Chantons sous… Chap. IV
Publié vendredi 13 janvier 2006
Dernière modification samedi 14 janvier 2006
Article lu 1198 fois
Par
Complètement charmée par mon expérience d’un tournage « intérieur », je me dis qu’il serait bien que j’assiste à un « extérieur », quelque part à Manhattan. Je me renseigne et apprends que le prochain se fera dans un parc à Hoboken, dans le New Jersey. Je ne suis jamais allée à Hoboken. C’est la première ville du New Jersey accessible par le train venant de Manhattan…
Le parc en question se situe près de la gare, ce qui est donc pratique. Je me dirige vers le plateau, tremblante de froid et d’émotion aussi :o) . Toute l’équipe est déjà là, et j’y retrouve certaines connaissances. Au loin, j’aperçois les acteurs et une foule de figurants…
Je suis subjuguée par la vue : le « sky line » de Manhattan en toile de fond et la rivière Hudson à nos pieds. MAGNIFIQUE… ! Je découvre un des lieux où ont été filmées des scènes de Kal Ho Na ho !
La magie ne s’arrête pas là. Shah Rukh et Rani tournent une séquence musicale ! Mon rêve se réalise enfin… En arrière-plan, les gratte-ciel de Manhattan qui se profilent à l’horizon, et en second plan, une centaine de figurants habillés en rouge et équipés de toutes sortes d’accessoires assortis, sacs, parapluies… Ils doivent se déplacer par deux, par cinq ou seuls. Des enfants courent de-ci, de-là. Des couples discutent… Rani et Shah Rukh apparaissent au premier plan. La séquence commence par Rani qui chante un couplet, courant et sautant dans les bras de Shah Rukh qui la fait virevolter dans les airs. Rani est magnifique, en sari rouge au voile brodé et au minuscule « choli » noir… Elle refait la scène. Une fois, deux fois, trois fois. Toujours avec la même patience et la même ténacité. Je prends alors conscience de ce que veulent dire les mots « professionnel » et « sérieux ». C’est que le froid est terrible aujourd’hui. Toute l’équipe frigorifiée se réchauffe au chai et aux radiateurs portatifs… Je suis peinée pour Rani. Entre les prises, cependant, Shah Rukh va régulièrement la réconforter tandis que les assistants se précipitent sur elle avec une grande couverture. ;o)
D’autres fans essayent aussi de se rapprocher davantage à chaque fois. Les plus chanceux réussissent à être figurants, les autres doivent rester à une vingtaine de mètres environ. Si je n’avais pas eu cette opportunité, je me serais peut-être retrouvée à la place de ces derniers, à tenter de prendre des photos tant bien que mal et à tester des techniques d’approche :o) . Parfois, Shah Rukh accepte de se laisser photographier et de signer des autographes. Il se montre d’une simplicité et d’une gentillesse déconcertantes. J’en viens à envier ces fans… :o)
Mais je ne vous ai pas dit qui guide tout ce petit monde et me fait écarquiller les yeux : Farah Khan en personne ! Elle donne ses instructions dans un micro. « You, on the left, please, go back ! »… « Shah Rukh, come closer »… « Hey, guys, move slowly… » Et Karan Johar filme.
Voyant mon enthousiasme, la fille de la production avec laquelle je m’entends le mieux me dit de m’approcher de la caméra. Je dois être à 4 mètres alors. Elle demande à un technicien qui suit les prises sur un écran de me laisser la place !
Je me retrouve donc tout juste derrière Karan Johar qui filme, tandis qu’à l’écran je visionne ce que l’on verra dans quelques mois… J’en garde encore les images (et la chanson !) dans la tête.
Je ne peux parler à qui que ce soit, car tout le monde est assez nerveux pour plusieurs raisons - le froid, l’arrivée imminente de la nuit et les figurants qu’il faut diriger parfaitement. Je me tais donc et laisse parler mes yeux…
À 16 heures, nous commençons à emballer le matériel. La nuit tombe, et les extérieurs se terminent donc tôt. La fille de la production me présente au directeur de la photographie, Anil Mehta. Elle lui révèle que c’est grâce à Kal Ho Na Ho que j’ai eu envie de découvrir New York (je lui avais confié cela quelques jours auparavant…). Anil Mehta est surpris et ravi. Nous discutons quelques minutes.
Un peu plus tard, pour rentrer à Manhattan, on me trouve une place dans un van avec des techniciens indiens. J’apprécie, car l’ambiance est bon enfant. Nous sommes huit, et ça discute fort ! :o) En découvrant que je possède un lecteur MP3, mon voisin me demande ce que j’ai comme chansons. Je ne vous raconte pas sa surprise lorsqu’il voit que non seulement j’ai beaucoup de B.O. de films indiens, mais que j’en connais les paroles ! Le retour se passe à écouter les chansons de Kabhie Kabhie et Bunty aur Babli. Je me remémore ce formidable après-midi.
La chanson filmée me trotte toujours dans la tête…