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Bajrangi Bhaijaan


Bande originale

Selfie Le Le Re
Tu Chahiye
Bhar Do Jholi Meri
Aaj Ki Party
Zindagi [Bajrangi Bhaijaan]
Tu Jo Mila
Chicken Kuk-Doo-Koo

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Fiche IMDB
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La critique de Fantastikindia

Par Marine - le 4 août 2015

Note :
(9/10)

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Le film hindi du moment est sans aucun doute le dernier Salman Khan : Bajrangi Bhaijaan. Tout le monde en parle. Il fait de très bons scores en Inde et à l’étranger, et même les détracteurs de Salman n’en reviennent pas et doivent admettre que c’est un bon film. A Fantastikindia on ne pouvait pas ne pas aller le voir et manquer de vous en parler.

Shahida (Harshaali Malhotra) est une petite fille pakistanaise qui vit dans les montagnes avec ses parents qui l’aiment beaucoup. Un jour sa mère décide de l’emmener dans un sanctuaire en Inde, afin de prier pour que Shahida qui est muette puisse enfin parler. Seulement, sur le trajet du retour, Shahida se retrouve coincée en Inde, seule. Elle rencontre alors Pawan (Salman Khan), dit Bajrangi Bhaijaan, et sentant qu’il s’agit là d’un homme bien (cette petite a un sixième sens incroyable), le suit comme son ombre. Pour Pawan, aidé de sa petite amie Rasika (Kareena Kapoor), commence la quête de l’identité de celle qu’ils ont rebaptisée "Munni", afin de pouvoir la ramener chez elle saine et sauve.

Il y a peu j’ai chroniqué Bin Roye, sorti le même week-end. J’ai dit y avoir beaucoup pleuré. Pour Bajrangi Bhaijaan, les larmes sont montées dès les premières minutes mais ont peu coulé. Et pourtant c’est un film qui m’a prise aux tripes. J’ai été bouleversée en voyant cette mère paniquer lorsqu’elle se rend compte qu’elle a perdu sa fille en Inde. Tout comme j’ai été révoltée par les tracasseries géopolitiques qui constamment mettent des bâtons dans les roues du héros (Ah, ce que j’aime l’espace Schengen !). Ces institutions qui n’existent normalement que pour assurer le bien être de leur population et qui au final sont sourdes à leurs besoins et leur compliquent sérieusement l’existence… c’est éreintant. Quelque chose qui devrait être simple à régler devient plus complexe que les 12 travaux d’Hercule. Dans Bajrangi Bhaijaan le système en prend un sacré coup ! Et comme vous pouvez le voir, j’ai été très réceptive au message du film. Mais qui ne le serait pas ?

Ici, nous avons de la chance car la disparition de l’enfant n’est pas traitée de façon glauque. C’est le moyen de faire passer un message fort de tolérance et d’amour de son prochain. Notamment entre indiens et pakistanais. Certains dialogues ont dû être coupés pour la diffusion au Pakistan, mais le film y a été distribué !
L’histoire est extraordinaire mais le film est bien équilibré. Il nous rappelle, à nous désabusés que nous sommes, que s’il y a des gens mal intentionnés (et on en croise quelques-uns dans le film), il y a heureusement davantage de « bonnes » personnes. Sinon, ni vous ni moi ne serions plus de ce monde depuis longtemps. On doit ce scénario original à Vijayendra Prasad, qui a aussi écrit Baahubali (ce qui nous donne encore plus de regret quant à l’annulation de la sortie de ce dernier en France).

Attention, on pourrait croire en voyant le sujet du film que l’on va exclusivement jouer dans le pathos, le grand mélodrame. Il n’en n’est rien. L’exploit du film est de réussir à distiller tout du long des passages très drôles et très bien intégrés à l’intrigue, sans jamais être lourds. Parfois même à des moments où l’on ne s’y attend pas. La petite a beau être muette, cela ne l’empêche pas d’être espiègle. Le héros est un grand nigaud et les réparties sont bonnes… On pleure mais on rit aussi beaucoup.

Enfin, il faut bien l’avouer, le moins convainquant de cette belle histoire, c’est la romance entre Kareena et Salman. Déjà parce qu’on l’a vu cent fois, mais aussi parce qu’on passe très vite dessus (le temps d’une chanson), ce n’est qu’un moyen et non une fin. Et surtout, parce que lorsque Rasika décide d’épouser Pawan, on se demande bien ce qu’elle trouve à ce grand dadais. Il est certes serviable et gentil mais, il faut bien le dire, ce n’est pas son égal intellectuellement parlant. En sommes, le public y croit moyennement à cette histoire.

Ne tournons pas autour du pot (car je sais que c’est ce que beaucoup attendent de savoir), Salman Khan dans son rôle de dévot d’Hanuman, juste mais un peu benêt, s’en sort très bien. Si comme la petite Shahida nous avons envie de nous frapper le front de la main devant sa capacité à aller au devant des ennuis, je n’en suis pas venue à avoir envie de lui taper dessus pour autant, comme c’est souvent le cas avec pareils personnages (dont Akshay Kumar s’est fait une spécialité et que je ne supporte plus dans ce rôle. Désolée maman). On peut observer une lente progression du personnage dans son appréhension du monde. Au début, il est un peu limité dans sa façon de penser, suite à son éducation et aux habitudes, mais il a une petite amie dont le rôle est de le faire évoluer.
Voilà donc Kareena Kapoor à ce poste de potiche fonctionnelle dont elle a l’habitude (trop ?). Rien de nouveau ni d’exceptionnel de ce côté. On lui accorde juste certaines phrases de bons sens destinées à ramener le héros sur le chemin de la raison comme « dupés ? Mais elle n’a que 6 ans ! ».

Donc si Kareena est la partenaire du héros pendant toute la première partie du film, c’est Nawazuddin Siddiqui qui prend le relais dans la seconde. Et autant le personnage de Kareena était formaté, autant celui de Nawazuddin est plus subtil et on y gagne.
Cependant, aussi bons soient-ils tous… ils se font voler la vedette par une fillette. La petite Harshaali Malhotra est adorable et sans prononcer un mot parvient à nous faire passer tout ce qu’elle ressent : la tristesse, la peur, la joie, l’amusement, etc. C’est sans conteste la star du film. Kabir Khan et son héroïne ont dû beaucoup travailler pour arriver à ce résultat et cela en valait la peine.

Au niveau de la musique, là encore nous ne sommes pas déçus. La chanson d’introduction du héros c’est Selfie Le Le Re. Alors oui, placer un terme à la mode dans le titre (selfie) c’est malin. Mais ce que j’ai le plus apprécié c’est l’originalité de la fête choisie. Même si l’on garde un peu de poudre rouge pour l’esthétique, cette fois nous célébrons donc Hanuman avec des petits gars grimés comme le dieu singe, et non une énième Holi (après Yeh Jawaani Hai Deewani, Raanjhanaa et les autres, ça aurait fait beaucoup).

La chanson la plus prenante est peut-être la balade Tu Jo Mila. Mais le qawali Bhar Do Jholi Meri , qui offre un beau moment de ferveur et donne le coup d’accélérateur final à la quête du film, la talonne de très près.
Voir la très glamour Kareena Kapoor exécuter la danse du poulet sur Chicken Kuk-Doo-Koo est un grand moment. Salman aussi s’en donne à cœur joie sous les yeux amusés de Shahida/Munni. Le reste de la BO est tout aussi honorable et vous devriez passer un bon moment avec la bande son.
Par contre, si vous avez vu quelques clips vidéo avant d’aller voir le film vous remarquerez peut-être l’absence du clip Aaj Ki Party. Elle devait figurer en générique de fin, mais le père de l’acteur, Salim Khan lui a conseillé de la retirer, pour ne pas couper l’émotion finale [1]. Et il a eu raison.

Un dernier argument pour aller voir Bajrangi Bhaijaan ? La seconde partie, avec le voyage de Delhi aux villages reculés du Pakistan, permet de voir de très beaux paysages (très bien filmés). La vallée du Cachemire et ses montagnes, le désert du Rajasthan… On s’émerveille de tant de beauté, jusqu’à la scène finale que je ne me permets pas de décrire ici pour ceux qui n’ont pas encore vu le film. Bien évidement, malgré une moitié de film qui se passe au Pakistan, aucune scène n’y a été tournée.

L’année 2014 était en demi-teinte pour Salman Khan : Jai Ho n’a pas rencontré le succès espéré et Kick, s’il a fait les meilleures recettes jamais obtenues pour un film de l’acteur, a été éreinté par la critique. En 2015, Bajrangi Bhaijaan met tout le monde d’accord. Et à titre personnel, je dirais que c’est le meilleur film hindi de cette première moitié de l’année. Ceux qui suivent vont devoir être à la hauteur car Salman a mis la barre très haut.

A ceux qui veulent en savoir plus, vous pouvez lire l’interview (traduite en français) que Salman Khan et Kabir Khan ont accordée à notre partenaire Bollyciné, sur son site.


Bande-annonce


[1Merci à Timoon pour l’info.

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