sein même du quartier général du méchant en compagnie de sa famille. Quelques scènes d’action viennent dynamiser une intrigue somme toute très mince. L’ensemble du film est vraiment orienté vers la comédie mais on peut remarquer que les enchaînements humoristiques sont moins lourds que dans la plupart des productions telugus.
A part cette petite originalité, le reste est vraiment standard, mais de bonne facture. Un niveau technique très correct et une réalisation plutôt soignée permettent au film de sortir du lot. On soulignera la très bonne performance de T.Gopichand qui, par son sens de la comédie et sa capacité à rester naturel, rend le personnage sympathique. Après avoir joué des méchants traumatisants dans Jayam, Nijam ou Varsham, l’acteur prouve ici qu’il peut ne pas rester cantonné à ce type de rôles. Si ses pas de danse ne deviendront pas une référence, il se rattrape dans les scènes de combat où il excelle. L’actrice débutante Kamna Jethmalani est une bonne surprise. Si elle a peu d’arguments pour devenir Miss India, elle maîtrise son personnage en restant simple et en évitant d’en faire trop. Elle s’est d’ailleurs fait remarquer plus tard dans le film tamoul Machakkaran aux côtés de Jeevan.
Le méchant de la partie est surprenant. Jusqu’alors peu vu dans les films tamouls ou telugus (Thambi ou Majaa en tamoul), cet acteur du cinéma malayalam est totalement en adéquation avec l’esprit du film. Il réussit à la fois à assumer un rôle de personnage cruel et belliqueux, et en même temps paraît désemparé face à la ruse de Chinna.
Au niveau musical, Mani Sharma nous gratifie d’une bonne cuvée. Inspirées fortement par les rythmes et les mélodies du Nord, les chansons s’inscrivent très bien dans le tempo du film. Elles sont notamment l’occasion de rendre hommage à la séquence sous la pluie de Varsham, l’occasion aussi de présenter le héros dans la dernière partie du film (alors qu’habituellement, la chanson qui introduit le héros se situe au début du film). A noter la présence d’une chanson de situation, dans laquelle le comédien Ali (que l’on peut apercevoir dans tous les films telugus) met en scène de façon réussie et amusante ses déboires pour conquérir les filles.
Au final, Ranam est un bon petit masala, qui permet d’assister à une confrontation non conventionnelle basée sur l’esprit et pas sur les poings. De plus les clips réussis et les interprétations adéquates permettent de maintenir l’intérêt d’un film très classique mais traité de manière rafraîchissante.