Dangerous Ishhq
Traduction : Amour dangereux
Langue | Hindi |
Genres | Polar, Mélodrame / Romance |
Dir. Photo | Pravin Bhatt |
Acteurs | Jimmy Shergill, Karisma Kapoor, Divya Dutta, Gracy Singh, Rajneesh Duggal |
Dir. Musical | Himesh Reshammiya |
Paroliers | Shabbir Ahmed, Sameer |
Chanteurs | Shreya Ghoshal, Shabab Sabri, Rahat Fateh Ali Khan, Tulsi Kumar, Himesh Reshammiya, Anweshaa, Amrita Kak |
Producteur | Arun Rangachari |
Durée | 130 mn |
Sanjana (Karisma Kapoor) est un mannequin très en vue qui défile pour les plus grands créateurs, comme Manish Malhotra. Elle file le parfait amour avec le fils d’un riche industriel : Rohan (Rajneesh Duggal). Beaux, riches et célèbres, tout semble leur sourire. Mais alors que Sanjana s’apprête à quitter l’Inde pour un contrat longue durée, saisie d’angoisse, elle se précipite chez Rohan où ils se promettent le mariage. C’est là que tout dérape et que, sous les yeux de la jeune femme, son fiancé est enlevé par des hommes cagoulés. Dès lors l’enquête d’ACP Singh (Jimmy Shergill), policier, commence. Alors qu’au même moment Sanjana se remémore ses vies antérieures.
En 2012, Dangerous Ishhq signait le retour de Karisma Kapoor après des années à l’écart du grand écran. A défaut d’être « une grande » comme Kajol, c’est tout de même une actrice qui m’est assez sympathique. Autant dire que j’étais bien décidée à regarder ce film. Pourtant, difficle d’en faire un mystère, malgré un budget conséquent : Dangerous Ishhq s’est complètement fait laminer par les critiques. Pire : il a été largement boudé par le public. Il a été trouvé comique à son insu, et un peu lourd sur son intrigue (entre autres). Je tiens donc à préciser ici que certaines subtilités qui ont pu amener à cette conclusion, dans les dialogues notamment, m’ont certainement totalement échappée car les sous-titres n’en rendaient peut-être pas compte.
Bref, en insérant mon dvd dans le lecteur, j’étais prête à jouer l’avocate du diable.
A la fin du film mon constat personnel fut pourtant différent. Réalisation de Vikram Bhatt oblige, l’histoire est plutôt originale : ce n’est pas la romance lambda que tout le monde attend, ni la comédie lourdingue et abracadabrante (Housefull 2). De plus, elle tient globalement la route, vous ne vous retrouvez pas à la fin à vous dire que ce qui s’est passé plus tôt ne fonctionne pas avec la suite de l’intrigue (Dulhan Hum Le Jayenge).
Alors certes, il y a des défauts. Certains détails chiffonnent parfois : comment le PDG de multinationale tient-il ses négociations s’il est incapable de sang froid ? D’autres épisodes laissent songeurs : même si la réincarnation fait partie de la culture indienne (faut-il encore citer des films qui en font mention ?) un médecin va-t-il vraiment établir ce diagnostic pour expliquer ce qui arrive à Sanjana ? Toujours est-il que les vies passées de Sanjana survolent l’histoire de l’Inde : le passage qui a lieu au milieu des troubles de 1947 est le plus réussi à cet égard.
Cependant, mon plus grand regret est que cette romance n’ait pas été plus développée, dans une des vies ou dans une autre, alors que l’histoire repose sur un amour éternel.
Pour répondre aux besoins du scénario, Vikram Bhatt a donc mis en scène les transitions entre les différentes "vies" de Sanjana. Parfois cela est bien introduit, comme dans l’hôpital où l’on voit une masse hurlante d’un autre âge débarquer flambeaux à la main. Seulement cela peut également être moins réussi. Oui : prendre un ascenseur et changer la couleur des spots afin de retrouver une vie passée… ça n’aide pas à rendre crédible la chose.
Ce film avait de l’ambition et comme c’est la mode en ce moment, il est sorti en 3D sur les écrans. En ce qui me concerne, par choix, je n’ai vu que la version en 2D. On y discerne toutefois un certains nombre d’effets qui devaient être réservés à la 3D, dans l’aspect des briques du mur qui explose, par exemple. Autre remarque sur l’image, celle-ci serait plutôt agréable s’il n’y avait pas un problème de couleur. Peut-être est-ce mon dvd qui les sature, mais les personnages avaient la peau jaunâtre et les lèvres violettes (1). Ce qui n’est pas vraiment pour mettre Karisma Kapoor en valeur.
Ce détail mis à part, la première chose à constater est que malgré deux grossesses, l’actrice est toujours aussi belle, même plus qu’à ses débuts. On regrette juste que son rôle l’incite à avoir les yeux, qu’elle a très beaux, embués de larmes pendant la plus grande partie du film. C’est un plaisir de la retrouver sur grand écran et elle est à la hauteur de ce rôle principal.
L’acteur masculin, Rajneesh Duggal, est un ancien mannequin, et ancien Mister India. Grâce à Vikram Bhatt, il est passé au statut d’acteur en 2008 dans le film d’horreur 1920. Si le réalisateur a à nouveau fait appel à lui pour Dangerous Ishhq, il est assez difficile de juger sa performance. Il fait le même numéro tout au long du film, au fil des différentes vies qu’il traverse, et manque un peu de charisme.
L’autre personnage masculin est interprété par Jimmy Shergill, un acteur que j’apprécie assez. Comme toujours, il est juste dans son rôle. Et cela permet aussi de ne pas se retrouver avec un film dont la seule tête d’affiche connue est une actrice sur le retour. L’acteur est un véritable atout dans ce film, auquel on peut rajouter Divya Dutta dans un second rôle.
Néanmoins, on peut se demander si, stratégiquement, le retour de Karisma n’aurait pas été plus réussi si elle avait partagé la vedette avec un acteur « au top ». Certes, ceux-ci ont tendance à jouer avec des actrices ayant la moitié de leur âge (non je ne citerai pas de nom). Seulement si les jeunes actrices se révèlent parfois talentueuses, leurs aînées n’ont rien à leur envier, à mon humble avis. Avis qui ne semble pas être partagé par le public indien qui s’était déjà montré tiède lors du come back de Madhuri Dixit avec Aaja Nachle et semble bouder Rani ces derniers temps (sauf lorsque l’actrice joue avec Aamir).
La dernière chose que j’évoquerai ici est en réalité la première à laquelle j’ai été confrontée concernant Dangerous Ishhq (outre les affiches) : la musique. Tombée un peu par hasard sur Tu hi rab tu hi dua, j’ai tout de suite accroché. Cela m’a poussé à regarder le dvd que j’avais un peu mis de côté, suite à l’écho négatif des critiques du film, par peur d’être déçue.
Pour revenir sur la musique, je n’avais pas été autant emballée par l’ensemble d’une BO depuis Mere Brother Ki Dulhan. Celle de Dangerous Ishhq est moins variée, mais pour moi qui suis une fan de balades, c’est un régal. Himesh Reshammiya n’a pas à rougir de son travail. Naina Re est magnifique : les voix de Shreya Ghoshal, Himesh Reshammiya et Rahat Fateh Ali Khan sont réellement envoutantes.
Pas la peine d’espérer voir Karisma esquisser quelques pas : aucun numéro de danse en vue. Tout juste un numéro de cabaret sur Umeed par quelques danseurs et une transe mystique sur Lagan Laagi par Gracy Singh (l’héroïne de Lagaan).
A trop vouloir en faire : romance, film historique, film policier, Dangerous Ishhq n’a pas réussi à tenir toutes ses promesses. Cependant cela reste un film sympathique à regarder et plus agréable encore à écouter. Personnellement, je prendrai plaisir à le revoir, bien que j’en connaisse déjà le dénouement, ce qui peut être gênant pour une histoire à intrigue policière.
Mais à la fin de cet article une grande question demeure : pourquoi tant de haine envers ce film ?
(1) Ce défaut peut être du à une copie 2D de qualité moyenne d’un film sorti en salles en 3D.