Takkari Donga
Traduction : Une fripouille
Langue | Telugu |
Genre | Masala |
Dir. Photo | Jayanan Vincent |
Acteurs | Mahesh Babu, Bipasha Basu, Lisa Ray, Rahul Dev, Tanikella Bharani |
Dir. Musical | Mani Sharma |
Paroliers | Chandrabose, Bhuvanachandra, Kulasekhar, Vennelakanti |
Chanteurs | KK, Shankar Mahadevan, Tippu, S. P. B. Charan, Prashanthini, Kalpana, S. P. Balasubrahmanyam, Usha |
Producteur | Jayant Paranji |
Durée | 165 mn |
En parlant de western, on pense généralement aux films américains, voire même italiens (western spaghetti). Mais il faut aussi prendre en considération désormais le western telugu, qui comme ses modèles américains, rassemble des cow-boys et des indiens. Mais cette fois-ci, pas d’amérindiens à combattre, il n’y a dans le film que des indiens (d’Andhra Pradesh en l’occurrence). Et le résultat est pour le moins inédit.
Le film raconte l’histoire de Raja (Mahesh Babu), un petit voleur de banque, qui reverse la moitié de ses gains à son mentor Veeru Dada (Ashok Kumar). Celui-ci a connu un destin mouvementé puisqu’il a perdu sa jambe droite en voulant s’échapper 18 ans auparavant de Shaka (Rahul Dev), qui a tué son propre frère pour connaître un secret.
Veeru Dada s’apercevant que Shaka va le retrouver, confie un gros diamant à Raja et lui demande d’escorter sa fille Bhuvana (Lisa Ray) à la demeure de son frère tué par Shaka.
Lors de cette chevauchée, Raja et Bhuvana vont se rapprocher même si le danger va les rattraper. En effet, une voleuse du nom de Pasana (Bipasha Basu), poursuit Raja en compagnie de son oncle afin de lui extorquer les butins qu’il a pu récupérer. Mais la plus grande menace est représentée par Shaka lui-même qui veut rattraper Raja à l’aide d’une armée d’hommes prêts à tout.
Disons le tout de suite, Takkari Donga est un ovni dans le paysage cinématographique indien. Si Sholay est considéré comme un film s’inspirant des westerns, Takkari Donga intègre lui tous les ingrédients du western, du saloon à la ruée vers l’or en passant par les cow-boys et les duels au pistolet. Si l’histoire n’est pas spécialement originale, le traitement est complètement nouveau car placé dans un contexte inédit. On s’amuse de voir ces cow-boys, ces paysages de canyon, ces saloons reconstitués avec une trame d’histoire formatée « masala ».
Les invraisemblances sont très nombreuses et l’enchaînement des plans est quelquefois limite, mais cela fait partie de ce délire orchestré par Jayant C Paranji. Le film est techniquement réussi et malgré le fait qu’il date de fin 2001, il est complètement au goût du jour. Les plans sont beaux, les couleurs ressortent et le son est au niveau actuel. Le réalisateur s’est ensuite illustré en dirigeant Chiranjeevi dans Shankar Dada Mbbs et Balakrishna dans Allari Pidugu . Auparavant il avait réalisé Ravoyi Chandamama avec Aishwarya Rai, Jagapathi Babu et Nagarjuna, et Premante Idera avec Venkatesh et Preity Zinta. Ces deux films ont été ensuite doublés en Hindi sous les noms de Sanam Tere Main Hum et Dulhan Diwale Ki .
Mahesh Babu est remarquable dans le rôle de Raja, le cow-boy qui vole et tire plus vite que son ombre. A l’aise dans les scènes dramatiques, les scènes d’action ou de comédie, il montre une diversité appréciable dans ses attitudes face à la caméra. Il a l’air vraiment jeune dans le film, mais est parfait pour jouer Takkari. Lisa Ray est doublée mais elle arrive à laisser son empreinte sur le rôle. Pleine de mimiques, assez imbus d’elle-même puis emportée par la romance, elle capte l’écran aussi grâce à une plastique irréprochable et superbement mise en valeur.
Bipasha Basu est ici pour de la figuration active. Passé les deux clips dans lesquels elle excelle totalement, les scènes qui lui sont attribuées ne lui permettent pas de dévoiler la moitié de son talent. Par contre on voit nettement qu’elle a changé depuis, car elle était vraiment magnifique en amazone sauvage. Le fait qu’il y ait deux actrices tournant régulièrement en hindi a sans doute poussé les producteurs à sortir une version doublée du film sous le nom de Choron Ka Chor . Rahul Dev est vraiment convaincant en personnage infâme, prêt à tout pour atteindre son but. Les autres acteurs sont dans l’ensemble compétents et maintiennent le niveau du film.
Les musiques sont un mélange de chansons classiques qui sont agrémentées d’éléments rappelant le far west, de morceaux orientés techno, et de ballades influencée par le reggae. Une sorte de pot pourri qui est agréable à voir sur l’écran mais qui se révèle dispensable après avoir vu le film. Seule la chanson introduisant le personnage de Raja est excellente et dotée d’un clip tonitruant avec Mahesh habillé en cow-boy, dansant aux côtés de blondes occidentales en short au dessus d’une falaise.
Si vous voulez tenter un film telugu complètement dépaysant, Takkari Donga est fait pour vous. Le film sera alors idéal pour passer un bon moment plein de fun et voir les éléments du film masala traditionnel déclinés dans un univers inédit pour un film indien. Mais si vous souhaitez voir un film cohérent, avec du sens ou proche de la réalité, passez votre chemin.