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Jai Ho


Bande originale

Baaki Sab First Class Hai
Tere Naina Maar Hi Daalenge
Photocopy
Tumko To Aana Hi Tha
Love You Till The End (House Mix)
Naacho Re
Jai Jai Jai Jai Ho

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La critique de Fantastikindia

Par Marine - le 18 mars 2014

Note :
(6.5/10)

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Jai Ho est un remake du film telugu Stalin lui-même fortement inspiré du film américain Un monde meilleur.

Jai (Salman Khan) est un mécanicien qui vient en aide à tous ceux qui en ont besoin. Frappé par l’égoïsme des gens, il souhaite mettre en place une chaîne d’entraide. Parallèlement, en aidant les plus faibles, il se met à dos des gens de plus en plus puissants, jusque dans les hautes sphères de l’état.

En 2013, il n’y a pas eu un seul film sorti en Inde où l’on a pu voir le populaire Salman Khan (je ne compte pas son caméo dans Ishkq In Paris). Les précédents films de Salman ont été des succès (Ek Tha Tiger, Dabangg 2) et ses fans l’attendent avec impatience. Tout début 2014 il revient avec un film réalisé par son frère Sohail. Or ce duo avait très bien fonctionné dans Pyaar Kiya To Darna Kya (c’était même un trio puisque Arbaaz Khan y jouait également). Avec un nombre record d’écrans dans toute l’Inde, et aucune concurrence de blockbuster en puissance face à lui, Jai Ho promettait d’atteindre des sommets et même de bouleverser la tête du classement des films indiens ayant fait le plus de recette (tête de classement déjà fort perturbée par l’année 2013). Seulement, arrivé en bout de course et définitivement balayé par l’arrivée de Gunday, Jai Ho n’a pas réussi à entrer dans le club des 200 crores… Grosse déception donc.

Comment expliquer que Jai Ho n’ait pas connu le succès qu’on pouvait lui prédire sur le papier ? Piratage massif (c’est l’une des hypothèses avancées) ? Ou tout simplement mauvaise qualité du film ? Balayons tout de suite cette dernière option, des films bien pires ont fait de meilleurs chiffres. Mon avis est le suivant : Jai Ho navigue entre deux eaux et donc n’attire pas le bon public et ne le satisfait pas. Un film d’action avec Salman, on s’attend à quelque chose de décérébré comme Dabangg ou à peine moins comme Ek Tha Tiger. Du divertissement jouissif et sans question. Mais là, Sohail Khan a voulu introduire un contenu un peu plus réfléchi, voire dérangeant. Oui mais voilà, quand on va voir un masala d’action avec Salman, on ne veut pas voir un film de Prakash Jha qui dénonce magouilles politiques (Raajneeti) ou nous parle de discrimination positive en faveur des basses castes (Aarakshan).

Sans avoir de scène ignoble comme à Dhaka dans Gunday (ce flic libidineux qui réclame un des gamins, ça m’est resté sur l’estomac), Jai Ho met le spectateur face à sa propre faiblesse et sa lâcheté. Quand il détourne la tête en voyant un enfant qui mendie, quand il n’aide pas son prochain pensant (ou plutôt souhaitant) qu’un autre le fasse à sa place, le spectateur ne prend en considération que son bien-être. Rappeler à l’Homme qu’il a tendance à être égoïste et que cela nuit à la cohésion et finalement à ce qui fait la force de la société, voilà l’une des conséquences de ce film.

Ceux qui ont vu la bande annonce, mais pas le film doivent se souvenir du principe énoncé « si vous considérez que je vous ai aidé, ne me remerciez pas, mais aidez à votre tour trois personnes en leur demandant de faire de même ». Avec trois personnes qui aident trois personnes qui aident trois personnes, etc… c’est une chaîne d’entraide qui est créée.
Concrètement, on voit bien dans le film que les gens rechignent à aider leur prochain et regardent plutôt leurs pieds, c’est moins naïf que Krrish 3. En parallèle, pourtant, une autre chaîne, inverse cette fois, ce met en place. Sauf qu’elle fonctionne bien mieux. On pourrait l’appeler la chaîne du mal. Jai se révolte contre un homme qui a blessé une enfant. Plus tard, cet homme appelle à l’aide ses amis (des vilains pas beaux et pas nets) pour se venger. Comme ils se font laminer (bah oui, c’est Salman Khan quant même), ils en appellent eux-mêmes à leurs copains, etc. Cela remonte jusqu’à un ministre corrompu et sa famille, tous de mauvaise foi. Exemple : la fille du ministre (que j’aurai tendance à désigner sous le doux nom de « pouf ») veut que Jai paye pour avoir humilié son mari en public. Oui, mais ton mari, cocotte, il a juste voulu tuer Jai avec ses hommes de main. Or il est encore vivant, tu ne devrais pas te plaindre. Vous voyez donc nos deux chaînes qui se croisent, l’une étant bien plus solide que l’autre. Cependant, pour que le film puisse se terminer, il faut un happy end. Alors la chaîne du bien fini par se réveiller.

Dans Jai Ho on retrouve aux côtés de Salman Khan, le gentil Mohnish Behl, la douce Tabu et le jovial Mahesh Thakur. Tous les quatre ont déjà joués ensembles dans le film Hum Saath Saath Hain. Et comme dans ce film de S. R. Barjatya, ils apportent une dose importante de bons sentiments. C’est sûrement une des choses qui m’a plu dans Jai Ho.

Tabu a un véritable rôle en tant que « sœur » de Salman. Et l’alchimie à l’écran est très belle. J’avais peur qu’elle n’hérite que d’un rôle de plante verte, mais ce ne fut pas le cas. Dommage cependant, qu’elle n’esquisse que quelques pas de danse. Genelia D’Souza et Suniel Shetty sont crédité en « special apparence » au générique, ils ont pourtant des rôles importants pour faire comprendre au public la personnalité du héros. Et j’avoue avoir trouvé excellente l’arrivée de Suniel en char d’assaut ! Contrairement à Arrambam, où on ne nous montre que des politiciens véreux, Mohnish Behl dans son rôle de Chief Minister permet d’introduire un politicien intègre dans le film. Celui-ci est un divertissement familial et il faut du positif pour le rendre digeste. Nadira Babar (la « maman » d’Aishwarya Rai dans Coup de foudre à Bollywood) apporte une touche de comique bienvenue.

A tout héros il faut une héroïne. En tout cas, c’est rare qu’il n’y en ait pas (Boss est une des rares exceptions que je connaisse). C’est la jeune Daisy Shah qui fait ainsi son entrée sur grand écran aux côté de Salman. Espérons que les « mauvais » chiffres de Jai Ho (il a tout de même dépassé les 100 crores) n’anéantissent pas sa carrière comme Zarine Khan avec Veer. Elle n’a pas un grand rôle si ce n’est de prouver qu’un homme bien attire forcément l’attention des jolies filles. Mais l’actrice est pétillante et son visage rond a des faux airs de celui de Rani.

Quant à Salman lui-même, la première chose qui m’est venue à l’esprit en regardant la bande-annonce, mais cela s’est confirmé avec le film, c’est "mais il est encore plus baraqué qu’avant ? La prochaine fois il muscle ses oreilles ?". Sinon, il est son personnage. Rien à dire.

Sur la réalisation, un petit mot rapide. Sohail, s’il te plait, oublie le cri du lion et Salman, arrête de rugir. Ça fait pas sérieux. Autre point ? Il faudrait y aller un peu plus mollo sur les deux boutons son « vitre brisée » et « os qui craquent », cela a beaucoup fait rire mon amie (une non habituée des films indiens). Quant à la musique, je l’ai oublié, mais elle n’était pas déplaisante.

En conclusion, Jai Ho est un film divertissant et agréable à regarder qui s’est cherché une morale. Pour ma part, je l’ai trouvé bien plus intéressant que Dhoom 3, qui certes était visuellement très réussi, mais sans plus.



Bande-annonce

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