Uchithanai Muharnthaal au Gaumont Stade de France
Publié mardi 20 décembre 2011
Dernière modification dimanche 25 décembre 2011
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Mise à jour : Notre partenaire, nous a informé que le film est à présent projeté en Version Originale Sous-Titrée en Français !
Ces derniers jours, nous vous avons essentiellement parlé de la sortie de Rajapattai, le divertissement kollywoodien de cette fin d’année. Mais à côté de ce film masala, un autre long métrage tamoul, plus engagé et grave, sortira au Gaumont Stade de France, le 23 décembre 2011.
Le film s’intitule Uchithanai Muharnthaal et parle de l’enfance maltraitée. Réalisé par Pughazhendi Thangaraj, connu pour son soutien et son engagement en faveur de la cause tamoule dans le conflit srilankais, Uchithanai Muharnthaal aborde de manière frontale, les agressions sexuelles perpétrées par certains soldats de l’armée cinghalaise sur des mineurs tamouls.
Le film se situe en Inde et met en scène les efforts du professeur Natesan et de sa femme Nirmala, pour sauver une jeune réfugiée tamoule du Sri Lanka qui se prénomme Pounidavady. Elle a 13ans et c’est une gamine, mais en quittant son pays, elle semble y avoir laissé son innocence et une enfance dont elle a été dépossédée de force. Sa souffrance fédère et mobilise une kyrielle de personnages comme le commissaire Charles Anthony, les docteurs Deivanayagam et Rekha.
Uchithanai Muharnthaal est un film réaliste qui s’inspire du quotidien des réfugiés tamouls, chassés de leur pays et indésirables en Inde. L’engagement politique du réalisateur ne doit pas mettre en doute son impartialité ou le faire passer pour un partisan des LTTE (Tigres de libération de l’Eelam tamoul), car il aborde ici, le thème universel de l’enfance violentée, avec les blessures de l’innocente Pounidavady, marquée à jamais. Le pire, c’est que ces crimes de guerre sont occultés aux yeux de l’opinion internationale et réduits à de simples dommages collatéraux par les autorités cingalaises. Enfin, ce film met en lumière la position passive de l’Inde, qui va de l’indifférence au mépris envers ces réfugiés, pour ne pas froisser le gouvernement cinghalais. Cependant, une partie de la population du Tamil Nadu, en décalage avec les décisions politiques du gouvernement central, soutient officieusement (et parfois officiellement) la cause des réfugiés srilankais en les accueillant et les aidant illégalement.
Uchithanai Muharnthaal n’est pas uniquement porteur d’un message, c’est également un film porté par un très bon casting composé de vétérans du cinéma tamoul comme Sathyaraj ou Nasser. La bande son est assuré par D.Imman, génial compositeur de Thiruvilayadal Arambam et Mynaa. Le montage est réalisé par B.Lenin qui a souvent collaboré avec les réalisateurs Shankar et Mani Ratnam
Que l’on partage ou non la cause des tamouls srilankais, Uchithanai Muharnthaal mérite amplement notre intérêt, si l’on est un minimum humain et que l’on peut s’émouvoir des victimes de la Shoah, du Rwanda, du Darfour, d’hier et d’aujourd’hui, qui continuent à souffrir dans l’indifférence totale. Aanna Films est à féliciter, dans cette initiative, avant tout humaine, de parler de ceux qu’on oublie, surtout, à une période où nous pensons tous à festoyer.
Si vous décidez d’aller voir Rajapattai, n’hésitez pas à vous attarder sur Pounidavady, car comme elle, beaucoup d’enfants sont victimes de l’ignominie humaine et Uchithanai Muharnthaal leur est dédié.
Uchithanai Muharnthaal sera en salle à partir du 23 décembre et sera projeté aux séances de 11h15 et 14h15 au Gaumont Stade de France.