Deiva Thirumagal
Traduction : La fille de Dieu
Langue | Tamoul |
Genre | Mélodrame |
Dir. Photo | Nirav Shah |
Acteurs | Vikram, Anushka Shetty, Amala Paul, Santhanam, Nasser, Baby Sarah |
Dir. Musical | G. V. Prakash Kumar |
Parolier | Na. Muthukumar |
Chanteurs | Navin Iyer, G. V. Prakash Kumar, Haricharan, Vikram, Shringa, Saindhavi, Maya, Rajesh, Kalyan, S. P. Balasubrahmanyam |
Producteurs | Ronnie Screwvala, M. Chinthamani |
Durée | 166 mn |
Krishna est déficient mental. Cela ne l’empêche en rien de mener une vie tout à fait banale entre la chocolaterie à Ooty dans laquelle il travaille pour Victor, son mentor, sa femme enceinte et ses amis. Tout se complique à l’arrivée tant attendue de Nila, sa mère meurt en couches, laissant le jeune papa seul face à cette énorme responsabilité. Pourtant, c’est avec amour et patience qu’il va élever son enfant, entouré de tout son monde.
Vient le moment de mettre Nila à l’école, la petite fille espiègle et intelligente rencontre l’une des responsables de l’école, Shweta, qui développe une grande affection pour la petite. Lorsque Shweta découvre qui est le père de Nila, elle décide de l’élever elle-même, ce qui les conduira à tenir un procès pour lequel Krishna se fera défendre par Anu, jeune avocate émue par le cas.
Attention, mouchoirs obligatoires pour voir ce film. J’avoue avoir très longtemps hésité à le voir, ayant bien peur de tomber sur un film de mauvaise facture et plein de pathos comme Main aisa hi hoon, bouse hindie sans nom de 2005. Clairement inspiré par le film américain I am Sam (que je n’ai pas vu, donc je ne peux juger du degré de ressemblance ici), DT est émouvant, beau, simple sans verser dans la caricature ni donner dans le larmoyant vulgaire et facile. Dans le cas où cela se révélerait une copie pure et simple du film américain, disons qu’il y a eu au moins un réel effort de la part du réalisateur L. Vijay (celui qui nous a offert le merveilleux Madrasappatinam en 2010) de transposer l’histoire dans un milieu indien.
Commençons par ce qui fâche, le gros défaut du film est malheureusement sa longueur, presque trois heures. Cela faisait bien longtemps que ça n’était pas arrivé à Kollywood. La première demi-heure est franchement longue et presque inutile, le décor est bien vite planté, il était donc inutile de broder si longtemps pour le "comique" de situation. La seconde partie souffre de longueur dans les scènes du tribunal, où les discours manquent malheureusement de punch, et de l’insertion d’une chanson parfaitement inutile dans le cours du récit, Vizhigalil oru Vaanavil (quoique très belle et joliement filmée).
En parlant de comique, il est fort appréciable de retrouver des films qui ne casent pas de scènes vraiment lourdes et n’ayant rien à voir avec le sujet pour le "quota lol".
DT vous fera passer du rire aux larmes, de l’amusement à l’angoisse terrible ressentie par Krishna… parce que Krishna est interprété par Vikram et que cette donnée change tout. Il nous rappelle à quel point c’est un acteur formidable et investi quand on lui offre la chance (quand il choisit la chance ?) de jouer de beaux rôles intéressants. Cela faisait des années qu’on n’avait pas revu ce Vikram-là bien loin du mass hero à la Bheema (qu’il maîtrise parfaitement) et très, très loin du honteux Kandaasaamy.
La petite Sarah qui joue Nila est l’atout de ce film, tellement mignonne et à croquer, tellement naturelle. Dans ce sens, elle vous rappellera sûrement PS Kirtheena qui jouait dans le chef-d’oeuvre de Mani Ratnam Kannathil Muthamittal : même fraîcheur, même candeur et même magnifique alchimie avec son père à l’écran. Vikram et elle sont parfaits, l’un et l’autre se complètent en tant que père et fille et les scènes à deux sont une véritable mine d’émotions.
Anushka obtient un très joli rôle, totalement "déglamourisée" et mature, si difficile à trouver pour les jeunes femmes dans le cinéma en général.
Notons également la présence d’Amala Paul qui a bien changé depuis Mynaa, et qui tient bien la barre également face à tous ces acteurs confirmés.
En vérité, un casting presque parfait (quelques seconds rôles un peu lourdauds), une image absolument magnifique (merci Nirav Shah) et une musique prenante participent grandement à faire oublier les longueurs et à donner à ce film une force et un message marquant. DT n’est pas moins qu’un superbe film sur la paternité, sur les relations père/fille à des âges différents (très belles scènes notamment entre Anu l’avocate et son père).
Voilà un film qui ne laisse pas indifférent, qui remue l’enfant que l’on a été et donne envie d’appeler son père sur-le-champ pour lui dire combien on l’aime.