Le cinéma indien à la 69e édition du Festival de Cannes
Publié vendredi 29 avril 2016
Dernière modification lundi 2 mai 2016
Article lu 427 fois
Par
Cette année, avec un seul film en sélection officielle – dans le cadre de la Cinéfondation –, un autre à la Quinzaine des réalisateurs, et un documentaire projeté à Cannes Classics, les cinémas de l’Inde seront peu représentés au Festival de Cannes (11-22 mai 2016). Une absence remarquée et qui contredit la vitalité et l’avenir prometteur du cinéma indien.
À la recherche de nouveaux talents, la Cinéfondation sélectionne depuis 1998 une quinzaine de courts et moyen métrages qui lui sont soumis par les écoles de cinéma du monde entier. Parmi les 18 films sélectionnés pour cette édition 2016 un représentant du cinéma indien – et bengali ! – sera présent.
Titre : Gudh (« Le Nid »)
Réalisateur : Saurav Rai
Saurav Rai, étudiant à la Satyajit Ray Film & TV Institute (SRFTI) présente un récit autobiographique centré sur son enfance itinérante, entre Darjeeling et Katmandu, dans le cadre des agitations indépendantistes des années 1980.
Originaire du Bengale-Occidental, Saurav Rai (29 ans) propose avec ce court-métrage un film aux allures surréalistes, et qui – selon les dires – déferait et défierait la grammaire cinématographique !
Mais Saurav Rai n’est pas un nouveau venu. En 2014 son film Barkhay Jhari (« Monsoon Rain ») avait déjà été sélectionné au Festival du film de Munich.
La Quinzaine des Réalisateurs se distingue par sa liberté d’esprit, son caractère non compétitif et son souci d’ouverture aux spectateurs non professionnels. Il offre l’occasion de retrouver des films atypiques, inventifs et de tous horizons.
Titre : Raman Raghav 2.0
Réalisateur : Anurag Kashyap
Anurag Kashyap (Gangs of Wasseypur, That Girl in Yellow Boots, Ugly) revient en force, accompagné du talentueux et protéiforme Nawazuddin Siddiqui, ainsi que du jeune et dévoué Vicky Kaushal (que l’on a pu voir l’année dernière dans Masaan).
Nawazuddin Siddiqui incarnera Raman Raghav, un tueur en série psychopathe qui sévissait dans le Bombay des années 1960. Il fallait avoir son courage et son talent pour oser un tel rôle !
Si Raman Raghav a marqué l’imaginaire collectif par la brutalité de ses meurtres, la performance de « Nawaz » risque aussi de laisser des séquelles dans ce film qui s’annonce très noir.
Anurag Kashyap et Nawaz sont des habitués de la Croisette, vous pouvez retrouver les photos de Nawaz et de l’équipe de Miss Lovely par ici, ainsi que l’interview d’Anurag Kashyap par là.
La sélection Cannes Classics n’est pas seulement dédiée au cinéma de patrimoine. À côté des hommages aux réalisateurs et des films restaurés, c’est aussi une opportunité pour découvrir des documentaires inédits sur le cinéma.
Titre : The Cinema Travelers
Réalisateurs : Amit Madheshiya et Shirley Abraham
Le portrait d’une salle de cinéma itinérante, qui sur les routes de l’Inde continue à porter la magie des images, de village en village, à des publics encore stupéfaits.
Mais, les projecteurs rouillent et les pellicules se font de plus en plus rares… un récit qui concilie poésie et pragmatisme : les nouvelles technologies, nombreuses et complexes, seront-elles une solution pour ceux qui maintiennent le cinéma vivant ?