Ali Baba aur 40 Chor
Traduction : Ali Baba et les 40 voleurs
Langues | Hindi, Russe |
Genre | Masala |
Dir. Photo | Peter Pereira, Leonid Travitsky |
Acteurs | Zeenat Aman, Hema Malini, Dharmendra, Prem Chopra, Madan Puri |
Dir. Musical | R. D. Burman |
Parolier | Anand Bakshi |
Chanteurs | Lata Mangeshkar, Asha Bhosle, Kishore Kumar |
Producteur | F.C. Mehra |
Durée | 147 mn |
"Ali Baba et les 40 voleurs", forcément vous vous en souvenez : Sésame, ouvre-toi, les voleurs cachés dans les 40 tonneaux, le traître qui reste enfermé dans la grotte parce que l’appât du gain lui a brouillé l’esprit… La bonne surprise, c’est qu’Ali Baba aur 40 Chor est bien plus intéressant que le conte de notre enfance. Je ne saurais dire si ce sont nos livres qui ont simplifié l’histoire, ou si c’est Bollywood qui l’a enrichie, mais le résultat est là : un beau film d’aventures aux multiples rebondissements, servi par un trio de charme et de choc : Dharmendra, Zeenat Aman et Hema Malini. Et la cerise sur le gâteau : les deux femmes ont de vrais rôles ; elles sont intelligentes, courageuses, elles savent aussi bien se battre que danser, user de la ruse ou de leurs charmes, un régal !
Ali Baba (Dharmendra) est le fils cadet d’un commerçant parti avec sa caravane il y a de longues années, si longtemps que le jeune homme ne se souvient plus des traits de son père, et que ce sont les deux frères aînés qui mènent l’affaire. Un brigand et ses 40 voleurs sèment le trouble dans la région, terrorisent les caravanes qui passent, pillent et rançonnent. Ils enlèvent ainsi un savant qui a inventé la poudre à canon et sa fille Fatima (Zeenat Aman) qu’ils envoient espionner en ville en la menaçant de tuer son père.
Lors d’un de leurs raids, armés de poudre à canon, ils font exploser le barrage qui permettait à la ville d’être ravitaillée en eau. Ils s’en prennent aussi à un seigneur local, occupent son palais et le tuent. Sa fille, la princesse Marjina (Hema Malini), parvient à s’enfuir, avec l’aide d’Ali Baba qui se trouvait là, cherchant son père. Mais ils se font de nouveau attaquer, Marjina est enlevée. En suivant Fatima qu’il soupçonne d’espionnage, Ali Baba découvre la cachette des voleurs, et son mot de passe…
La situation étant posée, les présentations étant faites, il va se produire toute une série d’événements plutôt musclés, qui s’enchaînent sans répit pour la plus grande joie du spectateur.
Ali Baba aur 40 Chor, non seulement nous fait passer un bon moment, mais en plus nous emmène dans une contrée un peu magique, celle des mille et une nuits, des villes mythiques de la route de la soie, avec des références culturelles à la fois indiennes et moyen-orientales. Le film a été tourné dans les montagnes kirghizes d’Ouzbékistan, pas très loin des villes légendaires de Samarkand et Boukhara, et dans les studios de Tashkent. Le film est une coproduction indo-russe, il a été réalisé par Umesh Mehra et Latif Faiziyev, une partie des acteurs est russe. Umesh Mehra est plus connu pour sa série de Khiladi, des films d’action qui ont révélé Akshay Kumar.
Le film est sorti en 1980 mais, comme Umrao Jaan avec Rekha, sorti en 81, il a encore le charme des « goldies oldies ». Les deux actrices sont d’ailleurs emblématiques de deux types d’héroïnes, le style de Hema Malini se réfère plus aux héroïnes des années 60, alors que Zeenat Aman préfigure les actrices d’aujourd’hui. Leurs costumes, leur gestuelle, leur façon de parler, reflètent bien deux styles, deux époques qui se croisent. Il est difficile de situer le film dans le temps, et si les effets spéciaux montrent bien qu’il est d’une autre époque, on peut saluer une réelle recherche dans la mise en images et en couleurs.
La musique de RD Burman a la tessiture et le charme des classiques des années 70. La chanson la plus connue est Khatuba, sur laquelle danse Zeenat Aman. Sare Shaher Mein Ek Haseen Hai réunit les sœurs Asha Bhosle et Lata Mangeshkar, ce qui est assez rare. Elle porte une scène-clé du film, où Marjina est prise au piège dans une taverne, entourée d’hommes. Fatima vient alors à son aide et elles chantent et dansent toutes les deux, envoûtant l’assemblée, avant de pouvoir s’enfuir.
Ali Baba aur 40 Chor est un peu le Pirates des Caraïbes indien des années 70 : un trio fort, des héroïnes qui n’ont peur de rien, des bagarres, des décors exotiques, un mystère à résoudre, un trésor caché. Il manque juste un ingrédient commun : l’humour, le deuxième degré. Mais c’est un défaut mineur par rapport aux qualités du film, qui vaut le détour.
A noter : le film a fait un tabac en Inde et en Russie, où il fait partie du Top 5 des succès au box-office de tous les temps.