Asha Parekh
Fonctions : actrice, réalisatrice, productrice |
Surnom : Jubilee Girl |
Née le : 2 octobre 1942 (82 ans) |
à : Bombay |
Nationalité : indienne |
Famille : Célibataire |
Films notables
Teesri Manzil |
Kati Patang |
Main Tulsi Tere Aangan Ki |
Caravan |
Véritable star des années 60-70, Asha Parekh est aussi une femme de caractère, que ce soit en tant qu’artiste ou en tant que femme. Petit aperçu de sa carrière…
Fille unique d’un père hindou et d’une mère musulmane, Asha est inscrite très tôt par cette dernière à des cours de danse classique. Plutôt douée, elle se produira même dans des spectacles.
C’est là qu’elle sera repérée par le réalisateur Bimal Roy. À onze ans seulement, elle fera ses débuts dans Baap Beti en 1954. Après quelques rôles d’enfant dans des films sans grand succès, elle quittera les studios pour reprendre le chemin des études. Ce n’est qu’à 16 ans qu’elle retente sa chance, mais le réalisateur Vijay Bhatt ne trouve pas en elle l’étoffe dont on fait les héroïnes et la renvoie. Cela aurait pu être la fin de tout, mais dans la foulée, Nasir Husain lui offre le premier rôle féminin dans Dil Deke Dekho face à Shammi Kapoor. Elle jouera dans quatre films au total, dont Teesri Manzil avec celui qu’elle appellera « chacha » (tonton) et qui deviendra, de son propre aveu, l’un de ses partenaires préférés. Quant au réalisateur, il ne pourra plus se passer de sa protégée et en fera son héroïne dans sept films en tout.
Au départ, Asha Parekh est un peu cantonnée dans les rôles de jeune fille affirmée, limite garçon manqué, et de danseuse. Dans Bharosa, en 1963, face à Guru Dutt, elle est même déguisée en garçon de café. À partir de 1966, elle passe à des films plus dramatiques avec Do Badan, une histoire d’amour tragique qu’elle partage avec Manoj Kumar. Ainsi, à côté de succès populaires et légers comme Teesri Manzil et Caravan, elle trouve des rôles plus atypiques. Dans Chirag, elle est une jeune épousée, aveugle et incapable d’enfanter, qui doit quitter sa maison. C’est sa première nomination pour un Filmfare de la meilleure actrice, mais le film est un échec commercial, ce qui n’empêchera pas le réalisateur de refaire appel à ses talents. Le Filmfare de la meilleure actrice elle finira par l’obtenir en 1971 pour Kati Patang, où elle se fait passer pour une jeune veuve mère de famille, face à Rajesh Khanna la star en vogue à l’époque. Elle est également nominée deux fois pour meilleur second rôle ; pour Udhar Ka Sindoor et pour Mere Tulsi Tere Aagan Ki. Cette dernière nomination ne lui convient d’ailleurs pas, car même si elle n’apparaît que dans le premier tiers du film — en tant que fille de rien qui se sacrifie pour l’honneur et la famille de son amant — elle estime avoir un rôle important. Quand le film est sorti, elle avait 36 ans. À cette période elle a encore quelques rôles majeur, mais un séjour à l’étranger pour assouvir sa passion de la danse l’éloigne des plateaux et laisse la place à de nouvelles actrices.
Au faîte de sa gloire, Asha Parekh était l’une des actrices les mieux payées de son époque. Un tel succès, même si peu de prix jalonnent son parcours, ne fut pas sans provoquer quelques heurts avec ses collègues féminines qui lui ont reproché de couper leurs rôles dans leurs films communs (Aruna Irani dans Caravan, Simi Garewal dans Do Badan). Simple jalousie ? En tout cas, Asha Parekh démentira toujours. Elle a également participé au grand jeu de toutes ces actrices (et dans les deux rôles) qui est de prétendre avoir refusé certains rôles qui ont fait le succès de leurs rivales. De plus, à propos de son seul Filmfare reçu pour Kati Patang, Mumtaz ira jusqu’à dire qu’elle le méritait davantage pour son rôle dans Tere Mere Sapna. Une chose est sûre, Asha Parekh avait un fort caractère, ainsi, lorsque Manoj Kumar, héros et réalisateur de Upkar la bouscule un peu sur le plateau, elle refuse d’assister à la première et ne lui parle plus. Ils rejoueront tout de même ensemble en 1969 dans Sajan.
Si quelque chose ne passe pas inaperçu dans la vie d’une actrice, c’est bien son célibat. Celle qui a vécu avec ses parents et a pris soin d’eux jusqu’à leurs décès ne s’est jamais mariée. On ne lui attribue même pas d’amourette avec ses partenaires masculins à l’écran. La rumeur raconte que son caractère trop affirmé aurait fait fuir ces messieurs. Ce qui n’a pas manqué de désoler sa maman qui aurait souhaité qu’elle trouve chaussure à son pied. Celle-ci a bien essayé de lui trouver un garçon, mais cela ne s’est pas fait. Et si l’actrice admet avoir souhaité à un moment de sa vie fonder sa propre famille, elle affirme aujourd’hui ne pas regretter d’être restée célibataire car cela lui a évité d’être « enchaînée » à un homme. Enfin tous les hommes n’ont pas été intimidés par la jeune femme car après la mort de sa mère, celle-ci a avoué avoir partagé sa vie avec quelqu’un pendant plusieurs années.
Pour occuper son temps libre, Asha Parekh s’est consacrée à des œuvres de charité. Elle a notamment fait construire un hôpital à Santa Cruz et s’est largement impliquée dans le CINTAA, un organisme de charité pour artistes de cinéma tombés dans une mauvaise passe. Une action touchante quand on sait combien les revers de fortune peuvent être impitoyable sur petit comme sur grand écran. Et puis elle peut aussi compter sur ses amis, avec son petit groupe composé des actrices Sadhana, Nanda, Waheeda Rehman et Helen, et bien sûr de Shammi Kapoor, ils se sont souvent rendus au cinéma voir un film, rencontrés pour un déjeuné ou sont même allés en croisière. Ensemble, on est plus fort contre la solitude.
Puis, comme pour toutes les actrices, viennent les rôles de maman et consorts où son personnage doit se contenter de faire la cuisine et d’attendre des hommes qui s’amusent à l’extérieur. Rien de très passionnant pour Asha Parekh qui renonce définitivement à tourner en 1995. Elle a d’ailleurs trouvé une nouvelle occupation : elle réalise des séries TV avec la société qu’elle a créée : Akruti. Plusieurs d’entre elles seront des succès comme Kora Kogaz.
Bien qu’ayant dû arrêter la danse à cause de problème de dos, Asha Parekh continue de s’y intéresser de près. Elle a monté une académie de danse, et en 2008 elle est juré dans sa propre émission de danse : Tyohaar Dhamaaka.
Cependant, son rôle dans le cinéma indien ne s’est pas arrêté là. Avant Sharmila Tagore [1], elle a été la première femme à être nommée présidente du bureau de certification des films. Ayant demandé de nombreuses coupes tout au long de son mandat entre 1998 et 2001, son rôle y fut très controversé. Mais la profession toute entière reconnaît son talent d’actrice en 2002, en lui décernant un Filmfare pour l’ensemble de sa carrière.
[1] Qui elle aussi s’est fait connaître dans un film en tant que partenaire de Shammi Kapoor.
1952 - Aasmaan de Dalsukh M. Pancholi, avec Nasir Khan et Shyama
1954 - Baap Beti de Bimal Roy, avec Nalini Jaiwant et Nasir Hussain
1959 - Dil Deke Dekho de Nasir Hussain, avec Shammi Kapoor
1963 - Bharosa de Sohrab Modi, avec Guru Dutt et Mehmood
1966 - Teesri Manzil de Nasir Hussain, avec Shammi Kapoor, Premnath et Prem Chopra
1966 - Do Badan de Raj Khosla, avec Manoj Kumar, Simi Garewal et Pran
1967 - Upkar de Manoj Kumar, avec Manoj Kumar et Prem Chopra
1968 - Shikar d’Atma Ram, avec Dharmendra et Sanjeev Kumar
1969 - Sajan de Mohan Segal, avec Manoj Kumar et Om Prakash
1969 - Chirag de Raj Khosla, avec Sunil Dutt et Om Prakash
1970 - Kati Patang de Shakti Samanta, avec Rajesh Khanna et Prem Chopra
1970 - Aan Milo Sajna, de Mukkul Dutt, avec Rajesh Khanna et Vinod Khanna
1971 - Caravan de Nasir Hussain, avec Jeetendra et Aruna Irani
1978 - Main Tulsi Tere Aangan Ki de Raj Khosla, avec Vijay Anand et Nutan
1984 - Manzil Manzil de Nasir Hussain, avec Sunny Deol et Dimple Kapadia