Nawazuddin Siddiqui
Fonction : acteur |
Surnoms : Nawaz, Nowaz |
Né le : 19 mai 1974 (50 ans) |
à : Budhana (Uttar Pradesh) |
Nationalité : indienne |
Famille : marié, une fille prénommée Shora, un fils prénommé Yaani |
Depuis 2012, Nawazzudin Siddiqui a enfin rencontré le succès que son réel grand talent de comédien appelait. En France, on l’a découvert sur grand écran en mai 2012, à Cannes, où il était venu soutenir le très remarqué Gangs of Wasseypur , dans lequel il tenait le rôle de Faizal Khan. Personnage effacé, drogué et mis à l’écart des affaires familiales, dans le premier opus, il se métamorphose en chef de clan, assassin sans état d’âme et sans pitié, dans la deuxième partie de l’œuvre d’Anurag Kashyap. Il jouait aussi dans le film inégal d’Ashim Ahluwalia, Miss Lovely, projeté la même année dans la catégorie Un certain regard, qui décrit le milieu sordide du cinéma de série Z dans les années 1980. Il y incarnait un des deux frères Duggal, producteurs de films érotico-policiers et de drames horrifiques.
Mais ce sont surtout ses prestations dans Talaash (Zee Cine Award du meilleur acteur dans un second rôle masculin et Screen Award du meilleur second rôle), dans Kahaani et Dekh Indian Circus (Prix d’interprétation masculine à l’Indian Film Festival de New York) qui lui ont valu une pluie de récompenses. Le Prix Spécial du Jury, aux 60es National Film Awards de 2012, lui est attribué pour son jeu dans ces trois œuvres, ainsi que dans Gangs of Wasseypur. Lui, considère pourtant que son interprétation la plus juste est celle de Sonu Duggal dans Miss Lovely. Ce fut l’un de ses premiers rôles principaux, avec celui tenu dans Patang. Dans cette dernière oeuvre, chronique onirique de Prashant Bhargava qui se déroule pendant le festival annuel de cerfs-volants d’Ahmedabad, il est littéralement Chakku, le neveu en colère.
En 2013, il apparaît de nouveau dans trois films projetés au Festival de Cannes, Bombay Talkies, Monsoon Shootout et The Lunchbox (Dabba). Les trois films ont été depuis également sélectionnés dans de nombreux autres festivals internationaux. Nawazzudin Siddiqui y tient respectivement les rôles d’un acteur raté, d’un truand et d’un employé de bureau atypique et lunaire, prouvant à chaque fois l’étendue de ses capacités à changer de peau et de personnage. Le comédien que rien ne semble plus arrêter est aussi à l’affiche de plusieurs autres films, déjà en salles ou dont la sortie est prévue avant la fin de l’année : Shorts, Aatma et Mountain Man.
Avant d’obtenir cette reconnaissance récente, rien n’a été simple pour Nawaz qui n’appartient pas au milieu du cinéma et qui a vécu plusieurs années difficiles pendant lesquelles il a dû alterner des petits boulots, tournages de films publicitaires et figurations, ainsi qu’animation occasionnelle d’ateliers théâtraux, pour subsister. D’où peut-être sa frénésie de tournage actuelle.
Né dans une petite ville du district de Muzaffarnagar en Uttar Pradesh, distante d’une centaine de kilomètres de Delhi, Nawazzudin Siddiqui est issu d’une modeste famille rurale de neuf enfants, deux filles et sept garçons. Avant d’entrer dans la carrière dramatique, il suit des études scientifiques à la Gurukul Kangri University de Haridwar et travaille quelque temps sans conviction dans l’industrie pétrochimique, puis il s’installe à New Delhi où il intègre, un an et demi plus tard, la National School of Drama (NSD), l’école d’art dramatique nationale. Il en sort diplômé en 1996 et déménage à Bombay où il réside toujours, avec sa famille et l’un de ses frères, Shamaas, aujourd’hui réalisateur.
A son arrivée à Bombay, l’acteur tente, sans grand succès, de se faire un nom dans des feuilletons télévisés. Il apparaît notamment dans deux séries, Stars Bestsellers Alvida, en 1999, et Haqeeqat, en 2001. Il décroche aussi en 1999 un petit rôle, très court, son premier à Bollywood, dans le film de John Mathew Mathan avec Aamir Khan, Sarfarosh. De brèves apparitions en utilités, il lui faut attendre quatre ans avant de décrocher un autre rôle intéressant, dans le court métrage d’Amit Kumar, The Bypass, où il partage pour la première fois l’écran avec Irrfan Khan.
Nawazzudin, remarqué à ses débuts comme acteur comique, est un familier des courts-métrages. Il déclare que le succès ne va pas l’empêcher de continuer à en tourner. Dans ces films souvent expérimentaux et à petit budget, il déploie une aisance rare, tantôt inquiétant, tantôt empreint d’une grâce qui fait songer aux grandes figures du cinéma muet hollywoodien, Chaplin et Keaton. A voir à titre d’exemple, ci-dessous, le délicieux, poétique et loufoque “OP” stop smelling your socks, de Sriram Dalton, tourné en 2010. Son physique de Monsieur tout-le-monde, comme il le dit lui-même, un visage expressif et de grands yeux de faon qu’il sait écarquiller à loisir, lui permettent de jouer les hurluberlus et de varier sans effort les emplois.
A la suite de The Bypass, l’année suivante, Anurag Kashyap lui offre un premier rôle fort, celui d’Asghar Yusuf Mukadam, dans Black Friday. D’autres vont suivre progressivement et commencent à susciter des critiques élogieuses. Il est remarqué, en 2009, dans New York de Kabir Khan où il incarne Zilgai un musulman installé à New York, dont la vie va être détruite par les conséquences des attentats du 11 septembre. L’année suivante, son rôle de journaliste dans Peepli [Live] lui vaut enfin d’être reconnu comme acteur par ses pairs. Dans la foulée, il enchaîne avec un rôle d’informateur dans le biopic, Paan Singh Tomar, dirigé par Tigmanshu Dhulia, où Irrfan Khan incarne le héros tragique, soldat, champion sportif national et hors-la-loi.
Mais sa carrière décolle vraiment lorsque le critique de cinéma américain, Robert Ebert, disparu cette année, salue sa performance dans Patang, lors de la première au Festival du film de Berlin de 2012. Le film est sorti depuis sur les écrans américains, aux USA et au Canada ; la prestation de ce caméléon intuitif est saluée de nouveau par les grands journaux, New York Times et Los Angeles Times en tête.
Avec plus de dix mentions au générique de courts ou de longs métrages en 2013, Nawazzudin Siddiqui a obtenu sa revanche sur ses débuts laborieux. N’ayant plus à courir après les cachets, il pourra tourner un peu moins dans les années à venir, afin de continuer à se faire désirer du public et… ne pas risquer de s’user. La liste de ses rôles montre qu’il est apparu jusqu’à présent plutôt dans des films indépendants, hors des grands circuits de l’industrie cinématographique indienne, et prouve que le comédien a du flair et sait choisir ses metteurs en scène. Mais les lignes ont l’air de bouger depuis quelques années en Inde, la distinction entre films commerciaux et indépendants est devenue plus floue, et Nawaz participe de ces changements.
Dans les entretiens qu’il a accordés depuis deux ans, l’homme reste secret sur sa vie privée, mais est plutôt disert sur sa carrière, ses choix, ses projets et sa réussite qu’il prend semble-t-il avec bonhomie et humour. Il va prochainement tourner dans la première réalisation cinématographique de son cadet, Shamaas Siddiqui, un film policier au titre provisoire de Ganna, Gehu aur Gun, dont la sortie était prévue en 2014.
Depuis la première publication de cet article, le projet de polar avec son frère n’a, pour le moment, pas eu de suite. Il s’est transformé en un court-métrage, Miyan Kal Aana, présenté au festival de Cannes en 2015, dont Nawaz a assuré la production. Mais, l’acteur n’a pas cessé de tourner. On l’a vu notamment en 2014 dans le très oubliable Kick, où il joue un méchant comme il l’a fait très souvent, ce qui n’apporte rien à son talent. On a retrouvé en revanche le comédien que l’on aime dans le très original et remarqué premier film de Geetu Mohandas, Liar’s Dice.
L’année 2015 est pour lui celle de Badlapur, un film de vengeance très noir et misogyne sorti en février, avec Varun Dhawan. Elle devrait être aussi celle de Haraamkhor, attendu depuis 2013 et déjà retardé. Nawazuddin incarne un professeur qui entretient une relation trouble avec une de ses élèves. Bajrangi Bhaijaan sera sur les écrans en juillet, avec Kareena Kapoor et de nouveau Salman Khan dans l’emploi lassant de l’homme au grand cœur. Pour la suite, reste à espérer que la sortie de Farzi, où il donne la réplique à Shahid Kapoor, ainsi que celle de Raees où il côtoie pour la première fois à l’écran Shah Rukh Khan, reportées à 2016 en raison du mariage du premier et de l’opération du genou du second, ne connaitront pas de nouveau contretemps.
Et pour patienter jusque-là, peut-être aura-t-on la chance de le voir dans la comédie Ghoomketu, où il arbore un look très… coloré, face à un Anurag Kashyap qui semble décidément prendre de plus en plus de plaisir à faire l’acteur.
2019 - Le Photographe de Ritesh Batra, avec Sanya Malhotra, Sachin Khedekar
2019 - Thackeray de Abhijit Panse, avec Amrita Rao, Sanjay Narvekar
2019 - Petta de Karthik Subbaraj, avec Rajinikanth, Vijay Sethupathi, M. Sasikumar
2018 - Chausar de Sagar Sarhadi, avec Sanjeev Giriwer, Amruta Subhash
2018 - Genius de Anil Sharma, avec Utkarsh Sharma, Ishita Chauhan
2018 - Manto de Nandita Das, avec Rasika Dugal, Tahir Raj Bhasin
2017 - Babumoshai Bandookbaaz de Kushan Nandy, avec Bidita Bag, Jatin Goswami
2017 - Munna Michael de Sabir Khan, avec Tiger Shroff, Nidhhi Agerwal
2017 - Mom de Ravi Udyawar, avec Sridevi, Sajal Ali, Akshaye Khanna
2017 - Jagga Jasoos de Anurag Basu, avec Ranbir Kapoor, Katrina Kaif
2017 - Raees de Rahul Dholakia, avec Shah Rukh Khan, Farhan Akhtar et Mhaira Khan
2016 - Lion de Garth Davis, avec Dev Patel, Nicole Kidman, Rooney Mara
2016 - Freaky Ali de Sohail Khan, avec Arbaaz Khan, Amy Jackson
2016 - Te3n de Ribhu Dasgupta, avec Amitabh Bachchan, Vidya Balan
2016 - Raman Raghav 2.0/The Mumbai Murders de Anurag Kashyap, avec Vicky Kaushal, Sobhita Dhulipala
2015 - Ghoomketu de Pushpendra Misra, avec Raggini Khanna et Anurag Kashyap (en postproduction)
2015 - Manjhi : The Mountain Man de Ketan Mehta, avec Radhika Apte, Ashutosh Acharya (biopic de Dashrath Manjhi)
2015 - Haraamkhor de Shlok Sharma, avec Shweta Tripathi, Trimala Adhikari et Irrfan Khan
2015 - Bajrangi Bhaijaan de Kabir Khan, avec Salman Khan, Kareena Kapoor et Deepti Naval
2015 - Badlapur de Sriram Raghavan, avec Varun Dhawan, Huma Qureshi, Divya Dutta
2014 - Kick de Sajid Nadiadwala, avec Salman Khan, Randeep Hooda et Jacqueline Fernandez
2014 - Liar’s Dice de Geethu Mohandas avec Geetanjali Thapa et Manya Gupta
2013 - Anwar Ka Ajab Kissa de Buddhadeb Dasgupta, avec Niharika Singh
2013 - Black Currency de Sanjay Sharma, avec Hrishita Bhatt, Minissha Lamba et Prashant Narayanan
2013 - The Lunchbox de Ritesh Batra, avec Irrfan Khan et Nimrat Kaur (Cannes 2013)
2013 - Monsoon Shootout d’Amit Kumar, avec Tannishtha Chatterjee et Vijay Verma (Cannes 2013)
2013 - Bombay Talkies, collectif, dans le film de Dibakar Banerjee, adapté de 2 nouvelles de Satyajit Ray (Patol Babu film star et Pterodactyl-er-Dim) avec Ranbir Kapoor (Cannes 2013)
2013 - Aatma de Suparn Verma, avec Bipasha Basu et Shernaz Patel
2013 - Gangs of Gardulley (Reality the Fact) de Isran Ahmad, film ancien rebaptisé après le succès de GOW, et sorti sans le consentement de l’acteur
2013 - Shorts, collectif, avec Aditi Khanna (dans le court métrage de Rohit Pandey, Mehfuz de 2011)
2013 - Lateef de Israr Ahmed, avec Kader Khan, Murli Sharma et Mukesh Tivari
2012 - The Owner, film collectif international (25 réalisateurs)
2012 - Talaash de Rima Kagti, avec Aamir Khan et Rani Mukerjee
2012 - Miss Lovely de Ashim Ahluwalia, avec Anil George et Niharika Singh (Un certain regard, Cannes 2012)
2012 - Gangs of Wasseypur 1 et 2 de Anurag Kashyap, avec Jaideep Ahlawat, Manoj Bajpai, Tigmanshu Dhulia, Reema Sen (Cannes 2012)
2012 - Kahaani de Sujoy Ghosh avec Vidya Balan et Parambrata Chatterjee
2012 - Chittagong de Bedrabata Pain, avec Manoj Bajpai et Delzad Hiwale
2012 - Dekh Indian Circus de Mangesh Hadawale, avec Tannishtha Chatterjee
2011 - Patang de Prashant Bhargava, avec Mukkund Shukla, Seema Biswas et Sugandha Garg
2011 - Paan Singh Tomar de Tigmanshu Dhulia avec Irrfan Khan
2010 - Peepli [live] de Anusha Rizri, avec Omkar Das Manigpuri et Naseeruddin Shah
2010 - “OP” stop smelling your socks de Sriram Dalton, avec Parikshit (court-métrage)
2009 - Dev D d’Anurag Kashyap, avec Abhay Deol, Kalki Koechlin et Mahi Gill (Cameo dans la chanson "Emotional Attyachar")
2009 - Meridian Lines de Venod Mitra, avec Arjun Rampal, Irrfan Khan, Konkona Sen Sharma(sorti le 31 mai 2013)
2009 - New York de Kabir Khan, avec John Abraham, Katrina Kaif et Irrfan Khan
2009 - Firaaq de Nandita Das, avec Paresh Rawal, Sanjay Suri et Naeeruddin Shah
2008 - Safar (court-métrage)
2008 - Summer 2007 de Suhail Tatari, avec Ahrag Ahmed, Punit Aneja
2008 - Black and Whitede Subash Ghai, avecAnil Kapoor, Anurag Sinha, Shefali Shetty
2007 - Aajna Nachle d’Anil Metha, avec Madhuri Dixit et Konkona Sen Sharma
2007 - Manorama Six Feet under de Navdeep Singh, avec Abhay Deol, Gul Panag
2007 - Ek Chalis Ki Last Local de Sanjay Khanduri, avec Abhay Deol, Neha Dhupia
2007 - Recycled Mind de Manoj Maurya, avec Amita Pravin, Ashok Purang
2007 - Salt N Pepper de Mohinder Pratap Singh, avec Tejaswini Kolhapure
2006 - Family, Ties of blood de Rajkumar Santhoshi avec Amitabh Bachchan, Akshay Kumar
2006 - Adharm de Adeep Singh, avec Rahul Dev, Rocky Kharma, Anupam Kher
2005 - Elephant Boy de Rane Mohandar, avec Rajesh Kumar, Sungeeta Gopal-Vagela (court métrage)
2004 - Black Friday d’Anurag Kashyap, avec Kay Kay Menon, Pavan Malhotra, Aditya Srivastava
2003 - Munnabhai MBBS, de Rajkumar Hirani, avec Sunil Dutt, Sanjay Dutt et Arshad Warsi
2003 - Mudda : The Issue de Saurabh Shukla, avec Arya Babbar, Prashant Narayanan
2003 - The Bypass d’Amit Kumar avec Irrfan Khan et Sundar Dan Detha (court-métrage)
2000 - Dil Pe Mat Le Yaar !! de Hansal Mehta, avec Manoj Bipayee, Tabu et Saurabh Shukla
2000 - Jungle de Ram Gopal Varma, avec Sunil Shetty, Fardeen Khan et Urmila Matondkar
2000 - Bindiya Mange Bandook de Joginder Shelly, avec Pinky Chinnoy, Mohan Joshy
1999 - Shool de Eeswar Nivas, avec Manoj Bajpayee, Raveena Tandor et Sayaji Shinde
1999 - Sarfarosh de John Mathew Mathan avec Aamir Khan