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Ekk Deewana Tha

Traduction : Il était une fois un fou

LangueHindi
GenreComédie romantique
Dir. PhotoM. S. Prabhu
ActeursPrateik Babbar, Amy Jackson, Manu Rishi, Sachin Khedekar
Dir. MusicalA. R. Rahman
ParoliersJaved Akhtar, Kaithapram Damodaran Namboothiri, Kalyani Menon
ChanteursShreya Ghoshal, Javed Ali, Suzanne D’Mello, A. R. Rahman, Madhushree, Clinton Cerejo, Naresh Iyer, Alphons Joseph, Leon D’souza, Jaspreet Jasz, Arya, Kalyani Menon, Rashid Ali, Timmy, Blaaze
ProducteursReshma Gatala, Jayaraman, Elred Kumar, Gautham Menon, Venkat Somasundaram
Durée137 mn

Bande originale

Kya Hai Mohabbat
Dost Hai (Girl I Loved You)
Aromale (My Beloved)
Hosanna
Phoolon Jaisi Ladki
Sharminda Hoon
Sun Lo Zara
Zohra Jabeen

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Fiche IMDB
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La critique de Fantastikindia

Par Didi - le 27 mars 2012

Note :
(6/10)

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Sachin (Prateik Babbar), jeune homme de 22 ans, vit à Bombay au sein d’une famille hindoue de classe moyenne. Diplômé du supérieur en construction mécanique (équivalent d’un D.U.T. français), il rêve de faire du cinéma. Anay (Manu Rishi), son ami caméraman, l’introduit dans le milieu du cinéma en l’aidant à obtenir différents petits boulots de logistique ou d’assistant. C’est alors que Sachin aperçoit sa nouvelle voisine, Jessie (Amy Jackson), et qu’il en tombe amoureux au premier regard. Sachin entreprend alors de faire une cour assidue à la belle pour la séduire en dépit des nombreux obstacles qui se profilent à l’horizon. En premier lieu, Jessie ne semble pas intéressée par ses avances : plus âgée que son soupirant, elle a l’air, en tout cas, bien plus mûre que lui. Par ailleurs, la jeune femme est issue d’une famille chrétienne nasrani (l’Eglise apostolique du Kerala) aux principes très stricts (mariage endogamique, soit à l’intérieur de la communauté, rejet du cinéma). N’ayant pas envie de se battre et d’aller contre les principes de sa famille ou de rompre avec elle, elle refuse les avances, pourtant insistantes, de Sachin. Celui-ci n’en a cure et continue son siège amoureux, espérant bien faire changer d’avis la belle.

Lorsqu’une lueur d’espoir apparaît enfin dans leur relation - Jessie s’est laissé voler un baiser sans protester -, Sachin gâche tout en se battant avec le frère de la jeune femme, révélant de fait l’ébauche de relation qui commençait à se nouer entre les jeunes gens. M. Joseph, le père de Jessie, est furieux - on ne sait si c’est la religion ou les aspirations cinématographiques de Sachin qui le mettent le plus en rogne -, se dépêche de trouver un meilleur parti pour sa fille et de fixer la date du mariage. Jessie part alors au Kerala pour se marier. Inconsolable, Sachin la suit, espérant un miracle qui fera avorter le mariage. Et le miracle se produit car la belle plante son fiancé devant l’autel et avoue même à Sachin qu’il ne lui est pas indifférent, acceptant d’entamer une relation avec lui, en cachette bien sûr. Mais le sort s’acharne contre nos deux tourtereaux : Sachin doit partir pour Goa, ayant réussi à devenir assistant réalisateur sur un tournage, et M. Joseph n’est pas décidé à abandonner le projet de mariage de sa fille avec le jeune et brillant NRI chrétien qu’il avait trouvé…

Lorsque j’avais regardé Vinnaithaandi Varuvaayaa, de Gautham Menon, dont Ekk Deewana Tha est le remake hindi - il existe aussi une version telugu, intitulée Ye Maaya Chesave -, j’avais ressenti comme une insatisfaction indéfinissable à la fin du film. Je l’avais attribuée aux acteurs : je ne porte pas spécialement dans mon cœur Silambarasan, alias Simbhu, et Trisha Krishnan, lesquels, même bien dirigés dans le film, restent pour moi des "têtes à claques". En éprouvant la même sensation avec Ekk Deewana Tha, alors que j’aime bien Prateik Babbar, que je trouve très prometteur - il faut dire aussi que je suis une admiratrice de feue sa maman, Smita Patil, inoubliable dans Bhumika ou Sadgati - et que la prestation de l’ex-miss Teen World, Amy Jackson, m’avait bien convaincue dans Madrasapattinam, je me suis dit que le problème devait être ailleurs… Or, j’ai bien peur que le problème se situe au niveau de l’histoire, ou plutôt au niveau de l’écriture des personnages, de sorte que l’on a parfois du mal à adhérer ou plutôt à être ému, voire bouleversé par cette histoire d’amour, quelle que soit la fin. D’ailleurs, je préfère de loin la fin de la version tamoule, laquelle, ce n’est un secret pour personne, finit sur un échec de la relation et l’on se dit que finalement, ces deux-là n’étaient pas faits pour être ensemble. Si eux n’y croient pas, comment pourrions-nous y croire ?

Le côté immature du personnage de Sachin/Kharthik (version tamoule) est parfois agaçant, même lorsque c’est Prateik qui l’endosse. Il est amoureux fou, il fait le siège de l’objet de son désir et, au moment où il doit jouer profil bas pour faire progresser sa relation, il colle un coup de poing en pleine face de son futur beau-frère pour des broutilles, parce que monsieur a du mal à se contrôler. Quant à la belle, elle n’est pas en reste. Au début, elle refuse les avances pour le moins insistantes de Sachin. On peut la comprendre, elle ne veut pas rompre avec sa famille pour un individu qui, certes, se déclare amoureux, mais avec lequel elle a peu d’affinités, somme toute : il rêve de faire des films, elle n’en a vu que cinq dans sa vie et le cinéma la laisse indifférente ; elle aime les maths, lui y est allergique. On dit souvent que les contraires s’attirent. Pourquoi pas ?

Finalement, quand elle finit par changer d’avis, en faisant un virage à 180° et qu’elle demande à Sachin de fuir ensemble pour vivre leur relation, c’est lui qui ne peut pas. Il est occupé, paraît-il, il doit penser à sa carrière, soit, mais quel contraste entre l’amoureux transi, limite "lourdingue" du début, et le professionnel qui ne peut, pour celle qu’il affirme être l’amour de sa vie, libérer quelques heures (de Goa à Bombay, ce n’est pas le bout du monde quand même !) pour venir en aide à sa bien-aimée. Si l’on résume : elle, peut bien, par amour, rompre tout lien avec sa famille, mais lui, ne peut laisser passer une chance professionnelle. Ah, l’égocentrisme des hommes ! C’est réaliste, certes, mais bon, une comédie romantique est censée nous vendre du rêve, nous montrer des amoureux prêts à tout pour faire triompher leur amour.

Prateik Babbar assume bien ce côté immature (limite tête à claques), un peu fou du personnage, ma foi, c’est bien ce que déclare le titre hindi, "Ekk deewana tha", qui pourrait se traduire par "il était une fois un fou". Quant à Amy Jackson, elle est belle, elle partage une bonne alchimie avec son partenaire, elle fait tout son possible pour ressembler à une chrétienne du Kerala, mais… elle est anglaise et ça s’entend (elle est doublée), et ça se voit, en dépit des séances de lampe à bronzer. Si elle était crédible dans le rôle d’une Anglaise qui tombe amoureuse d’un autochtone dans Madrasapattinam, elle ne l’est pas dans Ekk Deewana Tha. Quelle idée a eue Gautham Menon de choisir une Anglaise avec toutes les actrices qu’il y a dans le cinéma indien, du nord au sud. Il aurait pu reprendre Samantha Ruth Prabhu, qui tenait le rôle de Jessie dans la version telugu.

Si l’histoire et les personnages sont parfois peu crédibles par leurs incohérences, que reste-t-il du film, me direz-vous. Il reste la musique sublime d’A.R. Rahman, une photographie qui transcende les paysages du Kerala, ses canaux, ses églises, ou la lumière matinale du Taj Mahal. Cependant, j’aimerais bien finir une chronique de film en proposant autre chose à mes lecteurs qu’un simple dépliant touristique.

Les spectateurs du nord de l’Inde - la version tamoule a eu beaucoup de succès - ont plus ou moins été du même avis que moi : le film, sorti pour la Saint-Valentin, a été un échec retentissant au box-office. Il est vrai que ce public n’avait pas la consolation de se dire que c’était un beau dépliant touristique…

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