Bangalore Days
Langue | Malayalam |
Genre | Comédie romantique |
Dir. Photo | Sameer Thahir |
Acteurs | Nithya Menon, Nazriya Nazim, Parvathi Menon, Nivin Pauly, Dulquer Salmaan, Fahadh Faasil, Isha Talwar |
Dir. Musical | Gopi Sunder (compositeur) |
Paroliers | Rafeeq Ahammed, Santhosh Varma, Anna Katharina Valayil |
Chanteurs | Gopi Sunder, Vijay Yesudas, Haricharan, Sachin Warrier, Divya S. Menon, Siddharth Menon, Nazriya Nazim (chant) |
Producteurs | Anwar Rasheed, Sophia Paul |
Durée | 171 mn |
Bangalore Days ou le plus gros coup de cœur de l’année 2014 de votre rédactrice. Voilà, comme ça le ton est donné, pas de suspense, si vous voulez arrêtez de lire et courir directement chercher le film, c’est le moment.
Kuttan, Divya et Arjun sont cousins germains et ont grandi ensemble. Depuis leur enfance ils sont proches comme des frères et soeurs, partageant le même rêve : vivre à Bangalore quand ils seront grands. Les deux cousins s’installent dans la ville au même moment où Divya s’y marie.
Une histoire simple de passage à l’âge adulte, certes, mais une histoire maîtrisée, intéressante et bien menée.
Première particularité à souligner, Bangalore Days est écrit et réalisé par une femme, Anjali Menon, qui a signé plusieurs des gros succès du cinéma malayalam de ces dernières années. Le fait est assez rare, même dans nos contrées occidentales, pour être souligné.
Cela fait-il une véritable différence ? Je le crois sincèrement, notamment au niveau de l’écriture et de l’évolution des protagonistes. Trois héros, plusieurs personnages qui gravitent autour d’eux, leur famille… et personne n’est laissé de côté, tout le monde est vivant, crédible, touchant.
Nivin Pauly dont vous avez peut-être retenu le nom suite à Om Shanti Oshana campe ici un personnage aux antipodes, prouvant (comme tous les autres membres de ce film) que c’est un acteur formidablement doué. Son Kuttan est très attaché aux traditions, sans pour autant tomber dans l’excès et le rejet du changement, il vient de la campagne, a des aspirations très simples et pourtant très précises, et peut être d’une naïveté rafraîchissante dont Anjali Menon ne se moque jamais.
Nazriya Nazim, également vue dans OSO, joue la vive Divya qui accepte un mariage arrangé suite à un horoscope catastrophique pour faire plaisir à ses parents. L’actrice qui compte parmi les meilleures de l’industrie, est toujours juste et simple dans ses rôles. Pas de grandes mimiques, pas de chichis qui pourraient agacer, une légèreté maîtrisée qui permet de suivre la transformation de la jeune fille Divya pleine d’idéaux, en une femme épanouie et sûre d’elle.
Dulquer Salmaan enfin clôt le trio principal. Il fait partie de la nouvelle vague d’acteurs malayalam qui ont un énorme succès (mérité). Fils de la méga star Mammothy, il se place néanmoins loin de la traditionnelle figure de l’enfant sans talent qui veut profiter de son patronyme célèbre. Son Arjun est très moderne, accro à la culture urbaine, à la moto dont il fait son métier, il est spontané, aurait pu être la caricature du bad boy au grand coeur que le cinéma, notamment indien, affectionne. C’est sans compter le talent et la subtilité de Dulquer qui lui donne un certain relief.
Autour de ce noyau gravitent ceux qui vont les aider à grandir, leurs relations amoureuses, aux passés complexes et parfois envahissants. La grande force de Bangalore Days est d’arriver à être un film extrêmement moderne, dans lequel tout le monde peut s’identifier, et pourtant de rester profondément indien dans ses thématiques et ses problèmes.
Fahad Fasil joue le rôle de Das, mari de Divya. Dans la vraie vie, les deux acteurs se sont mariés peu après le tournage du film. C’est aussi un acteur versatile, très présent dans l’industrie et qui n’hésite pas à accepter des rôles plus secondaires s’il sent qu’il est important pour l’histoire. C’est d’ailleurs un trait commun à tous les acteurs malayalam, pas de problèmes d’ego, les "multi starrer" sont monnaie courante, et quel plaisir de voir se former des bandes de talents.
Enfin, Parvathi Menon joue le personnage le plus intéressant et original. Sarah fait de brillantes études, travaille en parallèle à la radio, et s’avère être handicapée. Tout cela sans pathos, sans misérabilisme : handicapée et normale. Que c’est beau de voir ce genre de personnage que même le cinéma occidental est incapable d’écrire correctement !
Bangalore Days est un film émouvant souvent, mais surtout très drôle, positif, à l’atmosphère si agréable que le sourire se dessine sur vos lèvres, tout le temps, même lorsque les larmes arrivent.
N’ayons pas peur des mots, c’est un chef-d’œuvre.