Cannes 2016 : Rising Asia, Films going Global
Publié vendredi 13 mai 2016
Dernière modification dimanche 15 mai 2016
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Lundi 12 mai, première journée au Pavillon Indien à Cannes
Commence la cérémonie d’inauguration en présence de Mohan Kumar, ambassadeur de l’Inde en France. À ses côtés on retrouve également le réalisateur de Chameli, Sudhir Misrah.
D’emblée, M. l’Ambassadeur rappelle que l’Inde – « la plus grande démocratie au monde » – possède aussi la plus grande industrie cinématographique.
Très rapidement la première conférence place les futures coproductions indo-chinoises au cœur des conversations.
Si Hollywood connaît des investissements chinois depuis quelques temps (Kung Fu Panda 3, etc.), la Chine ne cesse d’ouvrir de plus en plus de salles de cinéma sur son propre territoire, c’est un marché aussi prometteur qu’immense. Sans contredire les perspectives du marché cinématographique chinois, Ajith Thakur, directeur de la société Eros, pense cependant que ce sera le marché indien qui connaîtra la plus grande expansion dans les années à venir. Et ce d’autant plus que l’Inde, à la différence de ce que l’on pourrait s’imaginer, compte trop peu de salles actuellement et que l’accès aux films reste encore limité. Même un grand film comme PK n’a été vu que par 1 ou 2% de la population indienne, soit 6 millions de personnes !
Les opportunités qui s’offrent au cinéma indien sont donc nombreuses, et on en vient même à parler de Global Indian Movies : l’objectif est d’aller vers des coproductions avec les États-unis et d’inviter toujours plus de réalisateurs indiens. Car le cinéma participe du soft power des nations, et par ce biais il est possible aussi de jouer sur les relations internationales, l’économie et le tourisme. Cela rapporte notamment en termes d’image et de rayonnement international. Le cinéma est un enjeu de taille pour le Sous-Continent.
Ensuite les conférenciers ont rappelé la créativité du cinéma indien - notamment dans le sud du pays - face à une industrie hollywoodienne qui peine à se renouveler. Néanmoins, la créativité n’est pas suffisante pour s’acquérir des nouveaux publics en République populaire de Chine : avec une moyenne d’âge de 20 ans le public chinois est un public très jeune, qui aime les films d’action et beaucoup moins les chansons, il demeure donc plus attiré par les films venant des États-unis que par les films indiens. C’est le public plus âgé qui apprécie, lui, les grandes stars indiennes comme Aamir Khan et des films tels que PK qui fut un véritable succès dans l’Empire du Milieu.
Par ailleurs, il serait impossible de traiter le sujet de la créativité artistique sans évoquer la question de la censure. Car la Chine, comme l’Inde, passe les films au crible : pas d’idéologie, pas de nudité et on ne heurte surtout pas la religion. La censure représente-elle un frein ou une opportunité ?
Il y a peu, une convention relative aux coproductions a été passée entre l’Inde et la Chine. Si le gouvernement chinois annonce sa bonne volonté pour importer le cinéma indien chez lui, il reste à trouver des contenus qui seront appréciés par le public de ce pays. Du côté des structures indiennes on affiche la volonté d’améliorer les financements et la coopération ainsi que de faciliter l’obtention des autorisations de tournage ; sans oublier d’encourager les petits films.
Pour conclure, la volonté d’accueillir un grand festival international du cinéma a été aussi annoncée…
Les chiffres indiqués sont ceux qui ont été communiqué lors de la conférence.