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Brothers

Traduction : Frères

Bande originale

Brothers Anthem
Gaaye Jaa (version féminine)
Sapna Jahan
Mera Naam Mary
Gaaye Jaa (version masculine)

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Fiche IMDB
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La critique de Fantastikindia

Par Marine - le 18 août 2015

Note :
(7/10)

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Gary Fernandez (Jackie Shroff), ancien combattant de rue est libéré de prison alors que le R2F (rigth to fight - championnat d’arts martiaux mixtes (MMA)) fait son entrée en Inde, où jusqu’alors les combats étaient illégaux et cantonnés à la rue. Si son fils Monty (Siddharth Malhotra) vient le chercher à la sortie, il est déçu de ne pas voir son aîné David (Akshay Kumar). Ce dernier qui ne veut plus entendre parler de son père, essaye de joindre les deux bouts entre son travail de professeur de physique et les frais médicaux de sa fille, atteinte d’une insuffisance rénale.

Le film est divisé en deux parties distinctes. La première partie est là pour nous dépeindre le contexte : ce qui a amené ces deux frères à se battre l’un contre l’autre. Car oui, même si l’on n’a pas vu la bande-annonce, on sait déjà qu’ils vont devoir s’affronter. Après l’intermission, il n’y a plus que le championnat de R2F. Tout le film est pesant pour le spectateur coincé entre le drame familial (culpabilité, rancœur, etc.) et les combats. La tension est entretenue par la musique de fond et le son des os qui se brisent. A croire que c’est une ambiance qui plait particulièrement au réalisateur à qui l’on devait déjà le remake d’Agneepath avec Hrithik Roshan.

On a cependant l’impression de rester à l’écart de chacun des membres de la famille. La curieuse que je suis aurait voulu aller plus loin et être plus impliquée. Monty est un personnage que l’on dessine en négatif tout au long du film et on ne peut qu’essayer de deviner ce qui le motive. C’est dommage car le scénario ne laisse pas vraiment à Siddharth Malhotra la place de nous émouvoir et de s’exprimer. On ne doute pourtant pas des efforts qu’il a fournis pour ce tournage où pour une fois il n’a rien d’un play-boy. Cela se voit à sa carrure qu’il a dû développer, en témoignent les vergetures sur son corps, attestant d’une prise de volume rapide. Il fallait au moins ça pour se placer dignement aux côtés d’Akshay Kumar, véritable sportif que personne n’aurait pu remplacer dans son rôle sans être parfaitement ridicule (là je pense à Shah Rukh Khan jouant les combattants dans Happy New Year). Et comme ce n’est pas souvent qu’il assume ses cheveux poivre-sel, c’est un double plaisir de le voir ici.

A côté des deux frères, il y a le personnage du père qui m’échappe. Mais honnêtement, je n’ai rien à reprocher à Jacky Shroff. Retrouver dans un rôle secondaire, l’acteur Ashutosh Rana est toujours une bonne surprise. Et enfin, voir ainsi Jacqueline Fernandez en toute simplicité me donne envie de la découvrir davantage.

On appréciera le réalisme plutôt correct du film quant aux combats de MMA. Certains acteurs engagés pour jouer les champions d’arts martiaux au R2F sont véritablement spécialistes en la matière comme Ron Smoorenburg qui a travaillé avec Jackie Chan et Jean-Claude Van Damme, ou Shah Gaspard qui est catcheur professionnel. De leur côté, les deux acteurs principaux ont suffisamment travaillé pour convaincre sur le ring. Mis à part deux malheureuses scènes qu’on oubliera bien vite, on échappe aux câbles et autres effets spéciaux à la Dabangg qui auraient définitivement plombé le film. Cependant, le déséquilibre de traitement entre les matchs de Monty (trop rapides) et ceux de David est flagrant. On aurait apprécié que l’attention du réalisateur soit un peu mieux répartie.

Je ne vais pas m’attarder sur la tarification des soins en Inde, ou sur la pression sociale qui s’opère sur un simple professeur qui a des bleus sur le visage, car le film ne le fait pas. Par contre, ce que Brothers met bien en avant, c’est la fascination des gens pour la violence physique. Il n’y a qu’à voir la foule en délire à l’idée de voir deux hommes à la limite de s’entre-tuer dans l’arène (légale ou non). Tous les publics sont présents : plus de distinction d’âge ou de classe sociale.
Cela n’est pas sans poser quelques questions, voire choquer. Aussi, d’un côté on assiste à quelques débats télévisés avec la polémique qu’engendre la légalisation de matchs aussi violents, et de l’autre, nous avons les commentateurs sportifs de l’événement qui piaillent comme des fillettes à leur première boum. Ces derniers animent toute la seconde partie du film et ne sont pas si éloignés des commentateurs de l’Eurovision : mauvaise foi, blagues douteuses, dénigrement gratuit. On leur taperait bien dessus en fait, histoire de rester dans l’ambiance.
Or, si comme le dit l’un des deux présentateurs sportifs « si quelqu’un fait ça dans la rue, on le traitera comme un criminel mais ici c’est permis, c’est le R2F », le réalisateur ne prend pas parti dans la controverse. Tout juste retrouve-t-on l’éternelle morale des films sur le sport : il faut de la rigueur, de l’entrainement et de la motivation (c’est valable aussi pour les dessins animés comme Olive et Tom). Par contre, on reprochera une petite boulette à Karan Malhotra (personnellement, j’ai sursauté dans mon fauteuil) : je pense que les Allemands ne seraient pas heureux de voir l’Allemagne désignée comme le pays d’Hitler. Comme je ne le serais pas de voir la France désignée comme celui de Robespierre.

A la fin du film, je n’ai pas pu m’empêcher de me poser la question : Est-ce parce qu’il ne fallait pas montrer une famille hindoue qui se complaît dans le “vice” des sports de combat, que cela a été transposé dans une famille chrétienne ? Car si on ne parle jamais de religion dans le film, le christianisme est toujours attaché aux personnages. Ils portent des chapelets en collier, ont le Christ tatoué sur l’épaule, se signent avant de monter sur le ring… Était-ce pour donner une unité visuelle à cette famille divisée ? Ou le réalisateur a-t-il tout simplement trouvé cela esthétique (et ça l’est en effet) ? Je laisse la question en suspens.

Pour terminer, ce que j’ai préféré dans ce film est sans aucun doute la musique. À commencer par Brothers Anthem, la chanson titre sur laquelle on voit les deux frères s’entraîner, un peu comme nous avons pu suivre l’entrainement de Rocky Balboa sur Eyes of the Tiger. Le thème de la chanson-titre est longuement repris dans la seconde partie où ses envolées épiques collent parfaitement à la tension des combats, même si elle a fatigué certains critiques. Les seuls moments légers du film correspondent à deux chansons : Gaaye Ja, chanté par Shreya Ghoshal qui nous fait partager l’enfance des deux frères, et Sapna Jahan qui nous résume la romance de David avec Jenny. Bien qu’ayant vu le clip, je n’avais pas vraiment fait attention à cette dernière avant d’entrer dans la salle de cinéma. Cependant, une fois devant l’écran, je n’ai pu que l’apprécier. Ce sont deux belles chansons.
Mera Naam Mary, l’item-number sur lequel Kareena Kapoor se trémousse m’a moins accrochée. Je n’ai rien à lui reprocher et l’actrice fait ça très bien. Mais j’aimerai vraiment voir Kareena faire autre chose. Regarder Brothers au cinéma a confirmé mon premier sentiment après avoir vu la bande-annonce, cette BO est une réussite, et sera mon prochain achat chez mon revendeur. Je regrette cependant que toutes les chansons n’aient pas été sous-titrées [1].

Brothers est sorti en Inde pour le week-end de la fête de l’indépendance. C’est le troisième film d’Akshay Kumar à sortir cette année, mais cette fois, le film s’est sérieusement fait égratigner par la critique indienne. Principalement par la comparaison avec l’original car Brothers est un remake avoué de Warrior (que je n’ai pas vu et sur lequel je n’ai pas cherché à me renseigner pour ne pas être influencée). Alors certes, ce n’est pas un film familial (je ne conseillerais pas d’emmener les plus jeunes) et il n’est pas très gai, mais il vaut le déplacement pour les prestations sportives d’Akshay et de Siddharth, et pour la musique. Décidément, cet été, les films intéressants se suivent et ne se ressemblent pas.



Bande-annonce


[1Night ED Films n’a pas eu accès aux fichiers des sous-titres pour les corrections, les sous-titres français ayant été préparés en amont par le producteur. De plus, aucune chanson n’a été sous-titrée par le producteur.

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