The Prince of Light
Traduction : Le prince de lumière
Langue | Hindi |
Genre | Film d’animation |
Acteurs | Nikhil Kapoor, Rael Padmasee, Uday Mahtan, Noel Godin |
Dir. Musical | Vanraj Bhatia, Alan Howarth |
Parolier | Vasant Dev |
Chanteurs | Vinod Rathod, Kavita Krishnamurthy |
Producteurs | Yugo Sako, Krishna Shah |
Durée | 150 mn |
L’animation japonaise offre une alternative intéressante à Disney pour tous les amoureux de « dessin animé ». Les Japonais ont souvent collaboré avec d’autres pays pour produire des divertissements métissés et ainsi faire découvrir aux spectateurs d’autres techniques d’animation.
L’une de ces intéressantes productions issues d’une fusion culturelle fut le Râmâyana, Prince of Light, produit conjointement par l’Inde et le Japon à la fin des années 90. Le film est basé sur l’une des épopées les plus populaires de l’Inde et de l’Asie du sud-est : l’histoire du prince Râma. Celui-ci est écarté du trône de son père (alors qu’il en est l’héritier légitime) et exilé d’Ayodhya. Sa femme Sîtâ et son frère Lakshmana l’accompagnent dans la forêt où la beauté de Sîtâ attire le démon Râvana qui l’enlève et l’emprisonne à Lankâ…
Réalisée par Yugo Sako et Krishna Shah, cette adaptation de la légende combine les techniques d’animation de l’école japonaise appelée « manga » et celles de la peinture classique indienne qui a été remise au goût du jour par Ram Mohan, le père de l’animation indienne.
Quand le réalisateur japonais a proposé pour la première fois le projet, le gouvernement indien était peu disposé à accorder à un étranger la permission de travailler avec ces matériaux traditionnels. Mais la force de persuasion de Sako, son scénario fidèle à l’esprit de l’épopée originale et la possibilité de faire connaître au monde l’animation indienne ont fini par convaincre les dirigeants.
Le résultat de cet échange culturel est tout à fait étonnant. Ainsi, Râma et Lakshmana ont l’air de véritables guerriers samouraïs et les scènes de batailles de capes et d’épées sont largement inspirées par le kenjutsu, technique de combat au sabre japonais. Néanmoins, les gestes, les mimiques et les discours des personnages, clairement issus du théâtre folklorique, le récit feuilletonnesque et ses coups de théâtre à répétition, le jeu des gros plans, l’intégration de chansons (eh oui, Hanuman pousse la chansonnette), la durée du film (150 minutes !) ne laissent aucun doute sur son genre, c’est bien un animé « Made in India » !
L’animation, bien qu’un peu vieillotte, est soignée, détaillée et réaliste dans la représentation des scènes. Ainsi les séquences de combats, particulièrement brutales, sont très efficaces et bien rendues. Autre point fort de l’animé : ses personnages. Prince of Light comporte une pléthore de personnages principaux et secondaires aux dessins soignés, mais surtout travaillés dans leur caractère, leurs sentiments et enfin leur comportement.
Côté défauts, il apparaît clairement que les producteurs ont voulu rendre le film accessible aussi bien aux enfants qu’aux adultes. Ce compromis se solde par une simplification et une approche juvénile du scénario, incluant des passages comiques complètement hors de propos (Hanuman qui sort des vannes, c’est bof, quoi !). Pire, dans la version américaine du film, deux chansons ont été modifiées, et ainsi notre célèbre Dieu Singe remplace ses chants religieux (de la version hindi) par de la musique pop !
La durée de la version indienne peut aussi rebuter pas mal de monde et un certain relâchement dans le rythme au milieu du film manque presque de nous endormir.
En résumé, bien que le film eût pu (dû ?) bénéficier d’un scénario un peu moins stéréotypé et prévisible - il offre toujours aux enfants (et aux autres curieux) une bonne introduction à l’une des épopées les plus anciennes du monde. D’ailleurs, il remporta en 2000 le prix du meilleur film d’animation au festival international du film de Santa Clarita. À découvrir donc.