Dumm Dumm Dumm
Traduction : La musique du tambour
Langue | Tamoul |
Genre | Comédie romantique |
Dir. Photo | Ramji |
Acteurs | Madhavan, Vivek , Jyothika, Manivannan, Murali, Kalpana |
Dir. Musical | Karthik Raja |
Paroliers | Pa. Vijay, Vaali, Na. Muthukumar |
Chanteurs | Sadhana Sargam, Karthik, Hariharan, Harini, Tippu, Sujatha, Malgudi Subha, Unnikrishnan, Madhumitha, Harish Raghavendra, Febi Mani, Ramanathan, Chitra Sivaraman |
Producteurs | Mani Ratnam, G. Srinivasan |
Durée | 151 mn |
Ganga, jeune villageoise bien sous tous rapports, vient de décrocher l’une des premières places de son examen et voit se dessiner devant elle l’opportunité d’entamer les études d’ingénieur dont elle a toujours rêvé. De son côté, Adi, tout jeune diplômé en droit, est un pur enfant de la ville pour qui les voitures, l’alcool et les belles filles composent un monde idéal. Le mariage est une priorité bien loin de leurs considérations à tous les deux…
Oui mais voilà, c’est sans compter leurs pères respectifs qui scellent l’union des deux jeunes gens.
Lors de leur première rencontre, Ganga et Adi, ne voulant pas de ce mariage, décident de tout faire pour faire annuler la cérémonie, et surtout de tout faire pour que cette décision semble venir des aînés…
Dumm Dumm Dumm débute comme une histoire de désamour, puis, vous vous en doutez bien, d’amour, plutôt classique, mais bénéficiant en premier lieu d’un casting irréprochable.
Le couple vedette Maddy/Jo est absolument parfait et fonctionne très bien. Chacun rend son personnage fort et déterminé tout en laissant apparaître quelques failles fort bienvenues, permettant aux spectateurs de ressentir une véritable empathie pour les deux jeunes gens. Jyothika et ses mimiques font mouche à chaque fois, et le regard de Madhavan vaut bien mille discours. Enfin, mention spéciale pour Murali, acteur keralais qui offre une excellente prestation dans le rôle du père de Ganga, doux, sobre et digne.
Le film est clairement construit en deux parties bien distinctes, avant et après l’intermission (découpage très original, n’est-ce pas ?). La première partie se déroule dans un village du Tamil Nadu, et est de loin la plus réussie. On ne s’ennuie pas une minute devant les trésors d’imagination déployés par les deux protagonistes pour faire annuler le mariage. L’humour est toujours présent, jamais vulgaire, jamais trop lourd, et ce grâce à un Vivek toujours égal à lui-même. Le village lui-même est filmé de façon plutôt abrupte, pas de filtres, pas de grands effets de lumières, le naturel et rien que ça. Perumal se détache en cela de son mentor Mani Ratnam (et producteur du film) et impose sa propre vision.
Malheureusement cela se gâte un peu en deuxième partie, qui se déroule à Chennai. Tout est inversé. Là où le décor était villageois, ouvert et beau, on se retrouve au coeur d’une Chennai surpeuplée, des embouteillages, de la modernité. Là où Ganga et Adi faisaient tout pour faire annuler le mariage, ce sont leurs deux pères qui se disputent maintenant. Peu à peu, le couple qui ne voulait pas en être un va prendre le temps de discuter, de se découvrir… et c’est bien là que le bât blesse, la seconde partie est très longue, le réalisateur s’attarde sur trop d’histoires secondaires inutiles, même l’humour perd de sa saveur ici (et Vivek en devient insupportable). Que les sentiments du couple changent, on s’y attend tous dès que l’on met le DVD dans le lecteur, que cela traîne autant est préjudiciable pour le film, il pourrait vous arriver d’avoir envie de l’arrêter…
Pourtant au final, c’est une comédie romantique agréable et sympathique, un petit film où l’amour triomphe de tout, comme le cinéma tamoul en offre plutôt rarement. En effet, il n’est ici en aucun cas question d’amours malheureuses, de drames familiaux, de masala classiques. Pas de gangsters, pas d’armes, pas de bagarres. Simplement deux familles et les conséquences des décisions des aînés.
Enfin, un petit détour du côté de la musique de Dumm Dumm Dumm, composée par le fils aîné d’Ilayaraja, Karthik. Comme le film, on ressent clairement deux parties. Les chansons de la première heure et demie sont superbes, entraînantes et envoûtantes, et à la mise en image fabuleuse (pour preuve Desingu Raja et sa chorégraphie grandiose), celles de la seconde partie passent un peu plus inaperçues. Une dernière remarque pour souligner que bien que superbes, les clips ne sont pas toujours amenés de la meilleure façon qu’il soit, et parfois semblent inopportuns à ce moment de l’histoire.
En revanche on peut parler d’un sans-faute pour la musique de fond (la spécialité du jeune compositeur) qui accompagne parfaitement chaque scène.
Dans l’ensemble un film sympathique, qui a tout de même fait un très bon score au box-office du sud, au Tamil Nadu et en Andhra Pradesh. Dumm Dumm Dumm est sorti sur les écrans du Tamil Nadu en 2001, et signe le troisième carton de Madhavan, après Alaipayuthey et Minnale, faisant de lui un acteur bankable, comme on dit.