Saajan
Traduction : Chéri
Langue | Hindi |
Genre | Comédie romantique |
Dir. Photo | Lawrence D’Souza |
Acteurs | Madhuri Dixit, Sanjay Dutt, Salman Khan, Kader Khan, Reema Lagoo |
Dir. Musical | Nadeem-Shravan |
Parolier | Sameer |
Chanteurs | Kumar Sanu, Alka Yagnik, Anuradha Paudwal, Pankaj Udhas, S. P. Balasubrahmanyam |
Producteur | Sudhakar Bokade |
Durée | 182 mn |
Saajan signifie à la fois ami, amant, époux… Un titre bien trouvé pour ce triangle amoureux façon Cyrano, romantique à souhait, très joliment interprété par Madhuri Dixit, Sanjay Dutt et Salman Khan. Une bande son mélodieuse dont chaque chanson reste en mémoire, contribue à en faire un film très agréable.
Aman (Sanjay Dutt) et Akash (Salman Khan) sont frères de cœur, Aman, orphelin et handicapé, a été adopté par les parents d’Akash. Les deux jeunes gens travaillent dans l’entreprise paternelle, enfin surtout Aman, Akash étant principalement occupé par la chasse aux demoiselles.
La nuit, Aman est poète, sous le nom de Saagar. Son œuvre est reconnue mais il préfère rester dans l’ombre. Parti à Ooty pour son travail, Aman rencontre Pooja (Madhuri Dixit), libraire et grande admiratrice de Saagar. Aman-Saagar tombe amoureux de Pooja, mais complexé par son handicap, il n’ose pas se déclarer, pas plus qu’il n’ose lui dire qu’il est le poète dont elle rêve.
Akash arrive et tombe sur Pooja. Dès le premier regard il n’a aucun doute : c’est la femme de sa vie. Comprenant que cette fois c’est enfin sérieux, Aman lui demande de se faire passer pour Saagar. Pooja est évidemment subjuguée…
Le charme de Saajan doit beaucoup à l’interprétation de Sanjay Dutt, extrêmement émouvant dans son rôle de Cyrano indien, qui se sacrifie parce qu’il se sent indigne d’elle, mais aussi par amitié envers Akash et par reconnaissance envers ses parents adoptifs.
Sanjay Dutt est parfait en poète romantique et boiteux, inspiré et tourmenté. Il est dommage qu’on ne lui ait pas donné plus de rôles de ce type, mais on pourrait comparer ce rôle avec celui de Parineeta.
Madhuri est lumineuse, même si son personnage fait un peu le grand écart entre la libraire cultivée et indépendante, et la jeune fille naïve qui tombe amoureuse d’un inconnu et ne comprend rien à ce qui se passe dans la tête des deux hommes.
Salman Khan est parfait en play-boy excité, mais il sait aussi incarner l’amoureux transi et malheureux. Son regard est difficilement expressif, le réalisateur aurait pu éviter certains gros plans, mais il parvient quand même à faire passer ses sentiments, globalement il s’en sort bien et rend son personnage sympathique alors qu’il aurait pu facilement tourner tête à claques.
La seule fausse note dans Saajan, c’est le style années 90 : coupes de cheveux masculines grotesques et costumes européens d’un goût aujourd’hui très discutable ; Madhuri est notamment affublée d’une robe blanche façon "Petite Fille Modèle" qui vaut son pesant de cacahuètes.
La réalisation de Lawrence D’Souza, dont Saajan est l’unique film remarquable dans le sens positif, ne lésine pas sur les effets d’incrustations, les coups de tonnerre et le ventilateur. Quelques scènes sont inutiles, l’inévitable personnage de domestique à moitié idiot est vite fatigant. Mais le scénario de Reema Rakeshnath est doté d’une certaine finesse, globalement le rythme est bon et arrive à soutenir l’attention, ce qui n’était pas si évident avec un sujet pareil.
Les chansons de Nadeem-Shravan sont toutes plus savoureuses les unes que les autres, Bahut Pyaar Karte Hain et Tu shayar hai, mai teri shayari sont des must et vous vous retrouverez sans doute encore en train de les fredonner des années plus tard. Chaque personnage a "ses" chansons, tendance plutôt fête foraine pour Akash - Salman, poétique pour Aman - Sanjay, romantique pour Madhuri, chacune trouve sa place dans l’histoire et permet d’éviter des narrations trop longues, jouant parfaitement son rôle d’évocation. Le duo Nadeem-Shravan a d’ailleurs remporté le Filmfare Award des meilleurs compositeurs pour ce film.