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Rustom


Bande originale

Tere Sang Yaara
Rustom Vahi
Tay Hai
Dekha Hazaro Dafaa
Dhal Jaun Main
Jab Tum Hote Ho
Rustom Vahi Theme
Rustom Vahi - Marathi
Tere Bin Yaara (Reprise)

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La critique de Fantastikindia

Par Nady - le 1er mars 2017

Note :
(7.5/10)

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Rustom Pavri, commandant dans la Marine est un homme d’honneur et de discipline. Envoyé en mission sur un navire de guerre, il est impatient de rentrer chez lui pour retrouver son épouse Cynthia, interprétée par la ravissante Ileana D’Cruz. Seulement, à son retour il découvre avec horreur que celle-ci a entretenu une liaison durant son absence avec l’un de ses amis, Vikram Makhija (Arjan Bajwa), homme d’affaires influent et fin manipulateur. Le cœur brisé, trahi et meurtri, il se rend armé dans la demeure de l’amant de Cynthia. La confrontation entre les deux hommes se termine par trois coups de pistolet et Vikram à terre. Impassible, Rustom se rend lui-même auprès des forces de l’ordre, avouant son crime.
Le film retrace le procès de cet homme qui reçoit le soutien de la presse, via notamment le rôle du journaliste en quête de gros titres et qui parvient à rallier le public du côté de Rustom. Cela apporte une petite touche d’humour et démontre le poids de la presse sur l’opinion publique, les jurés qui reçoivent des exemplaires gratuits de son journal faisant des révélations discréditant Vikram et prenant la défense du gradé militaire. Chaque audience fait l’objet d’un événement avec une foule en liesse, riant, pleurant, applaudissant ou acquiesçant la défense ou l’accusation.

L’affaire Nanavati a été un tournant dans le système judiciaire indien puisqu’en 1959 ce fut le dernier procès avec un jury, probablement en raison de l’immense soutien que l’accusé avait pu recevoir de la part du peuple.

Un avenir brillant s’offrait à Kawas Maneckshaw Nanavati, officier naval, marié à une charmante épouse d’origine anglaise avec qui il a trois enfants. Seulement les missions répétées du militaire laissent Sylvia, sa femme, dans la solitude, et celle-ci tombe dans les bras de Prem Ahuja, un des amis de Nanavati. Sylvia, espérant plus de la relation avec son amant, demanda le divorce, mais Prem Ahuja n’avait aucune intention de se marier avec elle. Après ces terribles révélations, Nanavati emmena sa famille au cinéma, et lors de la séance, s’éclipsa pour récupérer son arme et confronter l’amant de son épouse lui demandant s’il l’épouserait. Prem Ahuja se retrouva avec 3 balles dans la poitrine, et Nanavati quitta la résidence de celui-ci calmement avec son comportement habituel avant de se rendre aux forces de police.
Si la version de Tinu Suresh Desai, le réalisateur de Rustom, présente des similitudes avec la véritable affaire (la scène de confrontation, les circonstances du crime, le caractère impassible de l’officier naval …), le long-métrage est davantage romancé et le personnage de Cynthia présenté comme une victime de la manipulation d’un séducteur et non pas comme une épouse éprise d’un autre homme. Rustom n’a pas d’enfants dans le film et il ne sera pas question de divorce.
Cette affaire criminelle fit l’objet d’un film, Yeh Rastey Hain Pyar Ke, réalisé par R.K. Nayyar, en 1963, avec Sunil Dutt et Leela Naidu dans les rôles principaux. Le réalisateur et scénariste Gulzar s’était lui aussi inspiré des faits en 1973 dans son film Achanak avec Vinod Khanna, mais s’éloignant cette fois un peu plus de la réalité puisque le personnage principal tuait son épouse, ainsi que l’amant de celle-ci. C’est donc une affaire qui a passionné la presse, le public indien mais aussi le cinéma.

Il n’est pas étonnant que Tinu Suresh Desai s’y intéresse et nous propose un long-métrage au sein duquel il ajoute une dimension patriotique, portée par le charisme d’Akshay Kumar en gradé de la Navy indienne.

Rustom Pavri, commandant dans la Marine est un homme d’honneur et de discipline. Envoyé en mission sur un navire de guerre, il est impatient de rentrer chez lui pour retrouver son épouse Cynthia, interprétée par la ravissante Ileana D’Cruz. Seulement, à son retour il découvre avec horreur que celle-ci a entretenu une liaison durant son absence avec l’un de ses amis, Vikram Makhija (Arjan Bajwa), homme d’affaires influent et fin manipulateur. Le cœur brisé, trahi et meurtri, il se rend armé dans la demeure de l’amant de Cynthia. La confrontation entre les deux hommes se termine par trois coups de pistolet et Vikram à terre. Impassible, Rustom se rend lui-même auprès des forces de l’ordre, avouant son crime.

Le film retrace le procès de cet homme qui reçoit le soutien de la presse, via notamment le rôle du journaliste en quête de gros titres et qui parvient à rallier le public du côté de Rustom. Cela apporte une petite touche d’humour et démontre le poids de la presse sur l’opinion publique, les jurés qui reçoivent des exemplaires gratuits de son journal faisant des révélations discréditant Vikram et prenant la défense du gradé militaire. Chaque audience fait l’objet d’un événement avec une foule en liesse, riant, pleurant, applaudissant ou acquiesçant la défense ou l’accusation.

La façon dont Rustom se défend lui-même également est très intéressante et intelligente. Les différentes questions qui sont soulevées lors du procès apportent un plus au film, comme par exemple celle relative à la moralité de Vikram Makhija ou de Rustom (peut-on juger une affaire criminelle en se fondant sur le caractère et l’honneur des parties prenantes ?), le doute qui subsiste autour du caractère prémédité ou non du crime, le parti pris des jurés et les émotions qui rentrent en jeu dans le jugement, la solidarité communautaire justifiant la sympathie de la population pour Rustom, le patriotisme et l’intégrité de l’accusé… Autant d’éléments qui viennent peser dans la balance pour la prononciation du verdict. Le procès de ce gradé militaire soulève un peu les mêmes questions que celui du célèbre joueur de football américain O.J. Simpson dans les années 1990 et a eu le même impact sur la population et le système judiciaire.

Même si on se doute plus ou moins du verdict, le procès est rendu passionnant, par les interventions des différents témoins qui livrent chacun une version des faits, déformant parfois la vérité. Rustom décide d’être son propre avocat et la façon dont il se défend est très intéressante à suivre. La dimension patriotique est aussi intéressante et plutôt incontournable avec l’exaltation de la droiture, de la justesse et de l’intérêt général triomphant sur la corruption, on prend plaisir à voir se dénouer les secrets que cache Rustom quant au fonctionnement de la Marine.

L’affaire prend une véritable ampleur publique, pointant du doigt l’épouse adultère qui reste digne et fait tout pour soutenir son mari dans la tourmente. La scène de retrouvailles dans la prison entre Rustom et Cynthia est particulièrement marquante, avec un Akshay de marbre et une Ileana en larmes pleine de regrets. Rustom accordera t-il son pardon à son épouse après cette fatale trahison ?

La réalisation est plutôt efficace alternant scènes de procès et de Rustom derrière les barreaux, retour vers le passé avec la période d’absence de Rustom où l’on comprend ce qu’il s’est passé entre Cynthia et Vikram, comment celle-ci a été manipulée et séduite, avec le soutien implicite de la sœur de l’homme d’affaires … En fin de compte, on éprouve une certaine compassion pour cette femme naïve et souffrant de la solitude, dont Vikram a abusé profitant de sa faiblesse. Il faut souligner l’esthétisme de la réalisation avec une atmosphère des années 1950 qui est recréée de toutes pièces, avec des couleurs tape-à-l’œil certes, mais qui nous plongent dans le passé.

Pour ce qui est du jeu des acteurs il faut saluer la prestation d’Akshay Kumar qui incarne Rustom Pavri. Ce rôle lui va comme un gant. Impassible, calme et mesuré, que dire de plus sinon que son interprétation est un sans faute ? Au début, son personnage peut paraître quelque peu agaçant tellement il est droit dans ses bottes et sans remords, et tant il a une maîtrise de lui ; mais au fur et à mesure que l’on découvre les secrets qu’il cache, sa relation avec Vikram et la corruption à laquelle il a refusé de prendre part, on ne peut qu’admirer l’intelligence du personnage.

Quant à la performance d’Ileana D’Cruz, je l’ai trouvée quelque peu décevante. Elle avait su émouvoir avec finesse et exprimer intensément les non-dits dans Barfi !, mais son rôle dans Rustom non seulement ne la met pas en valeur, mais il est de surcroît interprété de manière assez brouillonne, du moins est-ce l’impression d’ensemble. Facilement influençable, naïve, honteuse et cherchant à se faire pardonner, elle réussit néanmoins à faire preuve d’aplomb et à jouer un rôle non négligeable dans la tournure que prennent les événements, participant à la révélation du pot au rose et des magouilles qui se trament au sein de la Marine.

Esha Gupta est parfaite en femme vénéneuse de la haute société et quelque peu manipulatrice. Bien qu’ayant un rôle secondaire en tant que sœur de Vikram, elle parvient à marquer les esprits, malgré un peu de surjeu, avec son personnage loin d’être sympathique et cherchant à ce que justice soit faite pour son frère. Elle mène son avocat (Sachin Khedekar) par le bout du nez ; son caractère contraste avec celui de la douce Cynthia, c’est une femme résolument moderne, puissante, qui dit ce qu’elle pense. Les personnages secondaires sont corrects également, on retient le rôle du journaliste (Kumud Mishra).

Étonnamment pour un film traitant d’une affaire criminelle, celui-ci est ponctuée de jolies ballades romantiques revenant sur les années de mariage du couple Rustom - Cynthia, avec Tere Sang Yaara, avec la voix d’Atif Aslam, qui fredonne de jolies paroles, ainsi que Dekha Hazo Dafaa.

En somme, Rustom est un film bien construit que l’on suit avec intérêt du début à la fin, et dont le succès au box-office est justifié.

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